C’est un sujet éminemment grave, il faut que nous en parlions à l’unissons, aussi souvent que nécessaire. Ne laissons pas le gouvernement décider pour nous.
Par Xavier Azalbert pour France-Soir
La réalité est-elle en train de rejoindre, voire de dépasser, la dystopie du film Soleil Vert ? Le projet de loi français sur la fin de vie, en cours de discussion, soulève cette question troublante. En légalisant l’euthanasie active et le suicide assisté pour les patients en phase terminale d’une maladie incurable – sous conditions strictes comme le consentement éclairé et l’avis médical collégial –, ce texte promet de soulager les souffrances. Mais il instaure aussi un délit d’entrave à l’euthanasie, punissant jusqu’à 7 ans de prison toute tentative de dissuasion, une mesure qui menace la liberté d’expression et le débat éthique. Les déclarations d’un des défenseurs du projet, Jean-Louis Touraine, laissent craindre une dérive vers une vision utilitariste de la vie humaine, où le droit de vivre serait conditionné par des critères toujours plus larges.
Une stratégie d’extension progressive
En 2024, Jean-Louis Touraine, ancien député et figure influente du débat sur la fin de vie, rapporteur du projet de loi en 2019, a dévoilé une stratégie inquiétante. Selon lui, la première version de la loi exclura les mineurs, les maladies psychiatriques et les cas de démence comme Alzheimer. Mais il ajoute : « Une fois qu’on aura mis le pied dans la porte, il faudra revenir tous les ans et dire : “On veut étendre ça.” » (1). Cette approche, qu’il présente comme pragmatique, révèle une ambition : élargir progressivement les critères d’éligibilité à l’euthanasie, jusqu’à inclure des cas aujourd’hui exclus.
Ces propos soulèvent une question cruciale : qui décide des lois en France ? Touraine, bien que n’étant plus député depuis 2022, semble jouer un rôle clé dans l’orientation de ce projet, au point de revendiquer une influence sur son évolution future. Cette posture interroge la transparence du processus législatif et le rôle des lobbies dans les débats éthiques.
Les leçons de Soleil Vert
Dans Soleil Vert (1973), la société dystopique de 2022 normalise l’euthanasie volontaire pour gérer la surpopulation et la pénurie de ressources, tout en dissimulant une réalité inhumaine : les corps des euthanasiés sont transformés en nourriture. Si le parallèle peut sembler extrême, il souligne un risque réel : celui d’une déshumanisation progressive, où la valeur de la vie serait subordonnée à des critères utilitaires. En Belgique, où l’euthanasie est légale depuis 2002, les cas ont bondi de 12 % en 2023. Les cas pour souffrances psychiatriques (dépression, troubles bipolaires) ont eux augmenté, représentant 1 % des euthanasies en 2022 (Rapport fédéral belge, 2023 et 2024). Ce précédent illustre la « pente glissante » redoutée par les opposants au projet français.
Un délit d’entrave : une menace sur la liberté
Le projet de loi va plus loin en créant un délit d’entrave à l’euthanasie, punissant de 7 ans de prison et 100 000 € d’amende toute tentative de dissuader une personne de recourir à l’euthanasie (France Soir, 14 mai 2025). Cette mesure, présentée comme une protection du choix individuel, risque de museler les voix discordantes. Familles, amis ou soignants qui proposeraient des alternatives – comme les soins palliatifs – pourraient être accusés d’entrave, même dans un cadre privé. Ce délit menace la liberté d’expression et instaure un climat de méfiance, où le débat éthique serait réduit à une pensée unique. Dans Soleil Vert, l’État contrôle les esprits en imposant des vérités officielles ; ce délit nous en rapproche dangereusement.
Un précédent troublant : la crise covid
Jean-Louis Touraine n’en est pas à son premier combat controversé. Durant la crise Covid, alors député LREM, il s’est illustré par son zèle à défendre la vaccination obligatoire. En juillet 2021, il affirmait sur Sud Radio : « Tous les gens de bonne volonté savent qu’il s’agit d’un très bon vaccin qui a des mérites indiscutables. » Pourtant, les données ultérieures ont nuancé ces certitudes, révélant une efficacité limitée contre la transmission et des effets secondaires rares mais graves. Plus troublant, Touraine a soutenu une obligation vaccinale pour certains citoyens tout en exemptant les parlementaires, déclarant à l’Assemblée nationale : « Il ne peut y avoir en ce domaine la moindre liberté. » Cette rhétorique autoritaire jette une ombre sur son approche actuelle de la fin de vie.
Les arguments des défenseurs et leurs limites
Les promoteurs du projet, dont Touraine, invoquent le droit à mourir dans la dignité pour les patients en fin de vie, confrontés à des souffrances insupportables. Cet argument, légitime en apparence, ignore les alternatives comme les soins palliatifs, qui, selon l’Association française pour les soins palliatifs (SFAP), ne sont accessibles qu’à 20 % des patients éligibles en France. De plus, les garde-fous proposés – consentement, avis médical – pourraient s’éroder avec le temps, comme l’a montré l’expérience belge, où des euthanasies ont été pratiquées sur des patients non terminaux sans consensus clair.
Vers une mobilisation citoyenne
Le projet de loi sur la fin de vie n’est pas, en l’état, une réplique de Soleil Vert. Mais les déclarations de Touraine et l’instauration du délit d’entrave alertent sur un risque : celui d’une normalisation progressive de l’euthanasie, où des catégories entières de personnes – mineurs, malades psychiatriques, déments – pourraient être jugées « indignes » de vivre, et où le débat serait étouffé par la peur de sanctions. Ce scénario, s’il reste hypothétique, exige une vigilance collective.
