Billet du lundi : quand le Gouvernement français met tant de cœur à enterrer la France

Par Karine Bechet-Golovko

Le vote de la nouvelle loi sur l’immigration en France est l’occasion de toutes les tartufferies. Sur fond de conflit israélo-palestinien, le discours politico-médiatique a un temps entrouvert la porte à la question de l’immigration massive, qui importe avec les hommes des conflits ethniques et religieux étrangers à la France. Tous les petits pas en avant se sont doublés de grands pas en arrière et finalement Roland Lescure met les pieds dans le plat : la France est morte, vive l’immigration.

Le discours politico-médiatique sur l’immigration est toujours très ambigu en France. D’une part, la politique tenue par les élites dirigeantes est celle des portes ouvertes, ce qui correspond tout à fait à la ligne globaliste qu’ils défendent : les gens n’ont ni pays, ni patrie, ils se promènent et vont où ils veulent. La seule obligation des Etats étant de les accueillir, qu’ils soient ou non en situation régulière. D’autre part, le chômage se porte aussi bien que l’économie nationale se porte mal, l’insécurité atteint un tel niveau qu’il est interdit de préciser ni le prénom, ni l’origine des délinquants. Car le mythe de « l’immigration est une chance » ne peut et ne doit être remis en cause, globalisation oblige. Avec le conflit israélo-palestinien, l’on a pu assister à une poussée anti-musulmane, comme si le génocide que commet Israël contre Gaza pouvait « sauver l’honneur » de ceux en France qui, par leur faiblesse et leur renoncement, sont incapables de se battre réellement pour leur pays, autrement que par des poussées malsaines n’apportant en fait aucun autre résultat que celui de satisfaire un instant un petit esprit revanchar, pour ensuite continuer … à ne rien faire.

L’hypocrisie médiatique ne connaît plus de limites. BFM titrait pompeusement et un peu vite la fin de l’aide médicale pour les personnes en situation irrégulière votée par le Sénat :

Mais le texte de loi le remplace en fait par une autre appellation, celle de l’aide médicale d’urgence. Ce qui par ailleurs est logique : on ne peut pas laisser des personnes en situation critique sans soins. En revanche, on peut lutter contre l’immigration illégale et notamment les expulser, ce qui permettrait notamment d’assurer un fonctionnement normal du système social. Mais cela, non, c’est interdit. La discussion du projet de loi porte plutôt sur comment passer outre la violation de la législation et les régulariser – temporairement. Un pas en avant, deux pas en arrière, le marchandage se porte toujours aussi bien :

« L’accord trouvé mardi, qui ouvre la voie à l’adoption d’une version durcie du projet de loi lors d’un vote solennel le 14 novembre, prévoit néanmoins que le sujet des régularisations réapparaîtra ailleurs dans le texte à travers de nouveaux amendements.

« Il y aura donc bien un article de régularisation pour les travailleurs en tension et c’est une très bonne chose », a souligné le ministère de l’Intérieur, attaché à préserver l’aile gauche de la majorité présidentielle.

Mardi après-midi, droite et centre étaient déjà alignés pour voter la suppression de l’aide médicale d’État (AME), transformée en « aide médicale d’urgence » par un vote large de 200 voix pour et 136 contre. »

En effet, comme chacun le sait, il n’y a pas de chômage en France. C’est pourquoi d’une part il faut régulariser à tour de bras et d’autre part, favoriser l’immigration de masse. Les ministres de l’Intérieur et de l’Industrie, en parfait Dupont et Dupont, nous jouent un duo fatal pour le pays. 

La position fanatiquement immigrationniste de Lescure est parfaitement connue. Et alors que l’immigration massive et incontrôlée de ces dernières dizaines d’années n’a rien apporté de ce qui était annoncé, à savoir des compétences, un essor économique, un nouvel élan pour le pays, nos ministres proposent d’aller encore plus loin. 

La France a soudainement besoin d’être réindustrialisée – nous ne sommes donc plus à l’ère idiotement appelée « post-industrielle » ? Passons … C’est certainement la raison pour laquelle le Gouvernement a bradé les fleurons de l’industrie française. Désormais, il faut repartir quasiment de zéro, dans une situation délabrée et avec des gouvernants y travaillant, notamment en ayant détruit le système de formation. Pour remplacer « Travail, Famille, Patrie », Lescure nous sort « Industrie, Ecologie, Souveraineté ». La collaboration a toujours besoin de beaux slogans et nos élites s’y connaissent :

« Il va sans doute falloir avoir recours à l’immigration. Il va falloir faire feu de tout bois pour que la nation française soit à nouveau une nation industrielle, écologique et souveraine »

Qui peut être contre l’industrie, contre une industrie « propre » ou contre un pays souverain ? Personne. Alors pourquoi ne pas sortir de l’UE ? Car comment peut-on être souverain tout en restant dans l’UE ? On ne le peut pas. Ce n’est qu’un slogan. Pour faire accepter la désindustrialisation objective de la France, la priorité faite aux pseudos « énergies propres » qui plombent l’économie, et la soumission aux dogmes et normes globalistes. Dans ce contexte, il n’y aura ni industrialisation, ni développement du pays, ni souveraineté nationale. De toute manière, la seule souveraineté dont parle Macron est toujours « européenne », jamais « française ». Comme l’UE n’est pas un pays, elle ne peut être « souveraine », la souveraineté étant la condition d’existence des Etats en droit constitutionnel. Et comme la France n’est plus considérée comme souveraine (puisqu’elle a transféré dans le vide ses compétences à l’UE), la question de son étaticité se pose – ou devrait se poser. 

