Par Charles Sannat pour Insolentiae
Mes chères impertinentes, chers impertinents,
Je dois vous avouer que ce monde continue de me surprendre et pas dans le bon sens du terme.
Je suis assez ébahi du niveau de stupidité atteint par notre population et par ses journalistes qui enchaînent les directs sur la guerre en Ukraine sans recul historique, sans analyse critique de la situation, sans une revue des forces et des faiblesses, et je ne parle pas de celles des Russes (il est de bon ton d’en parler 24h sur 24) mais des nôtres ce qui est autrement plus utile si l’on veut gagner une guerre.
Comprenez-moi bien.
J’ai une conscience historique aigüe.
Et l’histoire qui est tragique regorge d’exemples de guerres dans lesquelles nous nous sommes lancés la « fleur au fusil » et dans lesquelles nous nous sommes fait rétamer.
Gagner une guerre et mieux, gagner la paix, est un défi d’une immense complexité.
Alors lorsque j’entends tous nos « va-t-en-guerre » qui nous expliquent doctement qu’il faut faire plus pour l’Ukraine et pourquoi pas attaquer directement la Russie pour protéger le pays de Tchernobyl, ce qui me vient à l’esprit ce sont les images des mêmes abrutis qui partaient en 1914, il y a un siècle la fleur au fusil.
C’est le moment de visionner à nouveau ces images d’archives mes amis.
Ils chantaient, ils faisaient la fête, ils trouvaient l’idée chouette d’aller faire la guerre, c’était viril et tellement romantique !
De vous à moi, ils ont drôlement déchanté une fois arrivés dans les tranchées. Les tranchées. Mon arrière grand-père est revenu de celle de Verdun une croix de guerre accrochée à sa poitrine. Mon grand-père est revenu de la seconde guerre mondiale et d’Indochine avec une tripotée de croix de guerre accrochées à la poitrine. Dans tous les cas la guerre c’est moche. C’est dégueulasse. Et en Europe, avec un siècle de recul par rapport à nos anciens de 14, nous savons à quel point les guerres sont longues, terribles, effroyables.
Alors, ne chantons pas les louanges de la guerre. Du haut de l’histoire de l’Europe qui nous contemple, c’est indécent.
Tous ceux qui aujourd’hui travestissent la vérité et la réalité pour exciter des sots porteront une responsabilité historique dans les futurs massacres qui ne manqueront pas de se produire si le conflit devait s’amplifier, se régionaliser et pourquoi pas… se mondialiser.
Nous sommes à deux doigts d’une guerre mondiale.
Ne nous leurrons pas, nous sommes à deux doigts d’une nouvelle guerre mondiale.
L’enjeu ?
Le leadership mondial.
Les acteurs ?
Les Etats-Unis (l’Empire du bien et les « gentils ») avec les chiots Européens d’un côté. De l’autre, l’axe sino-russe dit les méchants, le camps du mal.
Pour le ministre chinois des affaires étrangères, donc pour Pékin, l’alliance avec les Russes est solide comme un roc.
Pour gagner une guerre il faut analyser ses forces et ses faiblesses.
Encore une fois, celles des Russes nous aimons en parler. Moi j’aime parler de ce que les autres veulent éviter. Je veux évoquer les risques que l’on ne veut pas voir. C’est ainsi qu’éventuellement, parfois, on peut sauver l’essentiel. De manière générale on prêche dans le désert, mais cela doit tout de même être fait.
Voici de manière très simplifiée mais pas simpliste la situation.
L’armée russe est une armée globalement mauvaise avec du matériel pas terrible et très ancien. L’armée russe, c’est l’armée rouge qui a changé de nom, mais c’est globalement les mêmes approches. On multiplie le nombre de chars et de tanks, on compense la qualité par le nombre et on rase tout. L’armée russe c’est aussi un peu comme l’Allemagne de 1944 des « armes spéciales » très en avance en termes technologiques comme leurs supers torpilles « squale » ou leurs missiles nucléaires hypersoniques. Mais comme l’Allemagne de 44, pas forcément en nombre suffisant pour gagner un conflit conventionnel avec l’Otan.
