On remarque le profond silence des médias alignés sur l’éviction de Tucker Carlson, journaliste vedette de Fox-News. Si par obligation ils en parlent, c’est pour le mettre dans la catégorie des complotistes, antisémites et d’extrême droite. Il faut bien justifier l’abattage et l’enterrement de la Vérité, pour qu’elle ne contamine pas ceux qui s’interrogent sur le futur monde, dont nous avons un détestable aperçu avec la cancel culture, promue par le forum de Davos.
Par Dominique Muselet via Mondialisation.ca
On ne parle pas beaucoup en France du licenciement de Tucker Carlson, le présentateur vedette de Fox news, la chaîne conservatrice étasunienne, propriété de l’oligarque Murdoch et de Blackrock (15% du capital) qui caracole en tête des chaînes d’information en continue, loin devant CNN. Son émission “Tucker Carlson Tonight“, était diffusée en prime time (20h-21h) tous les soirs de semaine. Il avait réussi à fidéliser une énorme audience (3,5 millions en moyenne plus évidemment les innombrables rediffusions) dont le créneau très convoité des 25-54 ans, et l’annonce laconique de son renvoi, le lundi 24 avril 2023, a pris tout le monde par surprise, y compris lui-même.
Le premier qui dit la vérité…
Si les grands médias se sont empressés d’enterrer le sujet et Tucker Carlson avec, les sites d’informations alternatifs et les réseaux sociaux étasuniens s’en sont au contraire emparés, soit pour s’en réjouir parfois grossièrement, côté Establishment (féministes, Pentagone, progressistes et journalistes de cour), soit pour s’en désoler ou s’en indigner côté anti-establishment (nationalistes traditionalistes, chrétiens ou pas). Mais tous parlent de lui au passé, ce que je ne compte pas faire, car je suis sure qu’il va réapparaître, à moins bien sûr qu’on ne l’assassine comme l’a chanté Guy Béart : « Le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté ».
C’est que Tucker Carlson est un phénomène. Il était le seul journaliste de grand média à s’opposer sans honte et sans peur à l’implication étasunienne dans la guerre en Ukraine et à l’agenda woke du Forum économique Mondial appliqué par l’administration Biden. Vous savez, « vous n’aurez rien et vous serez heureux », un miracle laïque opéré à coup de censure, de guerres et de spoliations qui nous étonne à peine tant notre propagande est efficace.
Il était le seul et sans doute le dernier puisque son renvoi est, selon beaucoup d’observateurs et Tucker Carlson lui-même, le signe que Fox News s’est rallié à l’agenda woke. C’est la preuve qu’il n’y a plus aux Etats-Unis qu’un parti unique, a-t-il expliqué dans la courte intervention qu’il a postée sur Twitter le mercredi suivant, à l’heure précise où il aurait dû commencer son émission, et qui a fait 79,5 millions de vues aux dernières nouvelles.
Avant d’aller plus loin et que je ne me fasse moi-même traiter d’extrême-droite, de complotiste et d’antisémite, il faut que je justifie l’emploi du mot Woke pour décrire l’agenda mis en œuvre par ceux qui tirent les ficelles de la marionnette Biden. Je ne pense pas, comme le site La Conversation, que l’expression soit « utilisée par les milieux conservateurs pour (dis)qualifier les mouvements progressistes, dans leur diversité », pour moi elle désigne justement ce qui a mal tourné dans ce mouvement animé au départ de bonnes intentions, l’enfer en est pavé. Le wokisme (l’éveil) entendait lutter contre les discriminations, les injustices que subissent certaines minorités mais son succès a été sa perte, un peu comme le christianisme. En en faisant une religion d’état au début du 4ème siècle, Constantin a tué l’essence du christianisme, qui était le pacifisme, la non-violence, comme l’explique très bien Léon Tolstoï, car un état peut difficilement être non violent, même si Tolstoï pense le contraire. De la même manière, lorsque le wokisme s’est transformé en religion d’état, il est devenu le contraire de ce qu’il était, c’est-à-dire la dictature de minorités en roue libre, déterminées à transformer en réalité leurs désirs les plus fous (changer de sexe, vivre éternellement, euthanasier en vrac les vieux, les empêcheurs de tourner en rond, les virus, le climat, le nucléaire, le racisme, les nations, les homophobes, les sexistes, l’histoire, la tradition, les statues, les chasseurs, les corridas, la liste est sans fin, car plus on cancelle, plus il faut canceller) et soutenues, comme de bien entendu, par des puissances financières, elles aussi en roue libre, qui y voient une source infinie de profits.
