Source REPORTERRE
Liens étroits avec les exploitations céréalières, export à l’international via le port de La Rochelle… Des documents exclusifs sur les mégabassines des Deux-Sèvres montrent que celles-ci ne défendent en rien une agriculture locale.
La mégabassine de Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres) se dresse sur la plaine poitevine comme un château fort en place de château d’eau. Au-dessus des 2 mètres de talus, une première rangée de grillages surmontés de fils barbelés, un fossé puis une seconde clôture au sommet coupant dont les angles sont coiffés de caméras balayant la D101 qui relie Val-du-Mignon à la nationale. Une surveillance qui ne laisse rien passer : lors de notre visite le 27 novembre dernier, une camionnette de gendarmerie a rejoint notre stationnement devant le portail moins de cinq minutes après notre arrivée pour contrôler notre identité.
Nous sommes loin des promesses du « projet de territoire du bassin de la Sèvre niortaise — Marais poitevin » qui a initié le projet des retenues d’eau, popularisées depuis sous le nom de « mégabassines ».
La démarche devait proposer un modèle agricole plus respectueux des milieux et des habitants. Elle s’est muée en une « guerre de l’eau », avec la boue des Deux-Sèvres pour tranchées, des procès en série et une violence institutionnelle et politique culminant aux abords du chantier de Sainte-Soline, le 25 mars 2023 : le déploiement hors de proportion des forces de sécurité et l’usage indiscriminé d’armes de guerre avait blessé, parfois gravement, des centaines d’opposants et opposantes pacifiques. Mais quel projet agricole a-t-on ainsi défendu ?
Notre enquête met à mal les arguments des partisans des mégabassines qui disent défendre une agriculture locale visant à maintenir l’élevage. L’analyse de données administratives, agricoles et économiques montre un lien étroit entre les projets de bassines et une filière céréalière omniprésente dans la région, majoritairement tournée vers le marché international via le port céréalier de La Rochelle, en Charente-Maritime.
Deuxième volet de cette enquête, à lire ici.
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j’ajoute deux points importants sur la technologie en question d’un point de vue strictement pragmatique.
Ces bassines viennent puiser dans les nappes phréatiques, déjà fragilisées. Hors, fragiliser un élément d’un écosystème expose tout l’écosystème.
Pomper cause une perte par évaporation, l’eau étant à l’air libre. En sachant que le pourcentage prélevé n’est pas fixé, c’est se tirer une balle dans le pied.
Secondo l’eau à l’air libre donc stagnante, est un nid à moustique, et surtout à cyanobactéries toxiques. Donc il faudra traiter…
Les forces de l’ordre fidèle à leur réputation, intraitables avec les petits, arrangeant avec les valais des grands…