Dictature mondaine

Dictature mondaine

Pour illustration

Évidemment derrière le terme de dictature se cachent bien des horreurs. Outre les privations de liberté, d’expression, la surveillance permanente, ce système d’État affiche aussi des arrestations arbitraires, de la torture et jusqu’à des exécutions sommaires, voire massives. Lorsque l’on ose évoquer ce terme en France, il est facile d’être raillé puisque nous n’en sommes pas (encore) là et parce que la comparaison avec d’autres pays très répressifs nous fait tout de suite passer pour « Le » pays des droits de l’homme, gentil et bien-pensant. Mais ce n’est évidemment pas si simple et je ne saurais trop vous conseiller de lire ou de relire « Matin brun » de Franck Pavloff.

Cette petite nouvelle souligne oh combien il est important de se battre pour nos libertés même lorsque cela ne paraît pas grave, pas important. L’accumulation de faits et de signes peut conduire au pire, dans une telle progressivité que cela est finalement accepté par une large majorité au prétexte que ce n’est « pas si grave » et que c’est « pour le bien de l’humanité ». Cette évolution plus ou moins lente mais toujours tragique doit nous alerter, nous tenir en éveil.

Il ne s’agit pas de « tout laisser faire », mais les signes, dans notre pays en particulier, deviennent inquiétants. Ceci n’est pas l’apanage de l’extrême droite comme l’on aime souvent à le faire croire, mais plutôt du Gouvernement en place. Il sera temps de revenir sur la période du Covid qui a été une sorte de répétition générale de l’instauration de la peur et du contrôle, de la pression collective et de la fin de la liberté d’expression. Aujourd’hui, les signes se multiplient à grande vitesse, à chaque instant et dans tous les domaines. Comme si la léthargie du peuple permettait tous les excès.

Henri, l’homme au sac à dos qui a fait fuir l’agresseur d’Annecy n’est pas le bon héros. Il est trop catholique, trop à droite, trop scout, trop… Alors on s’interroge sur ses motivations, son passé. Cette droite que le Gouvernement veut faire passer pour fasciste, surtout selon Madame Borne, inquiète au parlement et dans les urnes. Mais ce qui est inquiétant c’est cette douce dérive totalitaire, pas l’arrivée au pouvoir du Rassemblement National pour ne pas le citer. Macron qui interdit les casseroles (avec amende pour ceux qui ont été filmés), qui vide les Champs Élysées pour défiler seul tel un monarque, est un ardent défenseur de cette dérive. Il n’aime pas les gueux et tous ceux qui ne pensent pas comme lui, il le dit et le montre.

Échanger sur un réseau de messagerie chiffrée et/ou utiliser un VPN fait de vous un terroriste en puissance. Pour y remédier, l’État pourra aussi déclencher micro, caméra et géolocalisation de votre portable sans votre consentement bien sûr. Les journalistes qui « dérangent » (comprendre « qui ne pensent pas comme il faut ») sont convoqués et questionnés en leur demandant leurs sources. Toutefois, les « Fact Checkers » bien dans la doctrine, sont subventionnés et encouragés par l’État et Bernard-Henri Lévy serait lauréat du prix Pearl pour son courage et son intégrité dans le journalisme, on croit rêver. Il aurait pu aller à Didier Raoult pour son courage et son intégrité dans la science, mais pas de chance, il « pense de travers » !

Les attaques se situent à tous les niveaux et ne cessent de se multiplier, en France bien sûr mais aussi dans les instances européennes et mondiales. Les plateformes qui n’acceptent pas la censure sont fermées (Rumble) et pourchassées (Twitter). Ne vous avisez pas d’oser critiquer l’Ukraine non plus, dont les renseignements font la chasse aux « fausses informations » (selon eux bien entendu) en bloquant les comptes alors que de trop nombreux soldats ukrainiens affichent des symboles nazis sur leurs uniformes. L’OMS dont le directeur général traîne un passé douteux, veut imposer un pass mondial opposable à tous les États visant à « restreindre les libertés individuelles » pour lutter contre les pandémies.

Autant dire qu’au chapitre des libertés et de la liberté d’expression ou même celle du débat constructif, il y a comme un malaise. Ce fameux « matin brun » n’est pas si loin si l’on n’y prend garde mais le peuple endormi sur TikTok ou Netflix est loin d’être prêt à réagir. Cette dictature mondaine, qualifiée aussi de « soft », appréciée des électeurs macronistes (si, si, il en reste encore un peu) est un poison instillé doucement mais sûrement. Sauf qu’à un moment, il sera trop tard.

Sylvain Devaux

Sylvain Devaux

Universitaire de formation (Géographie et histoire), responsable d'archives après une carrière dans le tourisme, mais aussi correspondant de presse et ancien rédacteur en chef de la Robolution (Insolentiae).

A propos Sylvain Devaux

Universitaire de formation (Géographie et histoire), responsable d'archives après une carrière dans le tourisme, mais aussi correspondant de presse et ancien rédacteur en chef de la Robolution (Insolentiae).

3 Commentaires

  1. Merci pour tout ça. Du coup, je vais re-sortir de mon tas de bouquins la petite brochure “Matin brun” que j’ai lu il y a un bon moment. Votre article me fait penser à « 1% des individus résistent au totalitarisme et refusent l’esclavage » d’Ariane Bilheran que j’ai visionné hier soir sur You Tube.

  2. Entonnons à pleins poumons “Le chant du Départ”, sauf que soudain on se dit : oui, le départ, mais pour où ?
    .
    La société des sociétés n’est pas encore tout-à-fait pour demain.

    • Le chant du départ, écrit par Marie-Joseph Blaise de Chénier.

      Poète et écrivain pompeux, grandiloquent, et égocentrique, nobliau pro Danton ayant renoncé à la carrière militaire, il encourage les gueux à se battre et mourir pour la patrie, ce qu’il ne fait pas lui-même. Il abandonne sa particule après 2 pièces qui firent un bide total devant l’aristocratie, on peut se demander si son coté révolutionnaire anti-aristo n’est pas davantage une question de rancune qu’autre chose.

      Son hymne se résume plus ou moins au chant des enfants de la marseillaise. En gros, prenez les armes, allez vous faire en masse, la seule chose qui compte c’est de buter les aristos jusqu’au dernier, même si vous devez tous crever en les éliminant. Ceux qui ne le font pas sont des moins que rien (comme lui, qui jette de l’huile sur le feu, mais sans s’approcher du feu), et ceux qui obéissent sont des grands, des braves qui entreront dans l’histoire et dont on chantera les louanges.

      Parler de la société des sociétés en chantant le chant du départ, c’est euh… disons audacieux pour être diplomate.

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