Il faut donc s’y opposer, bien sûr comme à toute folie destructrice, mais sans oublier que ce n’est que l’apparence, l’écume, la brume qui cache les véritables monstres que l’Occident a créés, des monstres qui, tels le Golem, se retournent contre nous et nous détruisent : big finance, big pharma, big média et le complexe militaro-industriel. Notre destruction s’accélère en ce moment avec la guerre en Ukraine provoquée par l’occident collectif et les sanctions délirantes que l’US/EU a prises contre la Russie et la Chine, une vieille habitude des États-Unis qui ont sanctionné près de 80 pays en vingt-cinq ans. Ça eut marché (comme on disait dans ma province), mais ça ne marche plus. Aveuglés par leur arrogance et leur cupidité, ils ne veulent pas savoir qu’ils ne sont plus les maîtres du monde et que le monde s’organise désormais sans eux. Pire, ils ne veulent pas que nous le sachions non plus, d’où la nécessité de faire taire encore et encore « le premier qui dit la vérité » afin de décourager tous les autres…
C’est, semble-t-il, uniquement parce que Tucker Carlson rapportait beaucoup à Fox News qu’il n’a pas été débarqué plus tôt (un sondage montre que Carlson était plus important pour les spectateurs que Fox News soi-même). D’ailleurs le verdict ne s’est pas fait attendre car dès le lendemain les actions de Fox News ont chuté vertigineusement ainsi que le nombre de ses auditeurs.
Mais alors pourquoi ? Et pourquoi maintenant ?
Les grands médias mettent en avant les procès en cours, les monologues “controversés“ de Tucker Carlson contre le wokisme et ses avatars, l’arnaque Covid, la guerre en Ukraine. Ils incriminent sa christianité revendiquée et son prétendu sexisme, conspirationnisme et racisme d’ailleurs contestés par Glenn Greenwald, le journaliste qui a publié les révélations d’Edward Snowden. Selon Greenwald, « le renvoi de Tucker signifie la fin de la seule vraie opposition au militarisme étasunien, à l’état sécuritaire et à beaucoup d’autres choses encore. »
Les journalistes officiels parlent de ses critiques et moqueries incessantes contre Biden et son administration, contre les élites et leur corruption, et même contre la direction de Fox News et de son propriétaire, Rupert Murdoch. Ils mentionnent sa dénonciation du poids des annonceurs et spécialement de l’industrie pharmaceutique sur les grands médias dont Fox News, des annonceurs actionnés par les menaces de boycott des activistes, un chantage en chaîne, en somme. Et ils soulignent bien sûr son impardonnable prétendu soutien à Poutine et ses non moins impardonnables attaques contre Saint Zelinsky :
« Zelensky, le dictateur du pays le plus corrompu d’Europe acclamé par les célébrités, nous réclame plus d’argent au moment où notre propre économie est en train de s’effondrer et où nous n’avons plus de frontières ».
Lors de son émission du mardi 27 septembre 2022, suite au sabotage des gazoducs Nord Stream, Tucker Carlson n’avait pas hésité à pointer du doigt la probable responsabilité des Etats-Unis dans cet « acte de terrorisme industriel ». Le 13 avril 2023, il a interviewé Donald Trump et le 20 avril il a reçu Robert Kennedy Jr. Le soir qui a précédé son départ, Tucker Carlson a critiqué les démocrates qui incitent les jeunes à la violence, avant de réaliser un entretien du patron de Tesla et propriétaire de Twitter, Elon Musk.
Tout cela est bel et bon, et nul doute que chacun de ces “faux pas“ aurait pu, à lui tout seul constituer une raison de s’en séparer depuis longtemps mais ce ne fut pas le cas. Alors pourquoi maintenant ?
Selon les deux compères de The Duran, Alexander Mercouris et Alex Christoforou toutes les raisons déjà citées ont certainement joué un rôle mais pas le rôle décisif.
Ils notent que, par un hasard du calendrier qui semble avoir échappé aux journalistes du système, Tucker Carlson a été viré la veille du jour où Biden a annoncé sa candidature pour un second mandat.
Je vais résumer leur démonstration, fruit de plusieurs vidéos sur le sujet, en espérant ne pas trahir leur pensée. Mais avant nous devons nous pencher sur un autre terme nouveau qui lui aussi prête à confusion, il s’agit du mot « Uniparti » qu’ils utilisent pour désigner l’état profond. Tucker Carson y fait aussi allusion dans son post du 27 avril 2023 sur Twitter :
« Les grands médias et les grands groupes semblent être parvenus à un consensus sur ce qui leur profite à eux, et tout à coup les Etats-Unis semblent être devenus un état à parti unique ».
Selon Conservapedia :
« Uniparty est un terme qui décrit le contrôle exercé par l’establishment mondialiste sur la politique et les politiques, dans la mesure où tous les grands partis politiques ou hommes politiques, ou presque, sont contrôlés par eux et ont donc beaucoup plus de points communs que de différences en termes de politiques. Il s’agit essentiellement d’un synonyme de l’État profond, car il conserve le contrôle presque indépendamment du parti politique ou de l’homme politique élu ».
