« Ce placement secret qui sera le meilleur de 2022 !! » L’édito de Charles SANNAT

Mes chères impertinentes, chers impertinents,

Dans l’Allemagne de la république de Weimar au début des années 20, l’inflation atteignait des records, à tel point qu’il fallait payer les ouvriers plusieurs fois par jour et qu’ils se précipitaient à la boulangerie échanger en quatrième vitesse leur brouette de billets contre une miche de pain noir.

De tous temps, à toutes les époques, sous toutes les latitudes, l’inflation entraîne le même réflexe.

N’y voyez rien de stupide, mais véritablement comme on le dit en économie avec des termes pompeux,  « un calcul rationnel d’agent économique ».

Si votre épargne ne rapporte rien, et que le prix des produits monte beaucoup qu’avez-vous intérêt à faire ?

Le stockage, le meilleur placement de l’année 2022 !

Les prix des matières premières s’envolent, celui de l’énergie aussi et vous êtes tous au courant. Or tout étant énergie dans l’économie, tous les prix vont monter puisque pour produire, transporter, vendre et acheter, il vous faut du transport ! Un pot de yaourt aux fruits parcourt en moyenne 5 000 kilomètres avant de terminer dans votre « ventrouillou » !

Alors la tentation du stockage sera de plus en plus forte et de plus en plus rationnelle en termes économiques.

Voici ce qu’en dit cet article de la Dépêche (source ici) qui n’apprend pas grand-chose sur le fond, mais nous permet d’illustrer la psychologie naturelle des agents économiques que nous sommes en période d’inflation.

Envolée des prix : « Je pense à faire des stocks, comme au début de la pandémie »

« Hausse du prix de l’essence, du gaz, des matières premières… Alors que la guerre fait rage en Ukraine, les conséquences économiques de l’invasion inquiètent de plus en plus les Français… et se ressentent déjà sur le pouvoir d’achat. À Toulouse, nombreux sont ceux à déjà faire des sacrifices pour préserver leur portefeuille.

« Ce soir ce sera encore des pâtes. Vu le contexte actuel, je préfère ne pas faire d’extras, de toute façon je ne peux pas me le permettre. « Julie, étudiante en droit de 24 ans, soupire. « L’augmentation des prix de la nourriture m’inquiète beaucoup. Actuellement, je ne sais déjà pas si je vais pouvoir garder mon frigo plein jusqu’à la fin du mois. Si ça augmente encore, j’ai peur de ne pas m’en sortir », explique la jeune femme en déposant le sachet de coquillettes au fond de son cadi. « Après le coronavirus, maintenant c’est la guerre. Humainement comme économiquement, j’ai très peur pour mes enfants », s’inquiète un peu plus loin, Isabelle, une aide-soignante de 44 ans.

Dans ce grand centre commercial toulousain, alors que le conflit en Ukraine et la flambée des prix encombrent l’actualité, l’inquiétude des clients est palpable. Le rayon farine est partiellement vidé. « Je pense à faire des stocks, comme au début de la pandémie de Covid-19. Il paraît qu’il va y avoir des pénuries et je n’ai pas envie de manquer », s’alarme Josiane, retraitée de 71 ans. « J’essaie de stocker un peu d’huile, des pâtes, de la farine mais pour pouvoir faire de vraies réserves, il me faudrait plus d’argent », constate Dounia. « J’ai mes petites techniques. Souvent, je mélange produits discount et produits de marques pour économiser sans trop me frustrer », confie la mère de famille de 34 ans.

Le long des galeries marchandes, à midi, les restaurants sont loin de faire salle comble. « On espère que les gens ne vont pas arrêter de venir. Il faut qu’ils continuent à se faire plaisir même s’ils sont de plus en plus frileux », s’inquiète le gérant d’une brasserie. Du côté des boutiques de prêt-à-porter, le constat est le même. « J’avoue que je suis de plus en plus hésitante pour faire du shopping. On sent que ça va être encore plus dur dans les mois à venir et ça me fait peur », confie Sophie, informaticienne de 42 ans.

