Par Phil BROQ pour Le Blog de l’Éveillé
La spiritualité et la religion, bien que poursuivant un but commun, celui de se connecter à quelque chose de plus grand que soi, prennent des chemins différents. La spiritualité est avant tout un voyage personnel, une exploration intime qui nous pousse à chercher en nous-mêmes des réponses profondes, sans contraintes extérieures. C’est un espace de liberté, sans dogme ni règle figée, où nous pouvons nous épanouir à notre propre rythme, libres de toute pression institutionnelle. La religion, quant à elle, s’appuie sur des croyances communes et des rituels collectifs qui créent un lien fort entre les individus et la communauté, un chemin tracé, qui nous permet de trouver un ancrage solide dans un monde souvent chaotique. Mais ces deux voies ne sont pas exemptes de pièges…
Peut-être nous sentons-nous pris dans cette quête de sens, cherchant à comprendre notre place dans ce vaste univers. La spiritualité, sans cadre, peut parfois nous égarer dans des illusions, nous faire perdre de vue la réalité tangible. La religion, quand elle est détournée par des intérêts humains ou des pouvoirs, peut devenir un instrument de contrôle, loin de l’amour et de la compassion qu’elle est censée incarner. Mais au cœur de tout cela existe une vérité universelle d’appel à l’amour, à la bienveillance et à l’harmonie.
Alors, comment nous positionnons-nous dans cette quête ? Nous sentons-nous attirés par la liberté de la spiritualité, où chaque pas est une découverte personnelle ou par la structure rassurante de la religion, qui nous offre des repères et une communauté solide ? Peu importe le chemin que nous choisissons, il est essentiel de le suivre avec sincérité et intégrité, d’incarner les valeurs d’amour et de compassion dans chaque geste, dans chaque relation.
La spiritualité nous pousse à partir à la rencontre de nous-mêmes, à explorer ce qui est invisible, ce qui va au-delà de la simple perception du monde. C’est un chemin sans carte précise, où nous devons apprendre à naviguer seuls, à trouver nos propres réponses. Peut-être avons-nous déjà ressenti cette liberté, cette sensation d’ouverture à l’infini qui nous permet d’évoluer, de comprendre nos propres limites tout en les dépassant. Dans cette exploration intérieure, chaque pratique, qu’il s’agisse de méditation, de prière ou simplement de moments de calme pour réfléchir, devient un moyen de nous reconnecter à une dimension plus grande que nous. Nous devenons les acteurs et les témoins de notre propre transformation.
Il n’y a pas de doute sur le fait que la spiritualité offre une sérénité profonde. Elle agit comme un baume apaisant lorsque la vie nous met à l’épreuve. Elle nous aide à trouver un équilibre intérieur face aux défis, qu’ils soient émotionnels, personnels ou existentiels. Mais il faut aussi être vigilants. Sans repères clairs, il est facile de se perdre dans des croyances ou des pratiques qui ne sont pas ancrées dans la réalité. Peut-être avons-nous déjà vu ces dérives autour de nous avec des « guides spirituels » qui, au lieu de nous inspirer, exploitent nos fragilités pour leur propre intérêt. La spiritualité doit rester une recherche authentique, guidée par un désir profond de vérité et de lumière. Elle doit nous aider à nous rapprocher de ce que nous sommes vraiment, sans jamais nous détourner de nos responsabilités envers nous-mêmes et les autres.
Et puis il y a la religion. Elle nous offre des racines solides. Si nous nous sentons parfois perdus, la religion peut nous apporter une stabilité, des repères, une communauté avec laquelle partager nos croyances et nos espoirs. Elle nous invite à participer à des rituels collectifs qui marquent des moments sacrés, à renouer avec des traditions ancestrales qui nous relient à une histoire et à une culture. Peut-être nous sommes-nous déjà retrouvés dans ce confort, ce sentiment de revenir à l’essentiel grâce à des rituels réguliers, des prières, des fêtes qui nourrissent nos âmes et nous unissent aux autres. Comme c’était le cas en France jusqu’en 1789 !
