Source Géopolitique Profonde
Le 24 janvier à 19h, Yves-Marie Adeline, Laurent Artur Du Plessis et Finn Andreen sont les invités de La Grande Émission animée par Nicolas Stoquer en direct sur Géopolitique Profonde.
Yves-Marie Adeline, philosophe et historien des idées, est un auteur prolifique en philosophie politique et en histoire de la pensée, avec des ouvrages tels que Histoire mondiale des idées politiques et Quels avantages la France peut-elle tirer de l’élection de Donald Trump?. Fondateur de l’Alliance royale en 2001, il a également enseigné la philosophie et les sciences politiques dans divers établissements.
Laurent Artur du Plessis est un analyste reconnu pour sa capacité à décrypter les complexités des relations internationales. Dans son ouvrage “Au cœur de la 3e guerre mondiale”, il explore les tensions géopolitiques qui définissent notre époque. Avec une approche rigoureuse et documentée, il examine les stratégies des grandes puissances et les répercussions potentielles sur l’équilibre mondial.
Finn Andreen est un entrepreneur et auteur suédois basé en France, spécialisé dans les questions géopolitiques et économiques. Connu pour ses analyses percutantes sur les rapports de force mondiaux, il intervient régulièrement dans des publications et médias pour décrypter les enjeux globaux et les dynamiques internationales.
La victoire de Donald Trump marque un tournant stratégique pour la France. Face à un président américain à la fois offensif et isolationniste, Paris doit exploiter ses atouts uniques pour affirmer son rôle sur la scène internationale.
La France, pivot entre les États-Unis et la Russie
La France se distingue comme un carrefour géopolitique unique, capable de dialoguer à la fois avec l’Occident et l’Orient. Avec son double statut de puissance continentale et maritime, elle peut devenir le trait d’union stratégique entre Washington et Moscou, comme ce fut le cas par le passé. Alors que Trump adopte un discours hostile envers la Chine et prône une posture protectionniste, la France a l’opportunité de renforcer ses partenariats avec l’alliance sino-russe. Cette approche consoliderait la position française en Eurasie tout en équilibrant les rapports de force au sein de l’OTAN.
Le leadership maritime de la France, avec l’un des plus vastes espaces maritimes au monde, se positionne comme un levier crucial face aux ambitions navales américaines et chinoises. À l’heure où le contrôle des détroits stratégiques demeure central (nouvelle route de la soie), Paris peut se poser en garant de la liberté des mers, notamment dans des zones névralgiques comme l’Arctique ou le détroit d’Ormuz.
Une puissance maritime au cœur des rivalités mondiales
Le triumvirat des grandes puissances maritimes, composé de la France, du Royaume-Uni et des États-Unis, place la France dans une posture avantageuse, ce qui a historiquement constitué une menace par ses adversaires anglo-saxons. La domination des routes maritimes reste indispensable à la prospérité économique. Contrairement à la Chine, enfermée dans son espace continental, la France a toujours su tirer parti de sa double dimension terrestre et océanique.
L’Europe face au piège de Thucydide et au défi Trump
La stratégie américaine sous Trump illustre le piège de Thucydide, où la puissance dominante pourrait chercher à contenir une Chine émergente par la confrontation. Cette dynamique place l’Europe, et en particulier la France, face à un dilemme : suivre les États-Unis dans une politique d’endiguement risquée ou préserver une autonomie stratégique en misant sur un équilibre des forces. La fragilité des BRICS et les incertitudes économiques et démographiques américaines offrent à la France une marge de manœuvre pour promouvoir une vision multipolaire et indépendante.
Trump hérite d’un pays affaibli, confronté à des crises internes majeures, comme le nombre croissant de morts liées au fentanyl et une société profondément divisée. La France, en s’appuyant sur sa position centrale en Europe et sur ses capacités diplomatiques, pourrait exploiter ces dynamiques pour consolider son rôle de puissance stabilisatrice et visionnaire.
Mais pour cela, il faudrait que nous soyons débarrassés des incompétents actuellement en place dans les hautes fonctions de l’État. Est-ce encore envisageable ?
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La France ? Certes, malgré le bradage hideux de ses richesses par un hyper-taré qui ne la reconnaît pas, elle existe encore.
Cependant, depuis le traité de Vienne de 1815 où le texte officiel a été rédigé en français pour la dernière fois, elle a perdu de sa superbe.
Elle présente la particularité d’une unité qui n’existe pas chez ses voisins, où règne la réalité de fédérations (comme en Espagne, en Allemagne, en Italie) : même la « petite » Belgique se voit dotée de parlements locaux. En France, depuis Bouvines, il existe une solidarité française qui confirme le traité de Verdun de 843 partageant en trois l’empire de Charlemagne. Cela gêne puissamment ceux qui prêchent tous azimuts la division À LEURS PROFITS. D’où les puissants coups de boutoir pour que notre pays soit aussi vulnérable que les autres.
Je ne suis pas certain que Trump ait saisi cette particularité française. En revanche, peut-être certains de ses conseillers en sont-ils conscients. Tout mouvement centrifuge en France a été combattu parce qu’intrinsèquement mauvais dans une optique hexagonale. D’ailleurs, au XVIIe siècle, l’action « les Filles du Roy » a contribué puissamment, même aujourd’hui, à unifier le sentiment français en Nouvelle-France parce que toutes ces dames, issues d’orphelinats de filles d’officiers tués au combat, parlaient le « français de France » comme à la Cour : unies à des Français qui ne connaissaient en général que le dialecte de leur région, elles les ont de fait obligés à parler un langage commun.