Par Pierre Duval pour Observateur Continental
La Première ministre danoise, Mette Frederiksen, a entrepris une tournée d’urgence en Europe, alors que le président américain, Donald Trump, menace de lui retirer le Groenland. Elle appelle l’UE à ne pas prendre ses propos au sérieux tout en demandant le soutien et l’unité des membres de l’UE. Cependant, les responsables politiques de l’UE commencent à se vautrer devant Trump.
L’UE et l’OTAN choisissent la politique de l’Autruche face à Trump. Selon le Financial Times, la conversation entre Donald Trump et Mette Fredericksen, s’est «très mal passée». Des hauts responsables européens informés de l’appel ont ajouté que le président US «s’était montré agressif et conflictuel» quand la Première ministre danoise a fait savoir que le Groenland «n’était pas à vendre».
Les autorités danoises ont appelé l’UE et l’OTAN à ignorer les menaces du président américain Donald Trump liées à la volonté de prendre le contrôle du Groenland, un territoire autonome qui fait partie du royaume danois. «Je n’ai aucune raison de croire qu’il existe une menace militaire contre le Groenland ou le Danemark», a fait savoir, selon Le Figaro, Mette Frederiksen en marge d’une rencontre avec le secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte à Bruxelles.
Cependant, la Première ministre du Royaume a entrepris une tournée urgente dans les capitales européennes. «La Première ministre danoise, Mette Frederiksen, a rencontré mardi 28 janvier Olaf Scholz, Emmanuel Macron et Mark Rutte, le secrétaire général de l’OTAN, pour s’assurer de leur appui face aux revendications territoriales de Donald Trump», rappelle Toute L’Europe. «De mon vivant, nous n’avons jamais connu une période aussi difficile que celle que nous traversons actuellement. À mon avis, il n’y a qu’une seule façon de s’en sortir, et c’est une coopération européenne toujours plus étroite et plus forte», a-t-elle stipulé. «Depuis le 7 janvier, le royaume est chahuté. Pas encore investi à la Maison-Blanche, le nouveau président américain a évoqué devant les journalistes la nécessité absolue de prendre le contrôle du Groenland, sans exclure une intervention militaire», précise le site de référence sur les questions européennes.
Mette Fredericksen a affirmé ce lundi que «le Groenland n’était pas à vendre et a appelé ses partenaires de l’Union européenne à une réponse ferme si le président américain Donald Trump mettait à exécution sa menace de prendre le contrôle de l’île». «Je ne soutiendrai jamais l’idée de combattre des alliés. Mais bien sûr, si les États-Unis imposent des conditions difficiles à l’Europe, nous avons besoin d’une réponse collective et vigoureuse», a-t-elle ajouté.
L’agence de presse anglophone rappelle que «le Groenland, qui abrite une grande base militaire américaine, est un territoire autonome du Danemark, un allié de longue date des États-Unis». La Première ministre danoise a martelé qu’elle bénéficiait d’un «grand soutien» de la part de ses partenaires de l’UE sur le fait que «tout le monde doit respecter la souveraineté de tous les États nationaux du monde et que le Groenland fait aujourd’hui partie du Royaume du Danemark. Il fait partie de notre territoire et n’est pas à vendre».
L’Union européenne craint de ne pas être en mesure de donner une réponse digne de ce nom au président américain et de ne pas disposer d’une autre approche. Dans le même temps, comme l’a clairement indiqué la chef de la diplomatie européenne Kaja Kallas lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE, Bruxelles tente, d’une part, de soutenir Copenhague et, d’autre part, de ne pas gâcher les relations avec les États-Unis. «Bien sûr, la défense européenne est étroitement liée à l’OTAN, donc une coopération beaucoup plus forte avec l’OTAN est nécessaire. Et, cela m’amène aussi à dire que pour nos alliés, les liens avec le Royaume-Uni et les États-Unis sont extrêmement importants pour renforcer également notre propre défense», a-t-elle tenu à dire ce lundi à Bruxelles. Évoquant, les menaces de Trump sur l’économie EU, Kaja Kallas a suggéré qu’ «il n’y a pas de gagnant dans les guerres commerciales. Les États-Unis ont également besoin de nous».
