La violence à l’école n’est pas prête à s’arrêter

Par H16

Jolie excursion en province française que l’actualité et les collèges du cru nous ont offerte la semaine dernière ! Ainsi, mardi, nous découvrions le charme discret de Montpellier où de petites querelles féminines entre collégiennes ont poussé certaines à en mettre une autre dans le coma. Mercredi, ce fut la calme ville de Tours où des collégiennes décidèrent d’en dépouiller une autre après l’avoir copieusement tabassée. Jeudi, c’est dans la riante Île-de-France, à Viry-Châtillon, qu’un collégien trouve la mort sous les coups de ses camarades de classe pour avoir osé fréquenter la mauvaise fille.

Décidément, l’école française explore de nouveaux domaines avec, il faut le dire, un succès mitigé : par exemple, les cours d’auto-défense, parfois prodigués à certains enseignants, ne semblent pas toujours porter leurs fruits. Certes, mais compte tenu du calibre de nos ministres et de l’impeccable compétence de notre administration scolaire, on sait déjà que les résultats s’amélioreront dès les prochains mois.

En attendant, force est de constater qu’on observe la répétition d’événements tragiques dans certains établissements de l’Hexagone. Le schéma, bizarrement, est toujours à peu près le même, avec des établissements réputés – depuis longtemps – calmes et sereins, dans des banlieues elles-mêmes très favorablement connues des services de police et de justice, des altercations impliquant systématiquement une victime et une demi-douzaine (au moins) d’agresseurs (le “un contre un” semble désuet) et des parents étonnamment absents du côté des racailles assaillants. Dans tous les cas, un facteur religieux est présent, sous forme de prétexte ou pour alimenter un communautarisme pratique et qui permet d’invoquer des lois supérieures à celles du pays.

Bien évidemment, à chaque fois, les autorités se retrouvent devant le fait accompli et font la démonstration de leur impuissance : bien que des alertes avaient été remontées dans le cadre scolaire ou que des plaintes avaient été déposées, rien de tangible n’avait été fait. Dans certains cas, le maire de la commune concerné passera dans les médias pour expliquer son courroux ou son désarroi, certains iront jusqu’à pleurnicher, mais cela n’ira guère plus loin.

De la même façon, à chaque fois, les médias se bousculent pour relayer des messages qui ont maintenant leurs tournures si éculées qu’elles en deviennent des gimmicks, depuis le padamalgam jusqu’au vivrensemble qui ne doit pas être discuté ni ne saurait être remis en question par ce qui sera, ensuite, systématiquement présenté comme un fait divers aussi malheureux que ponctuel ou purement coïncident.

Et peu importe que ce ponctuel se répète de plus en plus fréquemment, peu importe que les coïncidences finissent par faire des statistiques solides : rien ne devra être analysé dans un contexte plus large, et non, non et non, il ne s’agira surtout pas de communautarisme. Ce n’est pas du tout un problème de comportements général d’un quartier ou d’une population, c’est – bien sûr – une question de moyens dont on n’a jamais assez et qui nécessite la réapparition sur les plateaux télés des politiciens qui ont pourtant amplement prouvé leur inaptitude à traiter le problème lorsqu’ils en avaient l’occasion.

Pourtant, ces moyens n’ont cessés d’être déversés à gros bouillons d’argent gratuit des autres, et pas qu’un peu : une petite consultation même furtive des documents officiels qui détaillent les montants d’argent public engouffrés dans ces quartiers montrent que ces “moyens dont on manque” représentent systématiquement des dizaines de millions d’euros pendant des dizaines d’années (par exemple, Mosson, le quartier de Montpellier ou se sont déroulés les derniers faits tragiques, a bénéficié de 74 millions d’euros de fonds publics). À la fin, autant de milliards de l’État qui ne se traduisent par aucun résultat positif, au contraire.

Et quand ce n’est pas faute de moyens (dont on manque toujours cruellement), c’est parce que ces ghettos n’offrent aucune perspective… Toutes aussi absentes pour les collégiens au milieu de la Creuse ou de la Lozère mais dont la violence ne s’exprime apparemment pas de la même façon, voire… pas du tout. Étrange, non ?

