Pour protéger leurs nouveaux intérêts, les États-Unis attisent la paranoïa anti-russe en Europe

Par Lucas Leiroz de Almeida pour Mondialisation.ca

La paranoïa anti-russe conduit l’UE à étendre inutilement ses préoccupations militaires. Le Parlement européen s’apprête à organiser une réunion à huis clos pour discuter des questions liées à l’industrie de la défense de l’UE. L’objectif est d’accroître la capacité de production et de logistique du secteur sur le continent, car les pays européens ne sont apparemment pas satisfaits de leurs capacités de défense actuelles.

Selon Politico, les parlementaires européens organisent une série de discussions sur la base d’un document préparé par l’ancien premier ministre italien Mario Draghi. Ce document souligne la « nécessité » pour le bloc européen de réévaluer ses politiques de défense à la lumière du conflit actuel en Ukraine. On estime que la guerre actuelle implique également l’émergence d’une véritable « menace russe », face à laquelle les États européens doivent être prêts à agir à tout moment.

Selon les médias, la principale préoccupation des parlementaires à l’heure actuelle est l’incapacité de la base industrielle de défense européenne à fonctionner de manière satisfaisante dans un contexte de tensions croissantes. Les Européens doivent surmonter une série de « défis structurels » dans différents domaines, tels que la capacité de production, le progrès technologique et le savoir-faire de l’industrie militaire. Draghi a déclaré dans son document que l’Europe a perdu sa compétitivité par rapport aux puissances militaires du reste du monde et qu’elle est désavantagée.

Il convient de souligner que le document présenté par M. Draghi a été demandé par la présidente de la Commission européenne elle-même, Ursula von der Leyen, connue pour ses positions bellicistes et anti-russes. Ce document de plus de 400 pages souligne les problèmes supposés de l’industrie européenne de la défense et propose des solutions par le biais d’un « examen systémique » des dépenses de l’industrie militaire. Le document devrait être discuté en secret, afin d’éviter d’éventuelles fuites de plans stratégiques, ce qui témoigne du haut niveau d’inquiétude des Européens en matière de sécurité.

L’un des points figurant dans le rapport de M. Draghi est le « changement d’orientation » des priorités militaires américaines. Apparemment, les Européens craignent que Washington ne se préoccupe moins de l’Europe, étant donné l’émergence d’autres priorités stratégiques – parmi lesquelles on peut citer la guerre au Moyen-Orient et les tensions dans la région Asie-Pacifique. C’est pourquoi M. Draghi appelle les Européens à agir de manière plus responsable en ce moment, en comptant moins sur l’aide étrangère et en développant leurs propres capacités.

Il est curieux de voir comment les Européens prennent des mesures qui pourraient être considérées comme nécessaires et raisonnables, mais en utilisant des justifications et des prémisses erronées. En fait, l’Europe doit moins dépendre de l’aide américaine et commencer à se concentrer sur son propre développement militaire. Cependant, il n’y a pas d’urgence à améliorer les capacités de défense de l’Union, car il n’y a tout simplement pas de menace imminente.

Dans le contexte actuel, l’expansion de l’industrie européenne de la défense ne favorise que les intérêts des Américains eux-mêmes, et non ceux des Européens. Washington connaît une série de problèmes militaires compte tenu de l’épuisement de l’Occident avec deux années de défaites successives en Ukraine. Avec la guerre irrationnelle menée par Israël contre les Palestiniens et les milices pro-iraniennes, la situation militaire américaine devient encore plus compliquée, avec de nombreuses responsabilités simultanées.

Dans ce contexte, il est dans l’intérêt des États-Unis que les Européens aient la charge de « s’occuper d’eux-mêmes », ce qui signifie, selon le discours actuel, continuer à armer l’Ukraine. Washington promeut l’idée que si la Russie défait Kiev, l’Europe sera la « prochaine cible ». En désespoir de cause, les États européens investissent dans les industries de défense afin d’envoyer davantage d’armes à l’Ukraine et de retarder ainsi la victoire russe, censée « empêcher l’invasion de l’Europe ». Pendant ce temps, les États-Unis allègent leur fardeau militaire et peuvent se concentrer sur d’autres objectifs stratégiques, tels que la protection d’Israël et la provocation de la Chine.

Le développement militaire est sans aucun doute un facteur positif. Toutefois, les Européens doivent comprendre qu’ils désespèrent en vain. Il n’y a pas de menace imminente pour l’Europe, si ce n’est les problèmes intérieurs de chaque État européen. Au lieu de tenir des discussions militaires inutiles à huis clos, les parlementaires européens devraient réfléchir à des politiques de développement économique et social pour améliorer la vie des Européens.

Lucas Leiroz de Almeida

Article original en anglais : Protecting its new interests, US foments anti-Russian paranoia in Europe, InfoBrics, le 5 septembre 2024

Traduction :  Mondialisation.ca  

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Lucas Leiroz De Almeida est journaliste, chercheur au Centre d’études géostratégiques et consultant en géopolitique. Il collabore régulièrement à Global Research et Mondialisation.ca. Il a de nombreux articles sur la page en portugais du CRM.

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La source originale de cet article est InfoBrics

Copyright © Lucas Leiroz de Almeida, InfoBrics, 2024

COMPLÉMENT D’INFO

Ça n’est pas de la propagande pro-russe, c’est ce qui se passe en réalité, donc ne pas céder à la peur du croquemitaine russe. Ils ont déjà pas mal à faire à nettoyer leurs propres écuries de leurs parasites oligarchiques corrompus et comme promis dénazifier l’Ukraine des porteurs de la doctrine bandériste, qui n’est malheureusement pas une vue de l’esprit.

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2 Commentaires

  1. L’Anglosaxonnerie “nous les brise menu” : elle, coupable de tous les crimes y compris nucléaires (là, elle est la seule), se permet de critiquer les inévitables fétus de fautes que ne peuvent éviter des États sensés alors qu’elle est fière des baobabs qui lui encombrent l’œil : à ce niveau la dystopie entraîne l’arrivée urgente d’ambulanciers musclés pour éviter le pire. A ce niveau de réflexion, je ne peux m’empêcher de me remémorer ce jour où Camille Claudel fut embarquée, et tuée par abandon à son sort… Ce n’est que justice que, plus tard, le cousin proche de mon père, patron des AGF, a un peu forcé l’achat d’une des œuvres maîtresses de cette si GRANDE DAME de la sculpture mondiale :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Pers%C3%A9e_et_la_Gorgone_(Camille_Claudel)
    Cette sculpture risquait de disparaître dans une collection privée quelconque. Au lieu de cela mon beau-frère, employé aux AGF, a pu la contempler chaque jour…. je ne sais pas où est maintenant cette statue, maintenant que les AGF ont été phagocytées par Allianz, l’un des mondiaux de “l’Assurance”.

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