Sur le papier, nous sommes sacrément plus forts qu’eux en données corrigées de la fin du monde dans le cas d’un conflit nucléaire.
Le problème, c’est que toute notre supériorité est basée sur les effets multiplicateurs de force apportés par la haute technologie.
Dans le cas d’une extension du conflit, la stratégie russe consistera à réduire nos effets multiplicateurs de forces. Supprimer nos satellites, nos communications, nos ordinateurs. Si la Chine cesse de nous fournir en millions de pièces détachées pensez-vous vraiment que nous pourrons continuer à produire des missiles anti-char, pour avion et des obus pour canon ? Pensez-vous que nous pourrons faire rouler nos chars qui nécessitent des miroirs, des puces, des stabilisateurs de visée et tout le tintamarre d’une logistique impressionnante ?
Pensez vous que nous avons assez de stocks alors que la France ne produit même plus ses fusils et ni même ses munitions ?
On se moque de la Russie qui semble patiner en Ukraine.
Et vous savez-quoi ?
Elle patine !
Et vous savez pourquoi ?
Parce que nous lui savonnons la planche.
Je ne vous dis pas qu’il ne faut pas le faire et ce n’est pas le but de mon propos, je dirais même que d’un point de vue stratégique user au maximum les forces russes en Ukraine en faisant absorber le choc de la poussée russe par les Ukrainiens c’est une excellente idée. Chaque char russe détruit par les Ukrainiens sera un char russe que nous n’aurons pas éventuellement à affronter.
Non, la question est ferions-nous mieux et combien de temps allons -nous pouvoir tenir ?
Si nous avons livré 17 000 missiles anti-char à l’Ukraine et 2 000 stinger- contre les avions, à votre avis, ils nous en restent combien maintenant ?
Je vous pose la question autrement. Si demain l’armée russe pousse vraiment fort en rasant tout sur son passage, et que nos 17 000 missiles sont détruits en Ukraine, on arrêtera les Russes avec quoi ?
Quelle est notre capacité de production ? Combien de temps peut-on tenir un conflit de très haute intensité ?
J’ai un début de réponse à vous fournir.
Nos arsenaux sont aussi vides d’armes, de munitions, et de pièces détachées que nos stocks de masques étaient prêts il y a deux ans lors de la pandémie.
Les Russes se préparent depuis 8 ans.
Ils repèrent les câbles sous-marin, ils dézinguent des satellites ce qui nous fait hurler mais ils peuvent nous couper le son et l’image et ils le feront nous plongeant dans la réalité d’un conflit du début siècle. Ils préparent leur agriculture, ils préparent des abris anti-atomiques, ils rendent leur système aussi résilient et autonome que possible.
A la fin, ce sera char contre char, fantassin contre fantassin, fusil contre fusil.
Et à ce jeu, sans nos « effets multiplicateurs de force », ils nous restera 200 chars Leclerc (et encore je ne prends pas en compte ceux qui sont en panne) à opposer aux vieux chars russes, certes, mais vieux par milliers. Nous aurons des millions de conscrits par rapport à nos trois divisions de « professionnels » et une population qui ne sait même pas tenir un fusil et nos bobos citadins qui considèrent une arme comme un truc de fou furieux et de déséquilibré.
Si le conflit devait durer, si le conflit devait s’élargir, si la Chine rentrait elle aussi dans la partie côté russe, nous nous retrouverions très vite sans rien.
Rien.
Plus rien.
Plus une pièce, plus un ordinateur, plus un téléphone, plus un smartphone, plus une bagnole. Rien.
La Russie possède l’énergie la plus abondante de la planète et des réserves immenses par sa géographie impressionnante. La Chine possède toutes les usines.
Je vais vous le dire autrement, mon analyse m’amène à la conclusion suivante. En cas de conflit conventionnel nous opposant (nous l’Otan) à une alliance Russie/Chine, nous perdons le conflit en quelques semaines. Je pense également que nous préfèrerons l’occupation à l’annihilation nucléaire.
