Macron le sauveur est candidat

L’exercice n’est pas brillant. Emmanuel Macron a au moins ces qualités, celles d’orateur et de rédacteur, mais cette lettre aux français est particulièrement convenue. Essayant maladroitement de balayer toutes les rubriques, il choisit pour autant une manière bien particulière d’annoncer sa candidature. Alors qu’il est président, il use de cette position pour l’annoncer à travers la presse régionale quotidienne mais échappe au débat et à la contradiction, tout du moins pour le moment.

Certes, il n’y a pas que des points négatifs dans son mandat, mais ils sont suffisamment nombreux pour n’avoir pas envie de renouveler l’expérience. Au lendemain du scandale de la vente d’Alsthom à General Electric qui a laissé sur le carreau autour de 3 000 salariés alors que les proches de Macron, comme Patrick Kron (4.1 millions d’euros), toucheront le jackpot sur le dos de notre industrie et de notre pays, Macron est élu.  Depuis, en début d’année, Macron a racheté (bien plus cher…) une partie d’Alsthom à GE, tentant ainsi d’effacer son forfait. Le jeune homme fringant et beau parleur est donc élu, sur un projet « moderne » et « rafraîchissant ». Un projet rapidement glaçant, en fait, qui va faire descendre dans la rue les « gilets jaunes ».

La répression est violente et si des casseurs se mêlent comme à l’habitude aux manifestants, ce sont « ceux qui ne sont rien », chacun appréciera les propos du président, qui vont payer un lourd tribut à leur légitimes revendications. Des violences dénoncées largement par de nombreuses associations (Amnesty International entre autres) avec l’emploi des LBD, classées armes de guerre. Une répression qui ne s’est pas arrêtée là puisqu’en 2019, 20 280 personnes (!) ont été reconnues coupables, poursuivies et condamnées, pour « outrage à l’encontre de personnes dépositaires de l’autorité publique » y compris pour de simples slogans.

Décidément, il ne fait pas bon s’opposer à Macron Jupiter qui poursuit et pourfend ses détracteurs avec une rare célérité. Mais cet excès d’autorité va aussi rapidement se retrouver dans la calamiteuse gestion de la crise sanitaire. Les débuts chaotiques et balbutiants, pour inquiétants qu’ils aient été, s’expliquent en partie par le caractère nouveau de ce virus venu d’Asie. Cela ne pourra toutefois pas excuser totalement l’impréparation inquiétante de ce Gouvernement qui, par les rapports successifs sur le sujet, aurait pu se prémunir à minima.

La suite a été une série ininterrompue de privations de libertés sur des bases scientifiques douteuses, au profit d’une industrie pharmaceutique corrompue et malveillante. Divisant sciemment la société, il a créé une fracture irréversible tant par son arrogance légendaire que par sa volonté jusqu’au-boutiste « d’emmerder » les français réfractaires à un vaccin qui fera finalement la preuve de son inefficacité et de sa dangerosité au regard des maigres bénéfices avérés. Des français devenus selon lui des « non-citoyens » alors même qu’ils n’ont enfreint aucune loi. Macron, cette fois, achètera la paix sociale avec un carnet de chèque inépuisable, sans toutefois oublier de gazer et de tenter de discréditer un mouvement d’opposition particulièrement pacifique. Un macron qui usera et abusera également de la censure dans tous les médias et réseaux sociaux.

Cette fois Jupiter se propulse en chef de guerre, en Général prépubère, une nouvelle fois, mais défiant la Russie de manière totalement irraisonnée. Une conversation surréaliste entre Macron et Vladimir Poutine où le premier tutoie et méprise le Président Russe remet une nouvelle fois en lumière le caractère belliqueux de ce jeune arrogant ne maîtrisant pas ses poussées d’hormones et qui aurait tout à prouver. Un rôle extrêmement dangereux pouvant évidemment mener l’Europe, France en tête, sur une voie guerrière, meurtrière et catastrophique.

Pour ceux dont la mémoire est faillible, ce petit rappel n’est sans doute pas inutile à l’heure où Emmanuel Macron, se plaçant comme un « sauveur », remonte dans les sondages d’une opinion décidément guère rancunière ou aveugle. Mais cette lettre laisse aussi à lire deux choses intéressantes. La première est celle des droits et des devoirs dont on sait que le curseur du Président ne se situe plus du tout du côté des libertés mais de la surveillance et du « crédit social » transposés du calamiteux modèle chinois. Cette volonté de contrôle est clairement établie et cette lettre ne manque pas de rappeler à l’ordre ceux qui pouvaient croire que les restrictions de la pandémie n’étaient qu’une page transitoire de l’histoire. La petite phrase « Nous encourageons l’engagement avec une ambition simple : former non pas seulement des individus et des consommateurs, mais des citoyens. Faire des républicains » est bien révélatrice de cette ambition de contrôle et de domination. Vous pouvez consommer pour faire tourner l’économie, mais si vous n’obéissez pas vous n’êtes plus un citoyen de la République, à bon entendeur…

La seconde est que s’il parle de la France, elle est toujours associée à l’Europe, à une Europe « supra nation » qui serait la panacée pour notre avenir. Je suppose qu’il parle de cette Europe des règlements et des contraintes, de celle qui nous oblige à la concurrence et fait flamber les prix, de celle qui protège, par la corruption, l’industrie pharmaceutique et chimique (le glyphosate est toujours autorisé), de celle qui met à terre les éleveurs, … la liste serait trop longue.

Macron est donc candidat à sa propre succession et sa ligne de conduite ne change malheureusement pas, il n’y a donc là aucune surprise. S’il est réélu, nous verrons bien s’il fait une petite place pour son vieux copain Benalla, au purgatoire (doré) en Afrique principalement, pour y mener ses « affaires », et à quelques autres vieilles connaissances quelque peu sulfureuses, comme Alexis Kholer ou Patrick Strzoda. A chacun ses casseroles il est vrai.

Sylvain Devaux

Sylvain Devaux

Universitaire de formation (Géographie et histoire), responsable d'archives après une carrière dans le tourisme, mais aussi correspondant de presse et ancien rédacteur en chef de la Robolution (Insolentiae).

A propos Sylvain Devaux

Universitaire de formation (Géographie et histoire), responsable d'archives après une carrière dans le tourisme, mais aussi correspondant de presse et ancien rédacteur en chef de la Robolution (Insolentiae).

2 Commentaires

  1. Je me demandais si je n’allais pas ouvrir cette lettre si je la reçois, au vu de cet article. Mais non, tous comptes faits non. Elle me donnerait envie de vomir.
    Certains vont peut-être se dire: wouaou, le président de la république m’écrit, à moi ? En personne ? Je compte donc à ses yeux ?
    Foutaise bien sûr !

  2. Macron quand dit Da !!!

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