Donald Trump avait approché les autorités danoises avec une proposition d’achat du Groenland au cours de son premier mandat présidentiel, mais celle-ci a été refusée. Peu de temps après avoir remporté l’élection présidentielle de 2024, il est revenu sur cette idée, affirmant qu’elle était absolument nécessaire pour la sécurité nationale des États-Unis. Le Danemark a rejoint l’OTAN en 1949 et, deux ans plus tard, Copenhague et Washington ont signé un accord en vertu duquel le Danemark et les États-Unis défendent conjointement le Groenland.
Au parlement danois, les propos de Trump sur l’adhésion du Groenland sont perçus comme un coup de poing dans le ventre après de nombreuses années de coopération au sein de l’Alliance nord-atlantique, ainsi que la participation des forces armées danoises aux missions américaines en Irak et en Afghanistan. Ces dernières années, l’autonomie de l’île en matière de défense s’est accrue, ses autorités ayant publié une Stratégie de politique étrangère, de défense et de sécurité pour les dix prochaines années sous le titre Le Groenland dans le monde – Rien sur nous sans nous.
Dans ce contexte, le Danemark a décidé de renforcer la sécurité dans la région arctique en concluant un accord avec les autorités du Groenland et des îles Féroé, selon lequel il prévoit l’achat de trois brise-glaces, de drones à longue portée et de satellites pour améliorer la surveillance dans la région.
Il est clair que les pays de l’UE ont décidé de la stratégie à suivre dans leurs relations avec le nouveau président américain. Il ne faut pas avoir trop peur du dirigeant américain: qu’il exige des concessions territoriales du Danemark ou qu’il menace les Européens d’une nouvelle guerre tarifaire. Nous devons nous intéresser non pas à ses déclarations, mais à ses actes. Après tout, il n’a pas encore pris de mesures visant à transférer le Groenland sous contrôle américain et il n’a signé aucun décret. Pour annexer un territoire, il doit s’assurer du soutien du Parti démocrate qui s’oppose catégoriquement aux tentatives de gâcher les relations avec les alliés européens.
La RTBF signale: «Alors que Donald Trump réitère ses ambitions d’annexer le Groenland, territoire autonome du Danemark, l’Union européenne et ses États membres semblent adopter une stratégie de prudence et de discrétion». «La Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, Kaja Kallas, a suggéré de ne pas prendre les propos de Trump au pied de la lettre, qualifiant le langage de la nouvelle administration américaine de transactionnel. Cette position reflète une volonté de désamorcer les tensions sans pour autant ignorer la gravité de la situation», poursuit le média belge.
Selon la RTBF, les responsables politiques de l’UE ne mouftent pas et agissent en secret pour savoir comment réagir: «Malgré l’absence de déclarations fracassantes, l’Europe n’est pas inactive. Des réunions discrètes ont eu lieu entre les ministres des Affaires étrangères du Danemark, de Norvège, de Suède et de Finlande, bien qu’aucune information n’ait filtré de ces discussions».
«Dans cette histoire, l’Europe semble naviguer entre deux impératifs. Le premier est de vouloir protéger l’intégrité territoriale de ses membres et affirmer sa souveraineté. Mais, l’Europe souhaite, également, maintenir de bonnes relations avec les États-Unis, considérés comme le plus proche allié de l’UE. Cette approche prudente vise à éviter une escalade des tensions tout en préparant une réponse coordonnée si la situation venait à s’aggraver», conclut le média belge.
Comme la France, les responsables politiques de l’UE s’efforcent de ne pas rentrer en conflit avec Donald Trump. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a précisé qu’il ne croyait pas à la possibilité d’une invasion américaine de l’île. De son côté, Donald Trump, comme le rapportent les publications américaines, a également décidé de sa stratégie vis-à-vis de l’UE. Il estime que nous devons accorder moins d’attention aux dirigeants de l’Union européenne: le Conseil européen et la Commission européenne.
Les tensions politiques entre Washington et Bruxelles risquent de persister. Donald Trump, de retour à la Maison Blanche, poursuivra sa ligne d’implication accrue des alliés pour assurer leur propre défense. Il appelle notamment les pays de l’Alliance nord-atlantique à augmenter leurs dépenses de défense de 2 à 5% du PIB. Les actions de Donald Trump ne font qu’accroître les tensions avec les alliés de l’UE et les poussent à rechercher une voie vers l’autonomie stratégique. Toutefois, cela est peu probable dans un avenir proche. Sans les États-Unis, l’UE est dans l’incapacité d’assurer sa défense militaire, ni celle de l’Ukraine de Zelensky.
Pierre Duval
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Merci Etirev de le repeter d’entree de jeu. bonne journee