Ce déni de comprendre qu’il ne s’agit ni d’un problème de moyens (ou de réseaux sociaux, comme l’explique stupidement Najat Vallaud-Belkacem sans pouffer de rire), ni d’un problème de pauvreté, s’accompagne du déni de l’aggravation de la situation. Pourtant, là encore, les statistiques sont sans ambiguïté.

En fait, le problème de fond, cette violence dans le cadre scolaire, est récurrent et s’est installé depuis des décennies. Il y a dix ans de cela, ces colonnes dressaient déjà le constat d’une violence largement insupportable au sein des établissements scolaires

Pire, l’état des lieux, pas reluisant, portait sur des enquêtes au long cours qui permettaient de retracer ces violences au moins cinq à dix ans en arrière, ce qui nous ramène au début des années 2000. Bref et au bas mot, cela fait 20 ans qu’on sait que ces problèmes s’accumulent et que cette violence ne cesse de croître.

Il y a vingt ans, cela se traduisait par du harcèlement, des enfants tapés dans la cour de récréation ou à la sortie du collège et cela se transforme maintenant par des adolescents qui viennent armés (couteaux, pistolets), qui menacent des enseignants et des élèves, qui passent à l’acte et qui les tuent, élèves comme profs. Samuel Paty, Dominique Bernard ont chèrement payé cet entêtement des institutions et des politiciens dans le déni.

Il ne faut pas se leurrer, les médias camouflent une double réalité abominable : d’une part, le fait que la situation est devenue catastrophique et les exhortations au padamalgam, au vivrensemble ne suffisent plus à rassurer les citoyens. D’autre part, le fait que les politiciens et l’administration s’en foutent complètement.

Oui, vous avez bien lu.

Si on pouvait encore vaguement croire il y a dix ans que politiciens et administrations étaient à la fois débordés et incompétents, on comprend maintenant qu’en réalité, ni les premiers (qui profitent tranquillement du pouvoir et des ors de la République) ni les seconds (qui bénéficient de la rente que procure leur position d’intermédiaires indispensables dans toutes les interactions dans le pays) n’en ont quelque chose à carrer.

En somme, on le sait déjà : le maire de Viry-Châtillon continuera de pleurnicher devant les caméras, comme d’autres le feront après lui. Personne ne veut réellement s’attaquer au problème, devenu de toute façon électoralement suicidaire et politiquement impossible à toucher.