Plutôt que de céder à une logique utilitariste, la France doit investir dans les soins palliatifs, garantir un débat public transparent et protéger la liberté d’expression. Car, comme dans Soleil Vert, c’est en laissant les élites décider seules que la société risque de perdre son humanité. Mobilisons-nous pour que la réalité ne dépasse pas la fiction.
1) « On obtiendra pas tout de suite, dans la première loi ; parce que vous avez vu la frilosité que notre pays véhicule sur ces questions-là. Il faut tenir le plus possible. Et surtout ! Une fois qu’on aura mis le pied dans la porte, il faudra revenir tous les ans et dire « On veut étendre ça. » Parce que ; je ne vous apprends pas quelque chose, probablement, à la plupart d’entre vous ; dans la première loi, il n’y aura pas les mineurs, dans la première loi, il n’y aura pas les maladies psychiatriques, dans la première loi il n’y aura même pas les maladies d’Alzheimer. Donc tout ça ne viendra pas tout de suite. Mais dès qu’on aura au moins obtenu une loi, pour ceux qui ont une maladie de Charcot, pour certaines formes de tumeur généralisée, pour ceci, pour cela, après on pourra étendre les choses en disant « C’est quand même pas normal, que y ait des malades, des Français, parce qu’ils ont telle forme de maladie, qui ont droit, et des autres qui y ont pas droit. Donc il faudra introduire cette légalité. »
Complément
Je vous reposte les vidéos de Rémy de Juste Milieu qui explique et suit l’évolution de cette loi.
Censure, manipulation, franc-maçonnerie, euthanasie : pire que le Covid ?
NON à l’EUTHANASIE sans limite (mineurs, pauvres, 1,4 milliard, etc.)
Même si les pétitions ne servent à rien, c’est le seul moyen de donner notre avis.
https://info.juste-milieu.fr/contre-euthanasie-sans-limite/signup.html?source=JUM705100004
Cela fait du bien de voir qu’Azalbert en arrive lui aussi à cette réflexion de constater que « Soleil vert » résume très bien la situation; bon il aurait pu en profiter pour mettre un lien pour le visionner; je me permet donc de remettre le lien vers le billet du 5 mai dernier dans lequel le film est proposé en vidéo incrustée et un lien vers le site qui m’avait inspiré à faire ce long billet regroupant plusieurs autres sources sur cette saloperie de nouvelle loi :
Les amendements visant à s’assurer qu’un patient sollicitant une euthanasie le fait de son plein gré ont été rejetés. /+/ /+/ /+/ /+/ RAPPEL : LE FILM « SOLEIL VERT »
https://www.lesmysteresdarkebi.com/2025/05/les-amendements-visant-a-s-assurer-qu-un-patient-sollicitant-une-euthanasie-le-fait-de-son-plein-gre-ont-ete-rejetes.html
à part,les usines à soleynt on a dèja pas mal de point commun
avec nos villes occidentales
-sdf en grand nombre (voir aux usa,par ex) , pollution,mug,accessibilité à l’eau,les appart qui sont loués avec des filles,corruption,
écart de vie riche / pauvre,surpopulation ..
Eh oui, ça le arrangerait bien, toujours en vue du dépeuplement.
Est-il normal que des personnes, atteints de pathologies plus ou moins graves, passent leur temps à souffrir ? Oui, il y a abandon, et « c’est bon pour big pharma et pour la planète » !
Il serait pourtant possible de s’intéresser à d’autres médecines dites parallèles et/ou alternatives, dès le départ, de les apprendre même aux enfants qui sont très réceptifs … Mais non, ça ne rapporte pas …
Comme dit dans le texte, en Belgique c’est légal depuis plus de 20ans.
Et vous savez quoi, on a dépeuplé rien du tout!
Ca se passe bien en Belgique et il est normal de pouvoir décider au minimum pour soi même. C’est pas à la société de décider des cas individuels.
Et les soins palliatifs, si c’est pour faire trainer une souffrance jusqu’à une mort certaine, à quoi ça sert? A souffrir inutilement ou être comme une légume dans un lit en attendant de crever?
On a décidé pour mon grand père qui n’avait plus conscience de rien et qui était à l’agonie. Agonie qui aurait pu durer encore des mois. A chaque fois que je le voyais dans cet état, attaché au lit et tapant son pied au mur jusqu’à le tapiser de sang, j’avais juste envie de l’étouffer au coussin moi même. A quoi bon du palliatif pour vous shooter à la morphine jusqu’à voir les organes lâcher les uns après les autres et qu’il n’y a plus de lumière à aucun étage? Juste de la souffrance. Palliatif ne veut pas dire plus de souffrance.
je te rejoins, Chegoku

le souci en France,c’est le manque de service en soins palliatifs
et surtout le personnel très qualifié qui va avec..
les moyens sont gaspillés pour du futile ici!
D’où les possibles dérives qui pourraient advenir.
Pourtant quand c’est bien implanté, c’est vraiment un plus. Ma femme y a passé un bon mois, elle y était aux petits oignons. Ceci dit, là où un service avait 6 membres du personnel, aux palliatifs ils étaient douze et l’ambiance était… familiale.
Cela ne l’a pas empêchée de finir sa vie à la maison, avec un soignant permanent (moi bien sûr) nuit et jour. Et une infirmière une ou deux fois par jour.
selon la pathologie,il faut supporter la dégradation de l’être aimé

ça demande beaucoup sur soi..au quotidien et à l’échéance.
et tout le monde n’en pas les moyens humains pour le faire..