« Faillite bancaire, assurance-vie, tout vacille. Explications ». L’édito de Charles SANNAT

Source Insolentiae

Mes chères impertinentes, chers impertinents,

Ce qui se passe avec la SVB est très important et bien au-delà de la SVB c’est bien tout le système financier mondial qui est concerné avec, en première ligne, la finance américaine mais également européenne bien évidemment.

Je vais donc tenter de vous décrypter la situation de la manière la plus claire possible sans être pour autant simpliste. Allez, venez suivez-moi, je vous explique tout.

1/ Vous savez ce que je dis et répète. Toutes les crises, je dis bien TOUTES, sont créées par les banques centrales qui relèvent les taux d’intérêt de manière plus ou moins importante. En haussant les taux, cela entraîne tout un tas de conséquences plus ou moins fâcheuses. L’un des effets les plus connus est celui qui touche les prix de l’immobilier. Le crédit est beaucoup plus cher, la capacité d’endettement diminue, donc au bout de la chaîne, les prix de vente se réajustent à la capacité moyenne des acheteurs et nous avons un krach immobilier.

2/ Un effet moins connu est celui des krachs obligataires. Une obligation c’est basiquement un « emprunt » (d’Etat). Mais un emprunt qui peut s’échanger et se revendre et qui rapporte à son détenteur du moment. Ces obligations vous les retrouvez aussi bien dans vos contrats d’assurance-vie fonds en euros, que dans les bilans des banques qui placent dessus leurs fonds propres (c’est une obligation légale). Quand vous avez acheté une obligation qui était à taux négatif de -0.5 % il y a deux ans et qu’aujourd’hui vous pouvez prêter à 4 %, que faites-vous ? Vous revendez vos vieilles obligations qui ne rapportent rien pour acheter des obligations nouvelles qui rapportent plus. Problème personne ne veut de vos vieux rogatons ! Résultat, leurs prix baissent sur le marché de l’occasion. On appelle cela le marché secondaire en finance (cela fait plus sérieux que marché d’occasion). Et c’est ce que l’on appelle un krach obligataire.

Et comme toutes les banques ou compagnies d’assurance-vie sont assises sur un tas d’obligations qui perdent de la valeur, nous sommes dans un monde de faillite virtuelle en raison de la hausse des taux. D’ailleurs à chaque fois que les taux montent les obligations baissent comme le montre le graphique ci-dessous. Les pertes potentielles actuelles se comptent par milliers de milliards de dollars en Europe comme aux Etats-Unis.

Chaque baisse des obligations ci-dessous est liée à une hausse des taux par la FED, et chaque hausse des obligations (quand c’est vert) est liée à une baisse des taux d’intérêt.

Si vous regardez la fin du graphique il semble y avoir un peu de vert… alors que les taux continuent de monter.

Zoomons sur les derniers jours…

Si l’on regarde non pas sur 25 ans mais sur un an, nous constatons une très forte hausse des obligations ces 48 dernières heures. Et c’est très important de comprendre pourquoi c’est vert et pas rouge !

3/ En effet, la FED vient d’annoncer deux choses. La première c’est qu’elle allait garantir tous les dépôts des banques et notamment de la SVB et que les déposants n’auraient pas de pertes. La seconde c’est qu’elle allait racheter toutes les obligations à leur valeur nominale et pas à la valeur de marché. C’est une information capitale. Pourquoi ?

Parce que cela veut dire que les obligations d’Etats n’ont plus de « valeur » de marché. C’est une décision incroyable quand on y pense bien. C’est tout le mécanisme de gestion de valeur de marché obligataire qui en une seconde vient d’être changé. La portée de cette décision est immense.

  • Il n’y a plus de marché obligataire libre.
  • Toutes les obligations valent leur valeur initiale et sont rachetées par la FED à ce prix-là, quelle que soit la valeur de marché.
  • Logiquement, il ne peut plus y avoir de pertes obligataires puisque le prix des obligations ne peut plus baisser. Si je faisais une comparaison avec le marché action, cela voudrait dire que si vous achetez une action de la société Tartempion SA cotée au CAC40, tant qu’elle monte, le bénéfice est pour vous. Si le marché s’effondre, alors vous vendez à votre prix d’achat et la banque centrale paie la différence et encaisse la perte. Inouïe !

C’est pour cette raison que le prix des obligations remonte.

La bonne nouvelle c’est que cela va éloigner à court terme le spectre d’un effondrement bancaire.

La mauvaise nouvelle, c’est que les banques centrales sont obligées (comme prévu) de poursuivre leur politique du n’importe quoi économique et se raccrochent aux branches par des expédients. Si la FED vient de prendre ces décisions, la BCE elle, n’a encore rien fait, et les regards inquiets des marchés vont maintenant se tourner vers le vieux continent.

La BCE devra faire la même chose.

Et vous savez quoi ?

Cette chose est toujours la même.

De l’argent gratuit. Toujours plus d’impression et d’argent gratuit pour faire tenir le système à bout de souffle mais qu’aucun de nous n’a intérêt à voir s’effondrer.

Quand il y a plus d’argent gratuit… il finit toujours par y avoir plus d’inflation ! Et donc l’or monte bien évidemment.

Et cette hausse de l’or est particulièrement visible ces dernières heures alors… que les taux montent. Mais en réalité ils montent sans plus monter, puisque là la Banque centrale américaine vient d’annuler l’un des effets majeurs d’une hausse de taux à savoir le krach obligataire. Mais cela ne peut se faire qu’au prix d’un nouvel épisode de planche à billets.

Je vous invite donc pour ceux qui sont abonnés à lire le dernier dossier Stratégies consacré à l’or et à sa relation avec l’inflation, et comment l’or pour partie dans votre patrimoine peut sauver dans la conjoncture actuelle vos actifs financiers qui seront mis à rude épreuve ces prochains mois.

Monter les taux à une telle vitesse n’est pas sans conséquence pour l’économie. Nous ne sommes qu’au début des « effets » de ces hausses de taux qui mettent du temps à se transmettre dans l’économie et à se matérialiser. Entre 12 et 18 mois sont nécessaires.

Ceux qui veulent se préparer et en savoir plus, peuvent s’abonner ici. Vous aurez accès à la totalité des dossiers déjà édités et évidemment aux 12 prochains mois.

Demain je vous parlerai de l’assurance-vie… et des pertes latentes comme on dit de toutes les compagnies mondiales et européennes.

Alors que faut-il faire ? Du cash, du cash, et du cash… assuré par de l’or, de l’or et de l’or. Je vous explique tout dans ce dossier intitulé « Comprendre la relation entre l’or et l’inflation et comment cela peut sauver votre épargne ».

Enfin dernière chose avant de vous quitter. Quand Bruno Le Maire vous explique qu’il n’y a pas de risque de « contagion » il sait très bien qu’il ment et la contagion est déjà en train de se faire. A Bercy aussi on peut suivre l’indice trackers des banques régionales américaines. Et il s’effondre alors que les volumes de ventes, eux, explosent (les petites barres rouges tout en bas du graphique).

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

Volti

Un Commentaire

  1. Puréeee, la compote ! lol https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_scratch.gif

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