France: derniers jours avant le chaos?

Par Pierre Duval pour Observateur-Continental

Quelques jours avant l’annonce du projet de réforme des retraites du gouvernement français, des Gilets jaunes sont descendus dans les rues des villes françaises pour protester contre les réformes antisociales d’Emmanuel Macron et de son gouvernement, notamment le relèvement de l’âge de la retraite. En outre, les Français sont extrêmement mécontents de la hausse des prix dans le pays.

Huit principaux syndicats de travailleurs et un certain nombre de syndicats d’étudiants ont déclaré qu’ils étaient prêts à organiser des grèves et des manifestations à l’échelle nationale si les plans de réforme ne changeaient pas. La Première ministre, Elisabeth Borne, n’a ménagé aucun effort ces derniers mois pour réconcilier les Français avec le relèvement progressif de l’âge de la retraite à 65 ans, comme le pousse Emmanuel Macron.

Appel à une mobilisation générale contre la réforme des retraites.  Laurent Berger, qui est le président de la Confédération européenne des syndicats (CES) et le secrétaire général de la CFDT, a déclaré: «La journée du 19 janvier est le démarrage d’une mobilisation pour que cette réforme n’entre pas en vigueur, pour que le gouvernement recule»; «Nous sommes tous et toutes opposés au recul du départ à la retraite». L’alliance syndicale a annoncé que de grandes grèves et des manifestations sont prévues pour janvier 2023. Les syndicats s’attendent à ce que la majorité de la population les rejoigne.

Dans le contexte de tensions sociales liées à la réforme des retraites et avec la crise énergétique, le syndicaliste français Laurent Berger a martelé, lors d’un entretien accordé à EURACTIV que «sans la confrontation des idées et le compromis, ce serait le chaos, avec l’extrême droite en bout de piste», affirmant que «la volonté du gouvernement et du président est avant tout l’augmentation de l’âge de départ à la retraite. Ce n’est en rien une réforme systémique». Selon lui, «il faut s’interroger sur l’inégalité du système que nous avons aujourd’hui et qui fixe le même âge de départ à la retraite pour tous».  Il estime que le gouvernement ne consulte pas de manière approfondie les syndicats sur le relèvement de l’âge de la retraite de 62 à 65 ans en termes de questions de réforme budgétaire et financière. Le deuxième syndicat français, la Confédération générale du travail (CGT), s’oppose plus radicalement à toute augmentation de l’âge légal de départ à la retraite.

Cependant, le gouvernement français a maintenu son cap. «Ce n’est pas parce qu’une réforme est impopulaire qu’il ne faut pas la faire», a insisté le porte-parole du gouvernement Olivier Veran.  «Le report de l’âge légal de départ en retraite à 65 ans “n’est pas un totem”», a fustigé Elisabeth Borne. Emmanuel Macron avait, pourtant, promis qu’il ne toucherait pas à l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans, pendant sa campagne, en 2017, mais aussi à l’issue de Grand Débat national, en 2019: «Le report de l’âge légal de la retraite, ce n’est pas juste». Finalement, la Première ministre a annoncé que l’âge légal de départ à la retraite sera décalé à 64 ans et non pas à 65 ans.

La réforme des retraites a été intégrée à une loi de finances et pour la dixième fois la responsabilité du gouvernement a été engagée sur un texte budgétaire avec le 49.3 par Elisabeth Borne. 

La hausse du niveau général des prix a atteint des sommets jamais vus en France depuis plus de quarante ans. Tout augmente. Le gaz, l’électricité, le fioul, le bois de chauffage deviennent des luxes. Les prix alimentaires ont augmenté de 10% en septembre 2022, selon un récent rapport de l’Inspection générale des finances (IGF), et une hausse de 12% en décembre était prévue. La hausse des prix dans les épiceries est une conséquence d’une hausse du coût de la production agricole causée par l’augmentation du coût des matières premières, les conditions climatiques, la crise vétérinaire, une pénurie de main-d’œuvre et, à terme, la perte de compétitivité de notre industrie agricole.

Le rapport du Sénat français fait état d’une forte augmentation des prix des principales denrées alimentaires se traduisant, donc, par une perte de pouvoir d’achat des ménages, frappant durement et prioritairement les plus modestes. La raison en est l’augmentation du coût de production associée à une augmentation des prix des matières premières, de l’électricité et de l’énergie.

L’inflation incontrôlable s’est transformée en catastrophe pour les consommateurs les plus vulnérables, pour les artisans et les commerçants. D’innombrables boulangers ont fait faillite parce qu’ils ne peuvent pas payer leurs factures d’électricité, les agriculteurs vendent du bétail pour faire fonctionner leurs entreprises, les entreprises en difficulté licencient du personnel parce que leurs factures d’électricité sont trop élevées. Les Français s’enfoncent lentement dans la pauvreté.

La présidente du Secours catholique, Véronique Devise, a fait savoir que «48% des ménages accueillis ont un budget insuffisant pour se nourrir». Le revenu médian des personnes aidées par le Secours catholique s’est établi à 548 euros par mois en 2021. «Ces personnes ne vivent pas, elles survivent, elles sont en permanence en train de calculer», rapporte Véronique Devise. Le Secours catholique s’inquiète des effets de l’inflation sur la vie de ces ménages, déjà confrontés à des «choix impossibles», comme privilégier le règlement des factures ou bien effectuer des courses alimentaires».

RTL a mentionné le fait qu’avec l’ouverture de la 38e campagne des Restos du Coeur le 22 novembre dernier, ayant eu lieu dans un contexte d’inflation des prix de l’alimentation, «le nombre de bénéficiaires a augmenté de 12% depuis avril 2022, avec de plus en plus de repas servis aux travailleurs pauvres, aux étudiants et aux jeunes enfants». L’hiver 2022-2023 s’annonce particulièrement dur pour les plus pauvres en France.

«Les derniers jours avant le chaos?», s’interroge Le Figaro. «Le départ à la retraite reporté à 64 ans dès 2030, d’intenses manifestations en vue» titre Le Vif.  Olivier Véran a lancé ce mercredi que le front uni des syndicats qui se réunissent pour une grève le 19 janvier, «ça ne me fait pas peur».

A la fin de l’année 1995, six mois après l’élection de Jacques Chirac et la nomination au poste de Premier ministre d’Alain Juppé, la France a connu une paralysie totale durant trois semaines de grève. Tous les ingrédients d’une mobilisation de masse sont en théorie réunis en France surtout avec un gouvernement qui s’engage dans un bras de fer avec les travailleurs français.

Pierre Duval 

Volti

19 Commentaires

  1. De plus en plus se forge la conviction que cette avalanche de facteurs défavorables est patiemment programmée pour ajouter pierre après pierre une destruction de notre pays trop rebelle aux volontés des grands financiers, propriétaires du monde par personnes interposées. On les voit bien venir : le malheur s’étendra aux personnes considérées comme inutiles, puis à celle qui le sont devenues parce que les premières sont tombées, et ainsi de suite.
    .
    Cela me rappelle cette réflexion, il y a pas mal d’années, du patron de la firme Oracle. