Ingérence et démocratie

Il ne sera pas ressorti grand-chose de ce débat d’entre deux tours. Marine Le Pen n’a pas été brillante, plutôt sur la réserve et la défensive, alors qu’elle aurait pu agiter les affaires Mc Kinsey et Rotschild par exemple. Un excès de prudence qui fige les sondages alors qu’Emmanuel Macron a une fois de plus fait montre d’arrogance et de mépris, il fallait s’y attendre.

Seulement, sommes-nous encore en démocratie ? Pas vraiment lorsque l’on écoute les journalistes qui, pour la grande majorité, montrent ostensiblement leur hostilité à Marine Le Pen. Encore moins lorsque des figures de la politique, du sport et d’autres appellent à faire barrage, barrage à la démocratie ! Mais le plus abjecte vient d’ailleurs. Et surtout de l’Europe, puisque l’Espagne, le Portugal et l’Allemagne, dans une tribune, invitent implicitement à soutenir Macron au nom de l’Union Européenne.

Le premier ministre du Luxembourg, Xavier Bettel, donne directement ses consignes de vote aux français en invitant à soutenir Macron lui aussi. Enfin, l’inénarrable Volodimir Zelinsky dit ne pas « vouloir perdre ses relations avec Emmanuel Macron ». Non ce n’est aucunement de la démocratie et c’est aussi de l’ingérence et ça ne devrait pas être toléré. Pour cela, il ne faut évidemment pas compter sur la presse « mainstream » qui ne s’en offusque aucunement, bien évidemment.

Quel que soit le résultat de ce dimanche soir prochain, ce sont deux candidats qui ont été élus au premier tour par les français qui se retrouvent en lice. Tout deux ont obtenu les parrainages nécessaires et tous deux vont représenter plusieurs millions de personnes. Ce choix est souverain, ce choix est notre démocratie, quel qu’en soit le résultat. Déconsidérer les électeurs d’un seul de ces candidats est en soit une atteinte à notre démocratie. Et lorsqu’un pays tiers donne des consignes de vote c’est de l’ingérence et aussi une attaque de notre démocratie.

Sylvain Devaux