Pour Alexander Mercouris, qui vit en Grande Bretagne, le déclin accéléré du pays qui a misé sur la consommation au lieu de miser sur la production, est géré par une classe politique impuissante qui, plus encore que dans n’importe quel autre pays, s’est constituée en un uniparti auquel le soutien à l’Ukraine sert de colonne vertébrale.
Une observation confirmée par plusieurs commentaires sous la vidéo, dont celui-ci :
« Le phénomène du parti unique a frappé tous les pays anglosaxons. En Australie, nous avons élu le labor party en mai dernier. Notre politique étrangère (soumise aux Etats-Unis) et le déclin de notre économie néolibérale se sont poursuivies de la même manière ».
Cette situation, qu’on peut constater aussi en France, me semble annoncer la fin du système démocratique basé sur « les partis politiques qui se sont créés en Europe entre les années 1860 et le début du XXe siècle ». Quelque chose d’autre va naître, mais on ne sait pas encore quoi. Certains voient se profiler la dictature. Espérons qu’il se produira plutôt de nouvelles ruptures suivant de nouvelles lignes de force et que le pire sera évité.
Mais revenons à Tucker Carlson.
Donc selon nos deux amis, l’Etat profond n’a que Biden a sa disposition. Lui seul peut servir leur agenda de guerre perpétuelle au-dedans comme au dehors. Il fallait donc absolument se débarrasser de Tucker Carlson avant que Biden ne déclare sa candidature, pour que la vieille crapule sénile échappe aux flots de critiques et de sarcasmes que Carlson n’aurait pas manqué de déverser sur lui et ses commanditaires, tous les soirs, du haut de sa formidable tribune de Fox
News. Ce serait un jeu d’enfant pour l’intrépide journaliste d’étriller le bilan catastrophique de Joseph Robinette, sans parler de sa sénilité. L’uniparti ne veut pas qu’on parle de la dédollarisation accélérée du monde, de l’isolement grandissant des Etats-Unis sur la scène internationale, du pétrodollar et du rapprochement de l’Arabie Saoudite avec les BRICS, de l’inefficacité des sanctions. Il ne veut pas qu’on dise que « l’invasion du Capitole » du 6 janvier n’en était pas une.
Il ne veut pas qu’on dénonce l’influence de Big Pharma sur les politiques de santé ni celle du complexe militaro industriel sur le bellicisme occidental.
Pire encore, Carlson s’apprêtait à offrir une tribune tout à la fois à Donald Trump et à Robert Kennedy Jr. Et justement le cauchemar du Big state, c’est de se retrouver avec Kennedy et Trump aux élections présidentielles : tous deux, comme Carlson, remettent en question l’implication américaine dans la guerre en Ukraine, tous deux sont opposés à l’obligation vaccinale comme seul remède à toutes les maladies réelles et imaginaires et Kennedy a même gagné le titre de complotiste pour avoir abondamment dénoncé l’arnaque Covid.
L’uniparti a encore plus peur de Kennedy que de Trump, estiment nos deux brillants analystes. Ils pensent pouvoir se débarrasser de Trump en instrumentalisant la justice, mais cela ne leur servirait à rien si tous les soirs, Tucker Carlson passait une heure sur Fox News à attaquer Biden et à promouvoir Kennedy, avec le talent et la verve qu’on lui connaît
Les démocrates vont tout faire pour empêcher Kennedy de faire campagne. Ils veulent l’écarter aux primaires comme la dernière fois ils ont écarté Tulsi Gabbard, la démocrate très populaire qui avait plus de délégués que Biden, et, avec le départ de Carlson, ils sont sûrs que tous les médias parleront d’une seule voix, concluent nos deux géopoliticiens.
Dans la courte vidéo que Tucker Carlson a postée sur Twitter après son brutal débarquement de Fox News, il parle de l’insignifiance des gens qu’on voit à la TV et des mensonges qu’ils racontent, et il finit par ces mots :
« Où peut-on encore trouver des Américains qui disent la vérité ? Il ne reste plus beaucoup d’endroits, mais il y en a quelques-uns, et c’est suffisant. Tant que l’on peut entendre ce qui est dit, il y a de l’espoir. À bientôt ».
À bientôt Tucker, et, en attendant, fais bien attention à toi…
Dominique Muselet
La source originale de cet article est Mondialisation.ca
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L’état profond ne peut pas accepter Robert Kennedy car l’assassinat du Président Kennedy est pour ainsi dire son acte fondateur. Du coup, il nous prévoit Robinette II, le retour, où il est toujours aussi corrompu tandis que Hunter multiplie les sex-tapes… 🙂
Joe deviendra t-il honnête ? Hunter se seuvrera t-il ? Nous ne le sauron que dans Robinette et Hunter III, l’épilogue du saigneur de l’Ukraine et du seigneur des préservatifs…