Par Andrew Korybko
Le même scénario qui avait été précédemment diffamé par le Service européen pour l’action extérieure comme un « récit de désinformation pro-Kremlin récurrent » est désormais crédité par nul autre que l’ancien chef de l’OTAN Anders Rasmussen.
L’ancien secrétaire général de l’OTAN, Anders Rasmussen, a prédit que « si l’OTAN ne parvient pas à s’entendre sur une voie à suivre claire pour l’Ukraine, il est clairement possible que certains pays agissent individuellement ». Il a ensuite émis l’hypothèse que « je pense que les Polonais envisageraient sérieusement d’entrer et de rassembler une coalition de volontaires si l’Ukraine n’obtient rien à Vilnius ». Aussi surréaliste que cela puisse paraître, ce même scénario prévisionnel avait jusqu’alors été qualifié de « propagande russe » par les entités officielles de l’UE.
Le groupe de travail East StratCom (ESCTF), qui fait partie du Service européen pour l’action extérieure, a un projet appelé « EUvsDisinfo » où ils démystifient la soi-disant « propagande russe ». Ils ont régulièrement affirmé que le scénario spécifique dont l’ancien chef de l’OTAN vient de parler est un « récit récurrent de désinformation pro-Kremlin », suggérant ainsi que Rasmussen est une « marionnette russe ». L’ESCTF n’avait bien sûr pas l’intention de le discréditer et recalibrera probablement son récit à la lumière de ses derniers mots.
Néanmoins, le fait est que le même scénario qui avait été précédemment diffamé comme un «récit récurrent de désinformation pro-Kremlin» est désormais crédité par nul autre que l’ancien chef du bloc militaire anti-russe des États-Unis. Cela confirme les avertissements répétés du chef du service russe de renseignement extérieur, Sergey Naryshkin, depuis le début de l’opération spéciale de son pays, selon lesquels la Pologne prépare une intervention militaire en Ukraine.
Compte tenu de la manière dont le récit occidental sur ce scénario a évolué au cours de l’année écoulée, on peut donc conclure qu’il existe une chance crédible qu’il se déroule dans un avenir proche, ce qui amène naturellement à se demander ce qui a changé pour expliquer ce renversement. Le successeur de Rasmussen, Jens Stoltenberg, a déclaré à la mi-février que l’OTAN était engagée dans une « course logistique »/ »guerre d’usure » avec la Russie, ce qui impliquait que la production militaro-industrielle de cette dernière équivaut à celle de l’ensemble de son bloc de 31 membres.
La victoire de la Russie dans la bataille d’Artyomovsk a prouvé que la dynamique susmentionnée évolue en sa faveur, ce qui augure mal de la contre-offensive de Kiev soutenue par l’OTAN. C’est précisément parce que les chances de succès sont de plus en plus contre lui que ce régime fasciste vient de faire sauter le barrage de Kakhovka en désespoir de cause pour diviser l’attention des défenseurs afin de faciliter une percée à travers les lignes de front. Il est également possible que cela étende le conflit à la Biélorussie et/ou à la Moldavie pour la même raison.
Dans le cas où ces stratagèmes échoueraient et que la contre-offensive de Kiev soutenue par l’OTAN ne pourrait pas sortir de l’impasse dans laquelle ce conflit s’est glissé au cours des six derniers mois, alors l’Occident devrait faire autre chose qu’il pourrait présenter à ses électeurs comme faisant cette guerre par procuration de 165 milliards de dollars semble valable. C’est là que réside la pertinence de progrès significatifs réalisés sur l’inclusion de l’Ukraine dans l’OTAN lors du sommet du mois prochain, exactement comme Rasmussen l’a suggéré afin qu’il soit présenté comme une défaite majeure pour la Russie.
Le secrétaire britannique à la Défense, Ben Wallace, a déjà déclaré au Washington Post dans une récente interview que « nous devons être réalistes et dire : [l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN] ne se produira pas à Vilnius ; Cela n’arrivera pas de si tôt », ce que même le président ukrainien Vladimir Zelensky a reconnu à contrecœur comme étant vrai. Pour cette raison, le président français Emmanuel Macron a suggéré d’étendre à la place des garanties de sécurité « tangibles et crédibles » à cette ancienne République soviétique lors du prochain sommet.
Même si une série de pactes de défense mutuelle similaires dans l’esprit à celui que les États-Unis ont conclu avec la Corée du Sud peu après l’armistice est conclue, cela pourrait ne pas suffire à satisfaire les demandes du public occidental, ni celles des partisans de Zelensky chez eux. La Pologne, qui aspire à devenir l’hégémonie régionale de l’Europe centrale et orientale, pourrait alors prendre l’initiative d’organiser la soi-disant «coalition des volontaires» que Rasmussen a prédite afin d’étendre de facto le parapluie nucléaire de l’OTAN sur l’Ukraine.
La présence officielle des troupes conventionnelles des États de l’OTAN dans ce pays pourrait servir à inspirer confiance dans tout pacte de défense mutuelle de type coréen qui pourrait bientôt être proposé par les membres du bloc à l’Ukraine lors du sommet du mois prochain. De plus, ils pourraient également servir à geler la ligne de contact (LOC) en dissuadant les attaques russes de peur qu’elles ne déclenchent indirectement l’article 5 si les forces de cette alliance sont blessées à la suite de toutes les actions entreprises par le Kremlin, y compris celles commises en auto défense.
La dynamique militaro-stratégique de ce conflit serait donc radicale
apparemment tout le monde à oublié les prédicats de l’opération spéciale en Ukraine, tels que définis par Vladimir Poutine.
Oubliés également certaines déclarations toutes aussi officielles que les prédicats.