Mais la religion, comme la spiritualité, peut aussi être manipulée. Peut-être avons-nous vu, dans l’histoire ou autour de nous, des personnes utiliser la foi pour asseoir leur pouvoir, au lieu de transmettre l’amour et la compassion. L’orgueil de certains dirigeants religieux, leur désir de contrôler les autres, dénature parfois le message fondamental d’une religion. C’est alors que la religion perd son essence, son rôle de guide et devient un instrument d’oppression. Peut-être en avons-nous été témoins ou en avons-nous souffert nous-mêmes. C’est pourquoi il est crucial de séparer la véritable essence de la religion de ses dérives humaines. L’essentiel n’est pas dans les institutions, mais dans l’amour, dans la manière dont nous choisissons de servir les autres, de vivre selon les principes de respect de la vie sous toutes ses formes et d’autrui.
Peu importe le chemin que nous choisissons, il est clair que l’amour, le pardon et le service doivent être au cœur de notre démarche. Si nous nous inspirons de la parole du Christ, par exemple, nous savons qu’il ne s’agit pas seulement de croire en quelque chose, mais de vivre cette vérité à travers nos actions. L’amour inconditionnel, cette capacité à voir l’autre dans sa lumière, à l’accepter dans sa totalité, est la clé pour toucher le divin. Cela dépasse les frontières de la spiritualité et de la religion, cela touche à l’humain, à la manière dont nous choisissons de nous relier aux autres et au monde. Peut-être en avons-nous fait l’expérience nous-mêmes. Ce moment où, dans un acte de service désintéressé, nous sentons la présence du divin se manifester à travers nous.
La spiritualité et la religion ne s’opposent donc pas. Elles peuvent se nourrir l’une l’autre. La spiritualité nous pousse à l’exploration intérieure, tandis que la religion nous offre des repères et des rituels collectifs. L’essentiel est d’être fidèles à nous-mêmes, tout en étant ouverts aux enseignements des autres. Peut-être que, comme beaucoup, nous avons besoin des deux avec un peu de structure et un peu de liberté. Ce qui compte, c’est de ne jamais perdre de vue la raison pour laquelle nous nous trouvons sur ce chemin : l’amour, la vérité, la charité.
Dans un monde saturé de distractions, où le matérialisme et la consommation de surface dominent, beaucoup vivent dans une forme de pauvreté spirituelle. Les indigents modernes ne sont pas seulement ceux qui manquent de biens matériels, mais aussi ceux qui sont privés de la richesse intérieure qui naît de la quête de vérité et de l’introspection. Incapables ou réticents à entreprendre un voyage intérieur, ils se laissent happer par des plaisirs éphémères et des apparences trompeuses, fuyant la profondeur de l’existence. Leur vie est marquée par une absence de questionnement véritable, une incapacité à se poser les grandes questions de l’existence : Qui suis-je ? Quelle est ma place dans l’univers ? Pourquoi suis-je ici ?
Dans cette torpeur mentale, l’âme s’éteint peu à peu, étouffée par l’illusion d’un bonheur immédiat mais superficiel. Ces individus, hypnotisés par les sirènes du matérialisme, sont déconnectés des valeurs de don de soi, de sens réel de la vie et donc d’amour, privant ainsi leur existence de la lumière qui pourrait la nourrir et l’élever. Loin d’être riches en vérité, ils vivent dans une pauvreté spirituelle qui les empêche de s’éveiller à la beauté et à la profondeur de la vie.
Et toi, ami lecteur, où en es-tu dans cette quête ? Que choisis-tu de faire de cette recherche intérieure ? Peut-être as-tu déjà trouvé des réponses, ou peut-être cherches-tu encore. Mais une chose est certaine, peu importe le chemin, c’est à travers ton engagement sincère, ta volonté d’aimer et de servir, que tu trouveras ce que tu cherches. Ce désir d’incarner la lumière, d’être fidèle à ce qui est le plus pur en toi, est la clé qui ouvrira la porte vers un monde plus harmonieux, plus solidaire. C’est dans tes actions, dans ton amour pour les autres, que tu rencontreras la vérité.
Si tu as des réflexions ou des expériences à partager sur ce sujet, je t’invite à venir en discuter avec moi sur mon « Blog de l’éveillé ». Je serais ravi de lire tes commentaires et de nourrir ensemble cette belle quête de sens. Ensemble, créons un espace d’échange, de lumière et de croissance spirituelle.
