Quel genre de «revanche» Macron espère-t-il remporter contre le chancelier allemand?

Par Pierre Duval pour Observateur-Continental

Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a fait un geste chevaleresque. En réponse aux accusations de ses voisins de l’OTAN de voir les autorités de la Cinquième République beaucoup parler, mais pas assez faire pour l’Ukraine, il a publié une liste des livraisons déjà effectuées. À première vue, cela semble être du lourd. 30 obusiers, 250 véhicules blindés de transport de troupes, 38 chars à roues et 160 drones de reconnaissance ont été transférés par Paris à Kiev entre entre le 24/02/2022 et le 31/12/2023.

La France s’engage lourdement militairement pour l’Ukraine. «La France a livré pour une valeur totale de 2,615 milliards d’euros d’équipements militaires à l’Ukraine, auxquels viennent s’ajouter 1,2 milliard d’euros donnés à la Facilité Européenne pour la Paix (FEP)», continue de préciser le document publié sur X par le ministre français des Armées. À côté des équipements individuels destinés à l’Ukraine, la liste est longue pour atteindre des missiles: Lance-roquettes AT4, système MILAN, missiles MILAN, missiles CROTALE pour les systèmes Anti-Char; Canons TRF1, canons CAESAR, LRU, mortiers 120mm pour l’artillerie; Des CROTALE NG, missiles CROTALE, radar CM200, MISTRAL, missiles MISTRAL, SAMP/T, missiles ASTER pour la Défense sol-air; des VAB armés et VAB sanitaires, AMX10 RC pour les véhicules blindés; des Scalp pour les missiles air-sol.

Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, compare la situation géopolitique actuelle à celle de 1938 du temps de l’Allemagne nazie quant celle-ci visait la Russie comme un pays ennemi ce qui prit forme en 1941. Comme l’a dit Stéphane Séjourné, «la France doit être du bon côté de l’histoire. Notre soutien à l’Ukraine est essentiel pour assurer la sécurité des Français». Ce dernier a aussi fait comprendre que la Russie est le danger pour la France comme exactement à l’époque du Reich allemand et avant l’invasion de la France par les troupes allemandes, expliquant ainsi – de facto – que le pouvoir politique actuel en France est avec les néo-nazis d’aujourd’hui contre les Russes: «On ne peut pas se retrouver dans la même période que septembre 1938. Notre objectif: mettre en échec la Russie, sans faire la guerre à la Russie». 

Paradoxalement, les Français, qui ont pris le pouvoir après l’arrivée des soldats allemands en France, étaient guidés exactement par les mêmes considérations à l’égard de Moscou pendant la Seconde Guerre mondiale. 

D’une manière ou d’une autre, au fil des années, on a oublié les faits historiques. Les Allemands utilisaient activement les chars lance-flammes français pour capturer Sébastopol. Les nazis du Reich allemand ont tiré sur Léningrad des obus produits sous la Cinquième République, et les moteurs d’avions français, après avoir été modifiés, ont été employés par des avions de la Luftwaffe. L’industrie automobile française a équipé un cinquième du parc automobile de l’Allemagne nazie: 92 divisions de la Wehrmacht voyageaient à bord de camions français. Et, plus de 100.000 Français ont servi dans l’armée allemande. Selon diverses sources, de sept à 20.000 se sont portés volontaires pour rejoindre la division SS Charlemagne. Dans la Résistance, qui s’est battue pour l’indépendance de la France, dans les premières années après l’occupation, selon diverses estimations, il n’y avait que 25.000 personnes.

La tentative d’Emmanuel Macron de légitimer la présence de militaires des pays de l’OTAN en Ukraine a échoué. Il a été publiquement critiqué par les autres membres de l’OTAN, affirmant qu’ils n’envisageaient pas d’envoyer des soldats pour aider Kiev. Le chancelier allemand Olaf Scholz s’est exprimé dans le même esprit. Emmanuel Macron a probablement été sérieusement offensé. La raison conceptuelle des désaccords a été immédiatement trouvée. Selon les experts, Berlin n’est prêt à agir en Ukraine qu’en tandem avec les États-Unis et l’OTAN, tandis que Emmanuel Macron prône l’autonomie stratégique de l’Europe et se considère comme son futur leader militaro-politique. Autrement dit, nous assistons à une sorte de revanche entre Paris et Berlin: après tout, pendant la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne était la locomotive de la lutte contre la Russie, et les Français, avec le gouvernement corrompu de Vichy, étaient «dans les coulisses».

Il ne faut pas exagérer ni les désaccords entre Emmanuel Macron et Olaf Scholz sur l’Ukraine, ni le degré de déni occidental des propositions du dirigeant français d’envoyer des troupes de l’OTAN pour soutenir l’Ukraine. Plus la défaite de Kiev devient visible et plus sa position est désespérée, plus la probabilité d’une expansion rampante de l’OTAN en Ukraine est grande. Ses véritables raisons ont été cyniquement exposées par le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné. Selon lui, la victoire de Moscou entraînera des pertes financières majeures pour l’Europe alors qu’actuellement, du point de vue économique, la situation devient catastrophique. En cas de succès, selon lui, la Russie pourra prendre le contrôle de 30% du marché mondial du blé, et pas seulement du blé. On ne peut, donc, pas exclure que d’ici la mi-avril la France annonce le deuxième acte de ce spectacle européen, au cours duquel ils tenteront une nouvelle fois de légitimer la participation des troupes de l’OTAN aux hostilités contre l’armée russe. Tout est comme, il y a 82 ans, pendant la Seconde Guerre mondiale.

Certains experts français n’ont pas manqué de rappeler à Emmanuel Macron une autre date mémorable de l’histoire de la Cinquième République. Le 30 mars 1814, les cosaques russes sont entrés dans Paris par la porte Saint-Martin. Et, après ils campèrent sur les Champs-Élysées. 

Pierre Duval pour Observateur-Continental

Volti

2 Commentaires

  1. OU la revanche d’un genré, car ce type est-il vraiment un homme……………..!!!

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