La prolongation de la loi martiale en Ukraine révèle la crainte de Zelensky de perdre sa réélection.

Par Andrew Korybko pour Substack (article traduit voir l’original)

Les États-Unis pourraient faire pression sur lui pour qu’il forme un gouvernement d’unité nationale, sous peine de suspendre à nouveau l’aide militaire et de renseignement s’il refuse de diluer son pouvoir au lieu d’organiser des élections.

L’Ukraine a prolongé la loi martiale jusqu’au 6 août, suite à la demande de Zelensky en début de semaine. Cette mesure empêchera la tenue d’élections cet été, comme l’avait affirmé The Economist à la fin du mois dernier, un scénario qu’il envisageait pour prendre l’avantage sur ses rivaux. Cette décision révèle donc sa crainte de perdre sa réélection. Non seulement il est très impopulaire, mais il craint probablement aussi que les États-Unis ne cherchent à le remplacer après sa tristement célèbre dispute à la Maison Blanche.

À cette fin, l’administration Trump pourrait ne pas fermer les yeux sur les fraudes électorales qu’il pourrait commettre pour se maintenir au pouvoir, refusant au contraire de reconnaître le résultat sauf victoire de l’un de ses rivaux. Quant à savoir qui pourrait réellement le remplacer, le Service russe de renseignement extérieur a affirmé en mai dernier que les États-Unis auraient entamé des discussions avec Petro Porochenko, Vitali Klitschko, Andreï Yermak, Valéry Zaloujny et Dmytro Razoumkov.

Le New York Times (NYT) vient de publier un article sur Porochenko, qui a saisi l’occasion pour proposer un gouvernement d’union nationale (GUN) près de 18 mois après que cette idée ait été évoquée par Politico en décembre 2023. Cependant, même l’auteur de l’article s’est senti obligé d’informer ses lecteurs qu’il est peu probable qu’il revienne au pouvoir. Citant des analystes politiques anonymes, il estime que « M. Porochenko pourrait chercher à nouer une alliance électorale avec le général Zaloujny… [qui] est resté jusqu’à présent largement silencieux sur la politique ».

Néanmoins, l’article de Porochenko dans le NYT a réussi à sensibiliser davantage au scénario du GNU, que l’administration Trump pourrait chercher à mettre en œuvre cet été. Zelensky continue d’irriter Trump, notamment en alléguant récemment que la Russie exerce une « énorme influence » sur la Maison Blanche et en accusant son envoyé Steve Witkoff d’ outrepasser son autorité dans les négociations avec Poutine. Cette situation survient alors que l’Ukraine tarde encore à accepter le dernier accord minier proposé avec les États-Unis.

Du point de vue des États-Unis, puisque Zelensky, de plus en plus problématique, ne peut être remplacé démocratiquement par des élections cet été, la meilleure solution pourrait être de le contraindre à former un gouvernement d’union nationale composé de personnalités comme Porochenko, avec lesquelles les États-Unis auraient plus de facilité à collaborer. Cela pourrait également affaiblir le pouvoir de Zelensky, renversant ainsi la politique de l’administration Biden, qui avait vu les États-Unis fermer les yeux sur sa consolidation antidémocratique du pouvoir sous prétexte de sécurité nationale.

Le prétexte pourrait être que toute avancée russo-américaine dans la résolution du conflit ukrainien nécessite l’approbation d’un gouvernement ukrainien politiquement inclusif, compte tenu de la légitimité douteuse de Zelensky, resté au pouvoir après l’expiration de son mandat en mai dernier, et de l’ampleur des propositions. Pour atteindre cet objectif, les États-Unis pourraient menacer de suspendre à nouveau leur aide militaire et de renseignement à l’Ukraine si Zelensky ne constitue pas rapidement un gouvernement d’union nationale acceptable pour l’administration Trump.

L’objectif serait d’obtenir un cessez-le-feu pour la levée de la loi martiale, la tenue d’élections et, à terme, le remplacement de Zelensky. Le GNU pourrait également contribuer à prévenir la fraude qu’il pourrait envisager de commettre s’il décidait de se représenter dans ces circonstances politiquement plus difficiles, surtout s’il invitait les États-Unis à superviser ses efforts, avant et pendant le vote. Par ces moyens, les États-Unis pourraient donc encore se débarrasser de Zelensky, qui pourrait penser que la prolongation de la loi martiale l’empêcherait.

Andrew Korybko

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2 Commentaires

  1. strategie habituelle anglo/americaine: mettre au pouvoir, financer, armer, faire croire, faire se battre, et, quand la fin approche, casser du sucre sur le dos du baudet et officialiser la main mise sur le pays, comme au japon, allemagne et italie apres WW2, coree du sud, moyen-orient…etc.
    jeu de dupes. Guerre en continu et a tous niveaux.
    Totalitarisme de la finance derriere une mascarade horrible.
    Allez, sentons tout ca. comme disait Gandhi » je ne vous laisserai pas me pietiner l’ esprit avec vos sales bottes »… du coup, on a « droit », soit a la version soft des bottes propres, soit a l’ auto-pietinement de l’ame, Bien gober les mensonges, soit l’alienation, soit la torture et la mort. L’embarras du choix. Personnellement, je sens surtout l’effet de l’alienation. La solitude a du bon, meme si j’aimerais encore prendre part aux divers jeux de la societe. Bref, on en est la’.
    Allez, on s’active. Un bol d’air frais pour commencer… Bonne journee.

  2. le pote de macaron peut faire comme lui , tricher , et falsifier les résultats

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