Phil BROQ.
NB: Je tiens à préciser que ce texte a été inspiré par les commentaires de mes lecteurs et lectrices, notamment ceux de « Biquette » sur Les Moutons Enragés, et je lui en suis particulièrement reconnaissant.
Tous les articles, la tribune libre et commentaires sont sous la responsabilité de leurs auteurs. Les Moutons Enragés ne sauraient être tenus responsables de leur contenu ou orientation.
Voir aussi (sur les incendies de los Angeles) :
Dans la Tradition Arabe, Alexandre est désigné sous le nom de « El-Iskandar Dhûl-Qarnein », c’est-à-dire « Alexandre aux deux cornes » (ou « le bicornu ») ; c’est l’épithète des conquérants « qui ont subjugué les deux extrémités du monde, l’Orient et l’Occident ».
Avant lui, Ram, dont le nom est resté dans l’histoire comme celui d’un formidable perturbateur, eut le même surnom. C’est pourquoi Alexandre est le second vainqueur de l’Asie dans la mémoire des Orientaux.
Au sujet du mot « corne », rappelons qu’il est originellement le nom donné aux hémisphères cérébraux ; quand la corne s’élève vers les lobes frontaux, l’intelligence augmente ; quand elle s’abaisse vers l’occiput, l’esprit s’affaiblit. C’est avec la corne abaissée que seront représentés les démons. On ne représentera les diables avec la corne relevée qu’au Moyen Age et par esprit d’opposition.
Les noms « corne », « crâne », « corniche » ou bien « couronne » (en latin CORONA ; Kether en hébreu), se rattachent à la racine indo-européenne KRN (d’où kronos, kernunnos, etc.) qui exprime essentiellement les idées de « puissance » et d’« élévation » ; dans le mot arabe « qarn » (corne) et les mots hébreux « qérén » (rayon de lumière) et « qâran » (rayonnement, irradiation), dont la racine sémitique proche de KRN est QRN, nous retrouvons, d’une part, les idées d’« élévation » mais aussi de « luminosité ».
Un poème admis dans la liturgie hébraïque est intitulé : « La Couronne royale ». C’est la lumière sacrée, « Kether », qui engendre la sagesse, « Hokmah », et l’intelligence, « Binah » ; l’intelligence, dit-on, est la faculté de voir les choses comme elles sont, et cette faculté est le noyau de la sagesse.
La sagesse et l’intelligence sont en équilibre, comme les deux plateaux d’une balance.
« Tula », en sanscrit, signifie « Balance », terme qui renvoie par sa désignation à un « Centre suprême » en parfait équilibre, un lieu de plénitude et de perfection.
Notons que la « Tula » des hindous est la même chose que la « Tula » Atlante (celle des Toltèques), que la « Tula » Hyperboréenne ou que le royaume de « Thulé » : c’est la « Terre sainte » par excellence, siège de la Tradition primordiale dont toutes les traditions particulières sont dérivées par adaptation à telles ou telles conditions définies qui sont celles d’un peuple ou d’une époque. C’est le « Centre du Monde » que le symbolisme traditionnel de tous les peuples compare au cœur, centre de l’être et « résidence divine ».
D’après le « Dictionnaire des symboles » de Jean Gheerbrant et Alain Chevalier, « Thulé » symboliserait la limite extrême où finit le monde (humain) et où commence l’Autre monde (divin). À cette limite, « Ultima Thulé » ou « Extrema Thule », se trouve la connaissance suprême ou révélation primordiale, que symbolisent la « Coupe » (du Graal), le « Coffre » (au Trésor) ou la Terre sacrée (d’« Arcadie » ; « Arca », Coffre ; « Dei », Dieu, soit le « Coffre de Dieu », c’est-à-dire « Arca Fœderis », l’« Arche d’Alliance »).
Mais, cette connaissance sacrée, à la différence des royaumes qui peuvent se transmettre par héritage, ne se communique pas par une décision autoritaire : elle ne peut être que l’objet d’une Expérience personnelle, d’une Intuition ; il faut ouvrir soi-même le Coffre ou boire à la Coupe.
Cependant, si lumineuse qu’elle soit, cette Expérience n’est pas acquise une fois pour toute, mais est vouée à des approfondissements successifs. C’est pourquoi l’homme en qui elle s’accomplit est attentif aux symboles qui, telles des lettres, lui apprennent un langage, celui de l’Amour et la Connaissance.
