Covid contre révolution en France : deux mythes s’affrontent aujourd’hui

Par Karine Bechet-Golovko

Face à la montée de l’impopularité de Macron, l’on nous ressort le Covid, dont les épidémies sont décidément toujours à propos. Opposer un virus politique à un soulèvement, qui n’est pas encore politique, est parfaitement dans l’air du temps. Pour autant, peut-on réellement parler d’une révolution en France, j’entends une révolution qui serve les intérêts nationaux, qui ne débouche pas sur un scénario géorgien, voire ukrainien ? C’est une question à sérieusement et froidement analyser avant de s’emballer pour une VIe République parlementaire, quand l’on voit le travail de destruction réalisé par nos parlementaires ces dernières années. 

La réforme globaliste des retraites a été la goutte d’eau, qui fait déborder le vase de la patience populaire. Les manifestations s’enchaînent et la violence policière se déchaîne. Des groupuscules dits policiers, les Brav-M, détiennent tous les records en la matière et semblent agir sur ordre de justement faire monter le mécontentement populaire, plus que de restaurer l’ordre social.

Voir les vidéos

Sans surprise face à un tel comportement, ils concentrent le rejet populaire et une pétition réunissant déjà plus de 100 000 signatures, exige la dissolution de ce groupuscule aux méthodes d’un autre temps … 

« L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie de 17 enquêtes judiciaires depuis la première journée de mobilisation. La pétition demandant la dissolution de la très controversée Brav-M, mise en ligne sur le site de l’Assemblée nationale, approchait lundi soir le seuil des 100 000 signatures. »

Le dispositif policier rappelle celui des Gilets Jaunes et le traitement de la question aussi. Pour éteindre le feu médiatique, puisqu’il n’est pas question pour Macron de céder sur le fond de sa politique globaliste, nous avons droit au retour de la baguette magique covidienne. La peur irrationnelle de la santé inculquée depuis trois ans doit dépasser le ras-le-bol de la dissolution de la France.

Le mot de « révolution » est sur toutes les bouches :

Les symboles sont repris :

Macron n’est pas, cette fois, particulièrement soutenu par les médias, ni à l’intérieur du pays, ni à l’extérieur. Or, croire, tout à coup, en l’indépendance des médias en France, de ceux-là mêmes qui diffusent toujours la « bonne » information, c’est-à-dire celle qui est attendue d’eux, serait un peu naïf.

Pourtant, l’on sent que tout est fait pour pousser les gens à aller « jusqu’au bout« , réveillant le malaise social des Gilets Jaunes. Or, que signifie ce « jusqu’au bout » ?

Le retrait de la réforme ? Le départ de Macron ? C’est possible. Mais pour qu’une nouvelle figure ne remplace pas celle-ci, tout en continuant la même politique globaliste, il faut être prudent. Soyons réalistes, la France ne dispose aujourd’hui d’aucune force politique systémique, qui ne soit apte à mener autre chose qu’au mieux une politique de compromis avec la globalisation. Aucune force politique, qui puisse remettre en cause cette ligne politique de dissolution de la France.

Donc, je reprends ma question : jusqu’à quel « bout » ?

Car sans véritable force politique nationale, il s’agit plutôt d’un scénario à la géorgienne (nullification institutionnelle sans implosion violente de la société) ou à l’ukrainienne (avec implosion violente de la société). L’ingénierie politique nous a déjà montré ces schémas, selon lesquels des dirigeants conduits à commettre une politique, puis lâchés et conduits, comme attendu, au départ. N’est-ce pas le cas ici ?

Le Financial Times s’interroge d’ailleurs ouvertement sur la question de savoir, si le moment n’est pas venu pour la VIe République en France. La raison est simple : la politique globaliste obligatoirement menée par les dirigeants nationaux des pays alignés conduit à la montée d’un mécontentement populaire, qui risque de déboucher sur l’arrivée au pouvoir d’une personnalité remettant en cause cette politique. Or, la constitution de la Ve République lui donnerait les moyens de gouverner, s’il en avait la volonté politique. Ceci est un véritable danger pour l’ordre global, d’autant plus qu’il devient difficile de trouver des figurants pour le poste, qui soient acceptables par la population – au moins lors de la campagne électorale. Il est donc urgent de mettre en place une VIe République, parlementaire, donc totalement contrôlable par les lobbies et les bureaux de consulting atlantistes, comme l’expérience le montre ces dernières années.

