Par Pierre Duval pour Observateur-Continental
Pour les observateurs étrangers, comme du côté du partenaire allemand de ce couple franco-allemand, «Emmanuel Macron a célébré un rendez-vous avec le passé lors de sa première conférence de presse depuis cinq ans et a déçu», stipule l’hebdomadaire Die Zeit. Emmanuel Macron est-il, donc, qu’un acteur de théâtre jouant le rôle d’un président français? Une pro du fact-checking démonte l’apparition d’Emmanuel Macron sur scène.
Macron a donné une représentation théâtrale. L’hebdomadaire allemand, Die Zeit, associe l’annonce d’Emmanuel Macron de rendre obligatoire des cours de théâtre dans les écoles en France à, justement, la représentation théâtrale de la soirée transmise sur toutes les télévisions nationales du pays. Le président français révélait n’être qu’un acteur utilisant la parole et des postures théâtrales pour jouer le rôle d’un président français.
Les journalistes tout comme le président français, en personne, étaient hier soir les acteurs de la même pièce de théâtre. Annika Joeres, la journaliste allemande du Die Zeit, rapporte que «les politologues et les journalistes présents restaient perplexes jusque tard après minuit». Annika Joeres est aussi journaliste pour Correctiv, une ONG qui sort ses plumes comme des missiles SCALP-EG pour contrôler l’information des medias non officiels comme fact-checker. Même une telle vétérane de l’observation de l’information se trouve être choquée par la mise en scène d’Emmanuel Macron dans son discours avec la nation via la construction décorative d’une conférence de presse.
«La France doit rester la France, a déclaré Emmanuel Macron au début», note Annika Joeres, soulignant que «c’est un slogan qui figurait récemment sur les affiches électorales de l’extrémiste de droite Éric Zemmour». «Nos enfants vivront mieux demain qu’aujourd’hui», a promis Emmanuel Macron, rajoute-t-elle, mais en s’indignant du vide de la vision politique du locataire de l’Élysée: «Pour tenir cette promesse, Emmanuel Macron a présenté un bouquet de projets relativement mineurs, comme les uniformes scolaires et la mémorisation de l’hymne national (la Marseillaise)». «Beaucoup d’entre eux sont issus des programmes des partis conservateurs des dernières décennies», tance la pro du fact-checking.
«Rendez-vous avec la nation». «La conférence de presse était très attendue car la dernière a eu lieu en 2019, lors du premier mandat d’Emmanuel Macron. Entre-temps, il a prononcé de nombreux discours, mais toujours sans autoriser les questions ou seulement de la part d’un ou deux journalistes sélectionnés», martèle la voix du fact-checking. «C’est pourquoi la conférence d’Emmanuel Macron a également été considérée comme un rendez-vous avec la nation – comme s’il s’agissait en réalité d’un événement historique important. Cependant, le Président n’a rien annoncé qui puisse visiblement améliorer la vie de demain, c’est-à-dire celle des enfants d’aujourd’hui», conclut Annika Joeres.
D’ailleurs, elle décrit les journalistes français présents hier devant Emmanuel Macron comme des figurants et des acteurs réunis sur la même scène théâtrale: «En tout cas, une conférence de presse présidentielle en France ne peut être comparée aux conférences de presse en Allemagne. Loin d’Emmanuel Macron et situé en dessous et en demi-cercle autour de lui sont assis des centaines de journalistes, habillés de manière professionnelle et portant des cravates, comme s’ils étaient eux-mêmes sur une scène de théâtre». La pro du fact-checking décrit – en somme – la cour de ce régime français.
Annika Joeres rappelle qu’ «après un an et demi après avoir perdu sa précédente majorité aux élections législatives, son gouvernement n’a pas réussi à faire adopter une quelconque législation significative par le biais d’un vote démocratique». «L’augmentation de l’âge de la retraite, combattue depuis des mois par des millions de personnes, a été adoptée sans passer par le Parlement au moyen d’un paragraphe spécial [le 49.3]», souligne-t-elle. «Le gouvernement Macron a tellement laissé la loi sur l’immigration être dictée par les républicains conservateurs de droite qu’il attend lui-même que le Conseil constitutionnel reprenne certaines parties de la loi», continue-t-elle.
Annika Joeres déplore que le grand rejet de la politique d’Emmanuel Macron parmi son propre peuple n’ait été évoqué par les acteurs de la presse présents sur la scène d’hier tout comme la poussée fulgurante de l’extrême droite avec le RN en prévision des élections européennes. La pro du du fact-checking pointe du doigt, ainsi, la dissonance de l’annonce d’un gouvernement dynamique avec le Premier ministre, Gabriel Attal, 34 ans, avec la représentation théâtrale d’hier masquant le néant d’un pouvoir ne pouvant jouer qu’une scène de théâtre.