H16

Volti

5 Commentaires

  1. En 1983, Isabelle Stal et Françoise Thom, dans un article intitulé « L’école des barbares » faisaient déjà le constat suivant :
    « L’école a cessé de remplir sa fonction principale, qui est de structurer l’intelligence et l’expression des élèves. Elle est devenue paradoxalement un système de désinstruction. À l’école primaire on n’apprend plus à lire ni à écrire : les deux tiers des élèves ne le savent plus. Cela s’inscrit dans un relativisme généralisé des valeurs morales, des cultures, des religions et des manières de s’exprimer, aucune manière de vivre n’étant jugée supérieure à une autre. On a cassé tous les repères normatifs. On a supprimé l’histoire chronologique. Une démarche analogue a été effectuée pour saper l’enseignement de la langue et de la littérature. Globalement, on fait des élèves des barbares qui ne parlent et ne comprennent qu’un seul idiome, celui de la télévision. Une formation sacrifiée au nom d’un utilitarisme à courte vue qui empêche d’accéder aux idées générales. Il n’y a pas un élève sur cent qui soit capable de bâtir une phrase complexe. Une attitude qui va jusqu’à bannir toute discipline ; tout ce qui est contrainte est jugé comme un mal. L’exemple le plus illustre de cet état d’esprit est le ministre actuel, Jack Lang, le ministre du tag et du rap. C’est comme ça qu’on ramène les enfants à l’animalité. »
    Orine de l’Ecole :
    A l’époque reculée où l’homme n’avait encore pour mœurs que ses instincts, on avait remarqué combien sa nature le portait à l’opposition, à la contradiction, à la domination.
    C’est pour enrayer ses mauvais instincts que les Mères instituèrent une discipline élémentaire (« discipulus », latin, de « discere », s’instruire.) qui est toujours restée depuis dans la société, et qu’on désigne encore par les mots « éducation », « convenance », « savoir-vivre », « manières comme il faut ».
    La connaissance que l’on avait des lois qui régissent la nature humaine avait fait comprendre que l’homme doit être discipliné, « apprivoisé », pourrait-on dire, afin de pouvoir vivre dans la société des femmes, des enfants et même des autres hommes.
    On institua donc une règle de vie commune, dont l’homme comprenait la nécessité, car il s’y soumettait volontairement. C’est dans cette vie calme et bien organisée qu’on élevait son esprit vers la pensée abstraite et qu’on lui donnait les moyens de vaincre les sens dont on sut bientôt que l’usage abusif mène à la folie.
    Toutes les communes, toutes les républiques furent primitivement des associations de vie et de travail, sous les auspices d’une Déesse nationale. Et ces républiques ont été puissantes tant qu’un même lien unissait les citoyens entre eux comme des frères, et les unissait avec la Déesse comme avec une Mère.
    L’éducation était encore donnée chez les Gaulois par les grandes prêtresses et prophétesses que les Romains trouvèrent dans la Gaule et dans la Germanie lorsqu’ils allèrent combattre les guerriers de Vercingétorix et d’Arminius.
    Dion parle de Gama, vierge voyante des Marcomans ; Strabon, des prophétesses chez les Cimbres ; il dit des Gauloises qu’elles sont « fécondes et bonnes éducatrices ».
    NB : Dans le conte de « La Belle au Bois dormant », le Prince charmant, sur son Cheval blanc, et après maintes aventures dangereuses, parvient dans la forteresse de la Princesse endormie, la réveille et l’épouse.
    Dans la littérature sacrée hindoue, il est aussi question de Chevalerie et de « l’Açvamedha » ou « sacrifice du cheval », ce qui est considéré comme le « Sacrifice » de l’ordre le plus élevé. Le Cheval figure traditionnellement l’impétuosité des désirs.
    Notons au passage l’importance du symbolisme chevalin, que l’on retrouve dans diverses représentations de la Parousie universelle (La monture blanche est un attribut notamment commun au Christ glorieux et au Kalki-avatârâ de l’Apocalypse hindoue).
    Quand l’homme fait corps avec le cheval, il n’est plus qu’un monstre mythique, le « Centaure » : il s’est identifié avec les instincts animaux et, par-là, aux ténèbres du monde chtonien et au « feu souterrain ».
    Le Cheval représente donc l’instinct animal de l’homme qu’il lui faut discipliner, maîtriser, apprivoiser. Alors s’opère en lui une « transformation » : il devient « Pégase », le « Cheval ailé » de la légende grecque, qui s’élève au-dessus du danger du pervertissement, vers les hautes régions spirituelles et sublimes. Alors, le Cheval est bien réellement la « plus belle conquête de l’homme ».
    La figure du dragon peut être interprétée dans une semblable perspective : symbole du mal, de la destruction, d’une part, mais, d’autre part, incarnation de la puissance fulgurante qui anime l’univers. Le chevalier initié ne tue pas le dragon : il le soumet, le pacifie. Il sait que la bête monstrueuse est le gardien de trésors cachés.
    Dans la tradition islamique, le cheval céleste, qui porte en arabe le nom d’al-Burâq, est souvent représenté avec des ailes dans l’iconographie traditionnelle. Al-Burâq est issu du Paradis, c’est le cheval de l’Ange Gabriel et la monture emblématique des prophètes (notamment Mohammed qui monta le cheval ailé pendant toute la première partie du Voyage Nocturne…). La fonction d’al-Burâq dont l’éclat rappelle celui de la foudre et la blancheur celle de l’éclair concerne le degré de l’homme véritable ».
    Arrêtons-nous, ici, un instant, sur le mot « viril », et insistons sur le fait qu’il sert actuellement à indiquer tout ce qui est masculin. Il exprime entre autres une idée de force, mais de force génératrice. Or, le mot « viril » ne signifie pas seulement « force », il signifie aussi « vertu », la vertu masculine, c’est-à-dire le contraire de la force génératrice, la continence. Mais cette signification du mot s’est altérée et on a confondu « vir » avec « vis », (force). Le mot « vertu » du latin « virtus » dérive du mot « vir » (homme), et forme le mot « virilité » qui indique le courage MORAL de l’homme. La base de la vertu, était pour l’homme, la résistance à son instinct ; il faisait acte de courage moral s’il résistait à l’entraînement sexuel ; pour cela il lui fallait mettre en jeu la volonté. De là, courage, volonté, vertu, étaient considérés comme des actions viriles, morales, parce que c’est chez l’homme seulement que les impulsions de l’instinct ont de fatales conséquences.
    C’est ainsi que seul le « Prince » (charmant), c’est-à-dire celui qui, par le développement de sa conscience supérieure, est amené à rechercher le monde des « Principes », des causes et des origines, est digne de célébrer « l’Açvamedha », et de se voir ouvrir les « voies du divin ».
    Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/ceuxquiviventcesontceuxquiluttent.html