Ne faites pas l’erreur de sous-estimer les Russes, ne croyez pas que Poutine soit fou. Les Russes connaissent nos faiblesses bien mieux que nous, puisque nous n’avons pas le droit d’en parler, de les évoquer comme il se devrait.
Il n’y aura personne pour partir, comme en 14 la fleur au fusil quand le canon russe tonnera.
Nous livrerons la France sans même nous battre.
Nous gagnerions donc à plus d’humilité, de sagesse, de pondération et la négociation reste encore la moins mauvaise des solutions et des options.
En attendant, notre économie va se faire ravager par les prix de l’énergie, notre confort va considérablement diminuer, et n’imaginez pas que cette guerre si proche et si loin à la fois sera indolore. Même Bruno le Maire qui ne voit jamais rien venir vient de demander aux Français de… réduire la température dans leurs maisons. Pauvre mamamouchi. S’il savait seulement. Des millions de Français mettent déjà des pulls et baissent le thermostat et cela depuis plusieurs années déjà.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT
Pas vraiment à commenter: raisonnement logique ! Le DS est acculé et tente de défendre ses intérêts, quitte à nous faire tous couler. Ou vitrifier !
acculé ? Certainement pas, leur plan suit son cours tranquillement mais sûrement. Ils ont toujours 4 coups d’avance, et 5 plans B.
ça fait plaisir de lire que quelques personnes gardent du bon sens, je me sens moins seul. Ils sont fous, et en plus c’est voulu…ils sont donc fous ET responsables, ce qui leur coûtera très cher.
Pour les responsables rien n’est moins sûr. Par contre pour nous dans tous les cas, c’est oui !
Le tout étant de savoir, si cela va nous couter une faillite économique avec ou sans guerre.
– C’est la meilleure analyse militaire qu’il met jamais été donné de lire.
(…Et faite par un économiste !)
Et en plus, Sanat fait exactement le même parallèle (guerre1914) que je faisais hier au sujet de la bêtise humaine face à une entrée en guerre que certains pensent impossible, ou que d’autres pensent gagnable.
faillite économique ? OUI. C’est le moteur de ce conflit.
OTAN, art.2 : « Elles-(Les parties) s’efforceront d’éliminer toute opposition dans leurs politiques économiques internationales et encourageront la collaboration économique entre chacune d’entre elles ou entre toutes. »
Les USA vivent sur leur planche-à-billet. Il leur faut toujours plus de all-planet-Market pour légitimer production de crédit, donc dette. Ils font tout pour éviter création de marché sans eux, dito Europe, ou Afrique. Ils s’y engagent donc plus ou moins opaquement via OTAN, jusque guerre car ils se croient peinard sur leur grande île…
« La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort. » , F.Mitterand.
La problématique des politiques est faire tourner le FRIC, créer des Marchés, pour que BCE y dégueule sa planche-à-billet, immédiatement engloutie par banques, pour Crédit. Pour elles, c’est une dope. Ce fric est là pour créer de nos Riches qui viendront grossir rang… des banques.
Le problème du Monde est La Monnaie.
La disruption de 1933 est le début d’une méthode pour contenir celles-ci. Ils lobbyèrent fortement jusqu’en 1999-(Clinton) ou elles se désenchaînèrent. Elles reprirent immédiatement leur inflation avec Citygroup, et BlackRock&Co, et crises, à reprendre telles vécues XIXèS.
Bref, ne demandez pas à un « financier-banquier » de se remettre en question.
Cette disruption DOIT être reprise.
Monsieur Sannat, pour ce qui est de cracher sur les gueux, vous ne faites que nous gerber votre impotence à expliquer LE Problème-(Monnaie, banques) qui est vos 3-assiettes-pleines, votre gagne-pain. Bien pratique de trouver un vilain-méchant, ou un con, sur qui diriger le regard. C’est typiquement français : Toujours l’Autre le con ».
J’ai rien compris. C’est quoi le message final qu’il faut retenir de votre prose ?
On rencontre plein de « nouveaux spécialistes ».