Les gens ne comprenant pas forcément les implications des mécanismes constitutionnels d’un parlementarisme en l’absence de véritables partis politiques nationaux, ils seraient même heureux, dans un premier temps, d’avoir obtenu une illusion de victoire et de pouvoir remettre en cause un système, qui ne leur convient plus. Il est fort possible, à en croire le Financial Times, que ce soit le pari fait par les globalistes, pour mettre ce qu’il reste de la France au pas et ne plus avoir à s’inquiéter de la farce des élections présidentielles, écrasant l’ombre de De Gaulle.

Sauf que le problème de la Ve République n’est pas institutionnel, il est politique. Ce n’est pas le problème de l’existence d’une fonction présidentielle forte le problème, mais de la personnalité qui occupe cette fonction et de la politique qu’elle mène. Une République parlementaire demande une forte culture politique chez les parlementaires pour fonctionner, sinon elle est prise en main de l’extérieur, car elle affaiblit totalement l’Etat de l’intérieur. Et en voyant le niveau de culture politique de nos parlementaires, leur docilité et leur corruption, l’on peut s’attendre à l’achèvement de la France dans une VIe République de ce type.

Il ne suffit pas de remettre en cause le système politique existant, encore va-t-il falloir défendre une vision de la France. Ce qui sera Ô combien plus difficile dans le contexte actuel. Mais ce combat est vital, si nous voulons éviter de tomber dans le piège d’une fausse facilité et survivre à la fois comme pays et comme civilisation.

Karine Bechet-Golovko

8 Commentaires

  1. Oui bien d’accord avec vous. Il s’agirait de se prendre en main. Écouter Étienne Chouard et Valérie Bugault aiderait à se conscientiser.
    La partie s’annonce longue et difficile…
    George kuzmanovic et Asselineau sont les deux politiques qui me viennent à l’esprit. Une des questions clef: comment prendre la main sur la monnaie et les médias?
    Je ne vois pas comment…
    Il faudrait de l’aide venant de pays comme la Russie ou la Chine peut-être.
    Ce qui semblerait inacceptable.
    Bref, je crois bien que nous allons passer par une phase de destruction avant d’avoir un pouvoir populaire.
    Bonne journée et merci pour l’article.

    • On dirait bien que le pouvoir méprisant cherche à pousser les Français à « aller jusqu’au bout » . Cela rappelle étrangement l’épisode de décembre 1989 retransmis en direct par la télévision roumaine puis par nos chaînes de télévision , après un rapide simulacre de procès conclu par une condamnation à mort et juste après qu’ils aient déjà emmené son époux , on a vu une Elena Ceaucescu ricanante , sûre de son pouvoir , narguer les deux gueux qui venaient la chercher , qui l’ont soulevée de son siège et qui l’ont emmenée , la tenant chacun par un bras , impassibles , sans répondre à ses insultes , lui faisant passer la porte vers la cour . Moins d’une minute plus tard , on entendait en direct la salve définitive . En quelques minutes , fin du règne du couple Ceaucescu par une foule exaspérée par leur mépris , poussée à bout . Je n’oublierai jamais ces images . Apparemment nos gouvernants méprisants n’ont pas de mémoire .

  2. Il y a un virus…qui nous a enfermé !
    Et c’est le méme qui nous fait sortir…
    Bon, scientifiquement, sa veux dire qu’on a piqué les mauvaises personnes.
    Décidément.

    Atchouuuum !
    Je viens d’eternuer en ecrivant cela…
    Certainement des virus macronistes flottant dans l’air…

  3. Je cite ce qui est dans l’article ci-dessus : …… » Ce n’est pas le problème de l’existence d’une fonction présidentielle forte le problème, mais de la personnalité qui occupe cette fonction et de la politique qu’elle mène. « …

    C’est le genre de raisonnement à la con qui nous mène au néant. Dans ce pays, formaté-mitonné par le jacobinisme, on tangue d’un extrême à l’autre.
    En maintenant un système de type monarco-républicain taillé sur mesure pour le grand Charles lors de sa mission de décolonisation à marche forcée, on offre à nos chers ennemis sur un plat en or le bâton pour nous faire battre. L’occupant quel qu’il puisse être, reste et sera toujours sous la tutelle de la grande finance et de l’oncle Sam. Cela ne veut pas dire pour autant que l’on n’ait comme unique alternative celle d’un parlementarisme du style de celui de la défunte IVème. Un système réellement fédéral s’appuyant sur des régions autonomes gérées à la suisse ou comme celle de la communauté autonome d’Euskadi en Espagne, devrait rendre beaucoup plus compliquée toute manœuvre de mise sous tutelle d’une telle architecture.
    Mieux vaut donc avancer d’un seul pas à dix que de dix tout seul.
    La France actuelle ressemble plus à un canard décapité zigzaguant dans les méandres d’un labyrinthe sans fin.