  2. Violence morale également. On apprends pas, on est formaté à la doxa woke LCGBTCUL+

    En plus nos spécialistes dès qu ils sortent de leur domaine expertise, ce sont des cancres.

    Planter une 🍅 relèverai du miracle pour beaucoup d entre eux.

    La preuve, la majorité ce sont faits vaccinés sans broncher, profs, médecin,.ingénieurs…pas plus intelligent que la masse de moutons bien de chez (cochon) nous.

  3. Ah les petits anges … il ne faut pas les perturber … et puis, comment feraient-ils pour nous remplacer s’ils se fondaient dans la masse ?
    Quelques coups de pieds au c… et autres punitions corporelles régleraient vite le problème, mais cela demanderait à nos dirigeants-qui-ne-dirigent-plus-rien un peu de c…ran ! Sauf que cela ne fait pas partie de la politique en cours..
    Bref, c’est trop taaaarrrd !

    • Bonsoir madame,
      Même constat de mon coté, j’ai l’impression qu’on atteint le point de non retour et encore plus chez-vous en France.

      Lorsqu’on voit les derniers évènement rien que de la semaine dernière, ça fait craindre le pire.

      Surtout qu’en face les réactions sont au pire inexistante au mieux timorée. Et dans les cas les plus extrêmes, complice, suivez mon regard.

      Car oui madame, vous avez une frange de votre population jusque dans la sphère dirigeante ou les médias qui sont des bandeurs de racailles (veillez excuser ma vulgarité, mais elle exprime tellement bien cette ignominie), on vient encore de le voir avec cette maire EELV qui a fait pression sur la justice pour faire mettre en examen une jeune femme du collectif Némésis (féministe de droite) parce qu’elle a brandi un calicot portant comme mention “faite respecter les OQTF aurait sauver 41 femmes”.

      Oui madame, on en est-là dans votre pays, il y a bien une police politique, comme la grande époque de la RDA et sa tristement célèbre Stasi.

      De quoi outrer Poutine, Xi Jinping et Kim Jong-un réuni.

      Et comme je le disais, les médias ne sont pas en reste, dernier fait d’arme. Ne voilà t-il pas qu’il trouve formidable et enrichissant pour reprendre leur termes, la vampirisation de la langue française, par le langage wesh ou de rappeur ? Je suis estomaqué par cet article que Stéphane Édouard analyse et commente bien mieux que je pourrais le faire ici :
      https://www.youtube.com/watch?v=JcGsPBD9E_w
      > Plavon, Binks, Kichta & cie : un boomeur découvre les derniers enrichissements du 🇫🇷 |

      Il a encore été brillant sur ce coup-ci.

      Orné

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