Enfin, près du « lieu d »accès », sachez qu’en poursuivant la quête de ce « Graal », rien ne sera plus jamais comme avant. Il est toujours possible de rebrousser chemin à l’entrée, mais après… Comprendre est une action irréversible.
NB : « Comme le Torero, le dimanche de la Résurrection à Séville, pour accomplir la Rédemption, dans le Sanctuaire du Cercle parfait des arènes, dans leur habit de Lumière, les « Initiés » doivent (avec leur Épée flamboyante) mettre à mort la matérialité du Taureau, ils doivent vaincre les Ténèbres par la vision juste ou, comme l’appellent les croyants, par « l’Œil du Cœur », « l’Œil de l’Autre Monde ». » (S. Sudarskis)
Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/ceuxquiviventcesontceuxquiluttent.html
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J’ai vécu mes 30 premières années dans un tunnel obscur, où je ne trouvais pas de sortie… Et puis un jour, quelqu’un m’a mise sur un bon Chemin, celui de St Jacques de Compostelle ! Tout d’abord, j’ai marché dans ses pas, puis naturellement et avec le temps j’ai avancé, évolué, et j’ai enfin trouvé mon Chemin vers la Lumière… J’ai mis une dizaine d’années de plus, et aujourd’hui, j’en suis sûre ! C’est le bon, et je ne remercierais jamais assez cette personne qui m’a montré la voie il y a 16 ans maintenant
Merci Volti pour le partage de ce texte et Merci à l’auteur de l’avoir si bien écrit
« C’est pourquoi il est crucial de séparer la véritable essence de la religion de ses dérives humaines. »
Cela me rappelle ce curé qui a refusé mon aide – il s’agissait de garder l’église 2h le vendredi pour que les gens puissent y venir – au prétexte que je ne « faisais pas partie de sa communauté », parce que je « n’allais pas à la messe le dimanche ». Bref.
Oui, c’est un texte magnifique de part son équilibre et sa justesse d’analyse des deux aspects fondamentaux de nos existences.
Pourquoi fondamentaux ?
Parce que « nous sommes des êtres spirituels venus faire des expériences dans la matière » disait Teilhard de Chardin (cité de mémoire).
Ce quelque chose qui nous appelle, cette transcendance que nous vivons parfois, ne peut pas être issue de notre matérialité. Il y a un … « quelque chose » de plus que cela. Même les plus grands scientifiques reconnaissent cet autre chose, cette Source créatrice car il est impossible mathématiquement, que le monde ait été le fruit du hasard.
La spiritualité a comme piège principal l’EGO. Aux dires des Pères du Désert, le combat le plus difficile à mener est celui contre soi-même. Une fois ce combat gagné – QUI est celui qui gagne d’ailleurs ?- alors la Liberté apparaît. Pas la liberté telle que nous la concevons. Je ne peux pas l’exprimer car je la ressens mais ne l’ai pas expérimentée, dans cette incarnation du moins. Mais elle parle en moi, et je souhaite vraiment qu’elle parle en vous.
Cette Liberté qui fait que plus rien n’a d’importance dans nos incarnations, qui fait que, tout en gérant nos vies comme il se doit, nous savons pertinemment que ce n’est qu’illusion, que ce monde fait partie de la réalité relative.
Contrairement à ce que nous pensons, les animaux sont beaucoup plus près de cette transcendance, car ils n’ont pas, justement, nos filtres égotiques. Comme la pierre sait qu’elle sera un jour végétal, comme le végétal sait qu’il sera un jour animal, l’animal sait qu’il sera un jour humain.
Et l’humain est appelé à devenir Ange. Nooonnn, pas l’Ange des religions, ou du moins pas tel que nous le concevons, mais un Humain transcendé, éthéré, immatériel, de plus en plus proche du Divin, jusqu’à la fusion totale, à l’anéantissement de tout égo, de toute matérialité, comme à l’origine du Big Bang, au moment où Rien existait (et non pas Rien N’existait). Bref, la Vacuité.
Wouaou ! Merciii ! Ca vibre en moi !
Au fait, l’image est sublime !