Ce que nous aurons, c’est un tsunami immigrationniste. Je cite le ministre de l’Industrie :

On va avoir 1,3 million d’emplois à remplir dans l’industrie dans les dix années qui viennent », a expliqué le ministre, tandis que dans le même temps « il y a 800 000 à 900 000 personnes qui vont partir à la retraite ». (…) « Si on arrive à former 800 000 à 900 000 jeunes, ce sera exceptionnel. Il en manquera encore 100 000 à 200 000 qu’il faudra sans doute aller chercher ailleurs ».

Ainsi, après avoir détruit les formations professionnelles, notamment manuelles, déconsidérées à l’heure dite « post-industrielle », il va falloir aller chercher ailleurs les personnes pouvant travailler dans l’industrie, alors que nous avons un taux de chômage de 7,4%. Et ce ministre ose affirmer qu’il ne s’agit pas d’un grand remplacement, mais qu’il s’agit, je cite, de :

« une immigration raisonnée et raisonnable ». « 100 000 à 200 000 étrangers, ce n’est pas le grand remplacement, ce n’est pas un tsunami, a assuré le ministre. Je ne dis pas qu’il va falloir ouvrir grand les vannes de l’immigration économique »

C’est la population d’une ville moyenne. Sans ouvrir grand les vannes, ce qui existe déjà, ce ne sera pas possible. Et quand les vannes sont grandes ouvertes, on laisse tout passer, ce que l’on observe déjà aujourd’hui. Un sursaut transpartisan se fait sentir face à un tel danger :

« Cette idée, consistant à recourir à l’immigration pour environ 10 % des besoins sur dix années, a fait hurler la droite et l’extrême droite. « La France compte 5 millions de chômeurs… Mais Roland Lescure appelle à accueillir des migrants dans l’industrie », s’est emporté Alexandre Loubet, vice-président du groupe RN à l’Assemblée nationale, alors que le chiffre cité par le ministre de l’Industrie correspond à 4 % de celui total des chômeurs, et sur une décennie. « Au RN nous croyons que la réindustrialisation de la France passera par la formation des Français sans-emploi et la mobilisation de toute la nation ! », a-t-il ajouté sur le réseau social X.

Une analyse que partage le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau. « C’est ce qu’on appelle une capitulation en rase campagne. Avec un taux de chômage de 7,4 %, la priorité du gouvernement devrait être de permettre à chaque Français de trouver un travail », a réagi l’élu vendéen. »

Si certains sont sincèrement inquiets pour l’avenir du pays dans ce contexte de dilution de ce qu’il reste de la France, personne dans les partis parlementaires n’ose s’attaquer au cœur du problème – l’appartenance de la France à l’UE. Le sujet est absolument tabou, car ils sortiraient de l’opposition politique pour entrer dans l’opposition idéologique, avec toutes les conséquences que cela entraînerait pour leur carrière. Dans ce cas, tout n’est que mise en scène et manipulation de l’opinion publique.

Karine Bechet-Golovko

3 Commentaires

  1. Ah bah ! D’abord, si l’on tient compte du chômage vrai, y compris les emplois hyper-précarisés et à temps partiel, on doit être aux alentours de 27%. Quant à la formation… j’ai un voisin de 50 ans, diplômé en hydraulique (distribution d’eau et élimination des déchets), qui ne trouve pas de travail, et pourtant il cherche ! Ce n’est qu’un exemple….

  2. Nos politiques sont des tartuffes qui bradent depuis des années notre savoir faire technologique en vendant nos fleurons nationaux aux étrangers (américains, chinois etc). Dans le même temps tous plaident pour une industrie française forte et revitallisée !!!!!! ça s’appelle prendre les electeurs pour des imbéciles. Mais depuis le temps qu’ils le font , je me dis qu’ils savent très bien que le peuple ne se révoltera jamais contre leurs traitrises à répétition. Il faut dire qu »avec leurs copains des multinationales ils controlent le récit médiatique et peuvent balancer n’importe quel mensonge en toute impunité : ils seront encensés par les journalistes des médias aux ordres. Bien peu prendront la peine d’aller s’informer sur des médias alternatifs.

  3. hélas, triste réalité !

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