« On », càd NOUS, avons à plutôt s’orienter ensemble à virer le Jupiter… , cramer la Politicaille, faire blok pour FAIRE, et arrêter de DIRE, de se créer un pseudo social.
meuuuuh, non, on va TOUS aller voter, têtes bien baissées, sûr d’avoir fait notre Devoir,
et continuer à regarder Monde exploser.
La guerre ! Mon grand-père en est revenu, sans médaille mais vivant, il a fini par épouser la fiancée de son frère, qui, lui, a disparu dans l’enfer de la première bataille d’Ypres (il y en a eu trois ou quatre).
Mon arrière-grand-père est mort lors de la première guerre à l’âge de 24 ans, il n’a pu voir qu’une fois sa fille, ma grand-mère. Mon grand-père, lui, a été retenu prisonnier pendant une année quelque part en ex-Yougoslavie vers la fin de la deuxième guerre; à son retour, il pesait à peine plus de quarante kilos; tant mes familles paternelles que maternelles ont connu les bombardements et les tickets de rationnement. Et bien évidemment, cette histoire n’est pas que la mienne, elle s’est déroulée des milliers de fois partout en Europe. Alors, non, la guerre n’a rien de romantique et pour les va-t-en-guerre dont c’est le fantasme, il faut remettre les pendules à l’heure. Voilà pour le préambule. Ensuite… Je ne sais pas si c’est une pathologie et si elle a un nom spécifique, mais je vois dans la situation actuelle le schéma de l’affaire Jean-Claude Romand : on préfère tout détruire avant que le pot-aux-roses ne soit découvert, ledit pot étant la faillite annoncée du capital (et aussi « l’affaire » covid à mon avis, cela tombe vraiment trop à pic, cette histoire). En face, des pays exaspérés par le jeu des « deux poids deux mesures » distillés par l’Occident en arrivent à exploser: à l’aller, a) les « gentils » attaquent (souvent sans aucune raison, sauf celle de leur intérêt bien pensé) et l’attaqué doit tendre l’autre joue; au retour, b) les « méchants » attaquent (souvent après moult provocations quand même), alors les « gentils » s’autorisent n’importe quel moyen pour les dézinguer. Pour le comprendre, il suffit de regarder l’une des dernières vidéos de Poutine, il y apparaît comme un adulte à bout de patience avertissant un sale gamin qui tire trop sur la corde et lui prédisant que ça va mal se passer s’il continue à dépasser les bornes. Et quand ledit morveux exagère (vous mettez qui vous voulez sous la bannière du morveux, les candidats ne manquent pas), c’est la fessée, même si ce n’est pas politiquement correct. Et comme d’habitude, ce sont les innocents qui paient. Citation: « La guerre n’est que le suicide misérable d’une foule en folie. Ses remous sanglants ne servent que les intérêts de ceux qui la dirigent » (Max Deauville). Cette phrase a cent ans, et encore aujourd’hui, il faut se poser la question: à qui profite le crime? A la Russie? sûrement pas. C’est un loup entouré de chacals et de hyènes, avec en plus une patte dans un piège. Mais la Russie a énormément d’atouts de son côté, et si le loup est capable de s’arracher la patte, elle aussi va se libérer… au prix fort. Un prix que surtout les Européens paieront (gaz, blé, autres biens de première nécessité). En conclusion, comment je vois l’Occident en face de la Russie? Des caniches hystériques qui aboient et essaient de mordre la main du géant qui les nourrit: ils ne font pas le poids et le géant ira son chemin… avec ou sans eux…
» Je vous pose la question autrement. Si demain l’armée russe pousse vraiment fort en rasant tout sur son passage, et que nos 17 000 missiles sont détruits en Ukraine, on arrêtera les Russes avec quoi ? »
Avec:
– les moutons
– l’AFP
– les Decodeurs du Monde
– le Conseil Scientifique
– l’OMS
– les 3 doses
– le pass vaccinal
– youtube
– tweeter
– google
– les Portables
– les masques
– la quarantaine
– le confinement
– les arréts maladies
– les smileys (…)
– les Collabos de la Commandatur…et leurs matraques
– etc…