    • Je vois mal la France divisée entre régions autonomes. Notre Histoire ne nous y pousse pas. Au contraire, utilisons le réseau de départements pour que le Peuple souverain s’exprime facilement. Oui, le Peuple, directement ! Du moins quand il s’agit de grandes décisions qui concernent tout le monde.

      • On voyait mal l’Allemagne de Bismarck devenir fédérale…… et elle le devint. Son modèle fonctionne nettement mieux que le notre quoi qu’on en dise. Les pays anciennement colonisés par la France sont en Afrique en queue du peloton en termes de démocratie, de stabilité de leurs institutions, de souveraineté et même économiquement. Bizarre, non ?
        Faudrait pas attendre d’avoir une France divisée en deux ou trois comme ça a été le cas de l’Allemagne avant que d’arriver à la sagesse, la raison du FEDERALISME. Vous allez en crever de votre perception jacobino-centralisatrice de l’Hexagone !

  4. C’est bien pourquoi, dans les travaux constituants qui m’ont pris plus de douze ans, j’ai proposé que dans tous les cas le Peuple français souverain ait le dernier mot si les décisions ne sont pas bonnes. Ce n’est qu’une suggestion, mais…. il s’agit tout de même d’un début de solution.
    https://ti1ca.com/meqxgxi7-travaux-NB6-travaux_NB6.pdf.html
    Version papier (vérifiée ce matin) :
    https://www.lulu.com/fr/account/projects?date=all&page=1&pageSize=10&type=EB,PB,CAL,CB,MAG,PPB,YB

  5. Le 30 mars 2023, la HAS ne recommande plus le vaccin pour les soignants suspendus, 1335 jours (44,5 mois) après :

    – 16 juillet 2019 : Ursula von der Leyen est élue présidente de la Commission européenne par la nouvelle législature du Parlement européen pour entrer en fonction en novembre, elle sera la première femme à ce poste.
    https://fr.wikipedia.org/wi
    – 16 juillet 2019 : démission du ministre de la Transition écologique et solidaire François de Rugy à la suite de révélations de Mediapart sur son utilisation de fonds publics (septième démission d’un ministre de l’écologie français en sept ans) ; Élisabeth Borne lui succède
    https://fr.wikipedia.org/wi

    Vous connaissez le célèbre passage de Daniel :

    – 12.11 Depuis le temps où cessera le sacrifice perpétuel, et où sera dressée l’abomination du dévastateur, il y aura mille deux cent quatre-vingt-dix jours.
    – 12.12 Heureux celui qui attendra, et qui arrivera jusqu’à mille trois cent trente-cinq jours!
    – 12.13 Et toi, marche vers ta fin; tu te reposeras, et tu seras debout pour ton héritage à la fin des jours.

    Comprenez bien que des tordus au pouvoir ont voulu se faire admirer en faisant chuter les croyants, c’est à dire les gens qui sacrifient d’eux mêmes au nom de la bonté et de la vérité, mais que cette persécution s’est achevée au bout de 1335 jours parce qu’elle est devenue indéfendable. https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_good.gif

    N’oubliez pas qu’ils vous ont fait aimer d’isoler les vieillards et de mal les soigner, de piquer les enfants avec une drogue génétique sale tout en vous demandant de stigmatiser les réfractaires à cette ignominie. https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_negative.gif

    Aujourd’hui, ils vous ont fait aimer les persécutions contre le Donbass, le racisme Russophobe de Kiev, les sanctions anti-Russe et de leur livrer des armes réservées à la défense nationale; on vous oblige à détester l’intervention Russe qui évite un massacre par les putschistes du Maïdan arrivés au pouvoir après un massacre avec un Zelenski qui leur a refait un ravalement de façade. https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_negative.gif

Les commentaires sont clos.