Source Association Robin des Bois
Westinghouse (USA) et Rosatom (Russie) sont en conflit ouvert en Ukraine. Les 15 réacteurs en activité en Ukraine sont de conception et de construction russe. Ils ont été raccordés au réseau entre décembre 1980 et octobre 2004. L’Ukraine alimentait tous ses réacteurs avec des combustibles nucléaires produits en Russie.
Suite à un accord entre les USA et l’Ukraine signé en 2000, Westinghouse a commencé à livrer en 2005 quelques barres de combustibles pour le réacteur n°3 de Konstantinovska, plus connu sous le nom générique d’Ukraine Sud.
En 2020, Westinghouse avait considérablement étendu sa présence et son influence en Ukraine en fournissant des combustibles aux réacteurs 2 et 3 d’Ukraine Sud et aux réacteurs 1, 3, 4 et 5 de Zaporijia. La même année, Energo-Atom, l’organe ukrainien de l’énergie nucléaire, a signé avec Westinghouse un contrat de fourniture des combustibles des 4 réacteurs de Rovno.
Le vendredi 3 juin 2022, 3 mois et demi après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’accord a été élargi à tous les réacteurs ukrainiens. Le ministre de l’Energie ukrainien a déclaré à cette occasion : “Nous allons moderniser notre flotte de centrales nucléaires qui produira une énergie propre, sûre, fiable, dégagée de toute influence russe.”
Le mardi 7 juin 2022, l’Ukraine a opposé son veto à une visite de la centrale de Zaporijia par les experts de l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique). Cette mission était prévue pour la fin du mois de juin.
La situation dans la centrale nucléaire de Zaporijia, la plus puissante au monde, est extrêmement confuse. Elle serait à la fois sous contrôle des russes et exploitée par des techniciens ukrainiens. Zaporijia est une poudrière.
80% des équipements des réacteurs en Ukraine sont produits en Russie et leur maintenance serait d’ores et déjà pénalisée par un manque de pièces détachées.
L’évacuation des combustibles irradiés était jusqu’alors assurée par la Russie. La France tente de s’imposer dans la fin du cycle comme Westinghouse le fait en amont. Orano a signé avec l’Ukraine en mai 2018 un pré-accord sur la faisabilité du retraitement des combustibles irradiés ukrainiens dans l’usine de La Hague près de Cherbourg en Normandie. Le nucléaire ukrainien change d’orbite.
Source ROBIN DES BOIS