«Emmanuel Macron a également fourni les mots dramatiques appropriés pour tous ces développements – mais ils sont restés largement vides de contenu. Il a utilisé à plusieurs reprises le terme militaire de réarmement: la société doit être à nouveau réarmée, les écoles doivent être améliorées ainsi que les citoyens et même la démographie. Le mot guerrier est évidemment le nouveau récit préféré d’Emmnuel Macron – peut-être, comme l’a écrit la linguiste Laélia Véron parce que les mots dramatisants étaient destinés à détourner l’attention du contenu vide», fait-elle savoir.
La pro du fact-checking prédit déjà une situation mauvaise pour la France avec ces «jeunes» qui se révoltent car le président français n’apporte pas de mesures pour éviter de nouvelles émeutes: «Les jeunes insurgés qui se sont révoltés [les émeutes] après la mort d’un adolescent tué par balle par un policier au début de l’été dernier n’ont pas entendu de nouvelles offres. Il s’agit plutôt d’une grande incompréhension de la part d’Emmanuel Macron quant à leur situation dans les banlieues grises».
«Ce qu’on oublie presque dans ce one-man show de plus de deux heures, c’est que le gouvernement Macron n’est toujours pas au complet: certains ministères sont encore vacants après son remaniement gouvernemental de la semaine dernière, comme celui des Transports. Cependant, les ministres déjà nommés étaient présents à la conférence. Ils tenaient avec impatience des cahiers et des stylos à la main. Apparemment, ils attendaient également des nouvelles de leurs futurs rôles au sein de [la troupe théâtrale] d’Emmanuel Macron», termine l’actrice de la troupe des fact-checkers.
Pierre Duval
COMPLÉMENT
Il est et restera un comédien raté. L’acteur Macron est effectivement plus que moyen. Il y a un Depardieu de pacotille qui sommeille en lui.
Mais, voilà, il accapare la scène, avide de recevoir les ovations. Mais il ne prend que des tomates OGM en guise d’applaudissement.
La mise en scène est minable, le scénariste sans imagination et le réalisateur par trop prévisible.
Film mauvais, à éviter. 0.5/5 sur AlloCiné, parce qu’il impossible de mettre 0.
Priorité numéro 1 APPRENDRE À LIRE ET À ÉCRIRE aux enfants, sans ça la culture ne leur servira à rien, puisqu’ils seront incapables de lire une biographie ou d’analyser des œuvres, mettre des mots sur des sentiments et autres. Mais à quoi il joue cet ersatz de président ? Au ventilateur, comme d’habitude !!
Rien que le titre :
«La culture est au cœur du projet républicain»: Macron et Dati évoquent un accès «totalement gratuit» pendant l’été 2024
https://www.lefigaro.fr/culture/la-culture-est-au-coeur-du-projet-republicain-macron-et-dati-evoquent-un-acces-totalement-gratuit-pendant-l-ete-2024-20240118
Bonjour Volti,
Tu sais, c’est le principe de la mise en scène, soit l’illusion de la réalité par retranscription de l’hyper matérialité. J’essaie d’y mettre de l’humour, tant la chose est grave et me ramène toujours vers une phrase qui pour moi résume le mieux la situation glaçante du déni de ce que la culture a de sacré et fondamental. Nous réécrivons nos livres, nous nions notre culture chrétienne, à l’échafaud du matérialisme, et en faisons notre commerce politique.
« Le christianisme est une rébellion contre la loi naturelle, une protestation contre la nature. Poussé à sa logique extrême, le christianisme signifierait la culture systématique de l’échec humain. […] Mais il n’est pas question que le national-socialisme se mette un jour à singer la religion en établissant une forme de culte. Sa seule ambition doit être de construire scientifiquement une doctrine qui ne soit rien de plus qu’un hommage à la raison […] Il n’est donc pas opportun de nous lancer maintenant dans un combat avec les Églises. Le mieux est de laisser le christianisme mourir de mort naturelle. Une mort lente a quelque chose d’apaisant. Le dogme du christianisme s’effrite devant les progrès de la science. La religion devra faire de plus en plus de concessions. Les mythes se délabrent peu à peu. Il ne reste plus qu’à prouver que dans la nature il n’existe aucune frontière entre l’organique et l’inorganique »
Inutile de citer l’auteur, je ne lui ferais pas cet honneur.
Son premier ‘rôle’ de l’épouvantail lui allait parfaitement. Il en est d’ailleurs resté à ce stade.