« Je pars vivre en Espagne à cause de la hausse des prix. Là-bas c’est 1,50 le litre d’essence, pas 2 euros ! Comment fait-on quand on vit à la campagne et qu’on est obligés de prendre la voiture pour ne pas être coupés du monde ? » s’insurge l’ingénieur de 56 ans. Dehors, les voitures se font rares à la pompe à essence. Les panneaux affichent 1,99 euros le litre de sans-plomb 98 et de gazole.

« Maintenant, j’adapte mes déplacements et je privilégie les transports en commun quand je peux. Je dois faire un plein et j’ai peur de regarder le prix qui va s’afficher », explique Marina, étudiante de 19 ans. « D’habitude, on part deux fois par an en avion ou en voiture. Si les prix de l’essence et du gaz ne baissent pas, on ne partira pas cette année », admet Gisèle, retraitée de 67 ans.

Quant aux mesures mises en place ces dernières semaines par le gouvernement, pour David, consultant de 32 ans, cela « ne suffit pas. Le chèque inflation c’était dérisoire. Cent euros, c’est bien pour un mois mais on ne les voit pas filer. Ce qu’il faut maintenant, c’est que les prix redescendent rapidement. »

Beaucoup de choses sont dites dans cet article.

Le fait de faire des économies.

On commence toujours par réduire, rabioter, mettre un degré de moins ou se déplacer un peu moins.

Le fait de faire des arbitrages.

Je ne partirais plus ou moins en vacances cette année pour ceux qui pouvait partir une fois ou deux.

Le fait de supprimer des dépenses. 

Quand les économies et les arbitrages ne sont plus suffisants, alors on coupe dans les dépenses. On les supprime. Plus de restaurant, plus d’achat d’habits alors que nos armoires débordent et que l’on peut trouver de quoi se dépanner à bon compte sur Vinted ou le BonCoin.

Là vous avez des actes parfaitement rationnels de la part des gens qui sont des « agents économiques ». Leurs attitudes sont parfaitement logiques, prévisibles et modélisées.

Les restaurateurs vont beaucoup souffrir de même que le secteur de l’habillement et celui de l’ameublement pour la simple et bonne raison que vous n’avez-là que des dépenses de confort et des dépenses non-essentielles.

D’ailleurs si nous poussons la logique, prenez la liste des commerces non-essentiels au sens du confinement et vous aurez une bonne idée de tous les fonds de commerce que vous pourrez prochainement racheter à la casse ou à la barre d’un tribunal de commerce suite à une faillite.

Mais, vous avez là une vision des choses qui est très défensive, une attitude en « réaction » des agents économiques. C’est parce que nous en sommes qu’au début d’un mouvement perceptible.

Lorsque les choses vont s’aggraver d’une part et d’autre part s’installer dans la durée, les agents économiques qui sont des gens comme vous et moi, vont s’adapter du mieux qu’ils le peuvent et ils comprendront vite qu’il faut acheter au prix du jour ce que l’on consommera demain. La encore, ce sera un calcul « rationnel » et « logique ».

C’est à ce moment-là que vous aurez d’une part des pénuries liées à des phénomènes de sur-stockage et comme nous vivons dans un monde globalisé, ces réactions auront lieu dans le monde entier confronté à la même guerre et aux mêmes conséquences en même temps. Ce phénomène entraînera à son tour une hausse supplémentaire des prix et une accélération de l’inflation. Alors, les Etats, feront la seule chose qu’ils savent faire, c’est-à-dire non pas utiliser un pouvoir de création et de construction, mais leur pouvoir de nuisance. Ils limiteront. Ils rationneront. Evidemment pour votre bien. Vous n’aurez pas de tickets de rationnement, mais plus vraisemblablement un QR-Code sur votre smartphone.

Vous avez aimé le Pass Sanitaire, vous allez adorer le Pass alimentaire.

En attendant tout cela, stockez aujourd’hui ce que vous consommerez demain est une excellente idée et sera le meilleur placement de l’année 2022. Détenir un livret A plantureux à 1 % vous fait perdre 9 % de pouvoir d’achat chaque année avec une inflation à 10 %.

Achetez aujourd’hui une année de consommation de boîtes de conserve sera un placement à plus de 10 % l’an ! Une performance nettement meilleure que le livret A ou que la bourse.

Mais ce n’est pas tout. Vous aurez également une valeur d’usage, vous pourrez échanger, troquer même ! Enfin, en cas de pénurie, vous aurez de quoi remplir les ventrouilloux de vos gosses affamés.

Un effondrement est une simplification très rapide d’une société complexe.

Lorsque les agents économiques commencent à trop se soucier des gamelles, les gros problèmes ne sont jamais très loin.

Le stockage sera une très bonne stratégie y compris financière pour l’année 2022.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

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Volti

5 Commentaires

  1. Encore faut-il avoir la place ET l’argent pour investir!

  2. Bien sûr Marsi. En même temps, cela fiat longtemps qu’on prévient. Au lieu d’acheter un kg de pâtes et une conserve de légumes, on en achète deux. Sur plusieurs mois, je stock se fait presque tout seul.
    Côté place, je suis d’accord. Si on veut garder un semblant de rangement, c’est difficile. Sinon, on investit la chambre, et tous les petits coins de l’appartement. Il faut être inventif en de telles circonstances.
    Pour ce qui est de la farine, je trouve ça un peu bébête. Il faut privilégier des aliments à ne pas faire cuire, ou très peu. La farine, on peut en faire des bouillies, certes, mais sans aucune valeur nutritive, sauf à remplir le ventre. Surtout la farine blanche.

  3. Cette question des stocks de survie est quand même très largement culturelle. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu chez moi des réserves me permettant de tenir au minimum un à six mois (en tout cas) selon les denrées considérées (il y a quand même des trucs qui deviennent “berk” au bout de six mois). Cela a toujours été inimaginable pour moi de vivre sans réserves, quelle que soit l’époque vécue, “parce qu’on ne sait jamais….”. Et toute ma famille au sens large est dans la même optique. Pourquoi? Un passé vécu par les générations précédentes des grands-parents et arrière-grands parents qui ont connu la guerre, les tickets de rationnement, la faim, etc. Dans le même ordre d’idée, nous avons, tous, toujours eu en tout cas le double du linge de maison que ce qui est nécessaire, par exemple, des stocks de duvets et couvertures (“au cas où…”). A l’autre extrême, je connais plein de gens qui d’ailleurs ont parfois le même passé historique et qui ne veulent pas du tout avoir de réserves, qui vont acheter l’après-midi les légumes pour la soupe du soir, et souvent ce n’est même pas une histoire d’argent. Et comme entre le blanc et le noir, existent toutes les variantes entre ces deux extrêmes. Pour revenir à l’actualité, et malgré mes pratiques de fourmi, j’ai vraiment dû trouver que ça puait plus encore que la normale parce qu’en début d’année, je me suis surprise à stocker plus que d’habitude, de manière presque irrationnelle, et surtout à faire passer ce message à mon entourage. Non, je n’ai pas de boule de cristal, mais juste une très mauvaise impression. Quant au stockage, pensez à la disponibilité des ressources énergétiques pour préparer vos plats, y compris l’eau. Farine = impossible à manger telle quelle, cuisson nécessaire. Cela fera une belle jambe un sac de 50kg de farine sans gaz ou électricité. dommage que les biscottes soient si encombrantes. Tandis que les conserves, ce n’est pas seulement dans les films qu’on peut les manger à même la boite sans les chauffer… Et la variété est au rendez-vous si la qualité ne l’est pas toujours. Et dans le non-alimentaire, ne vous arrêtez pas au PQ. Imaginez-vous sans supermarchés pendant 15 jours, un mois (ou des rayons vides pendant cette durée), et demandez-vous où ça coincerait. J’ai posé la question autour de moi et les réponses ont été plutôt variées, des serviettes hygiéniques au dentifrice, en passant par le savon et tout ce qui permet d’allumer une flamme. Les moyens de produire sa propre énergie ont aussi la cote, comme les kits panneau solaire/batterie. Sans aller jusqu’au troc, beaucoup réfléchissent à des moyens de paiement alternatifs. Il y en a d’autres qui retardent sine die leur passage en déchetterie pour des vielles baskets ou des fringues râpées. En résumé, il n’y a pas de limites sauf celles de votre imagination pour un plan stockage et pas besoin de vous ruiner pour cela.

  4. ” Vous avez aimé le Pass Sanitaire, vous allez adorer le Pass alimentaire ”

    …le suivant, le pass energetique…
    le suivant, le pass blabla (droit a l’expression)
    etc

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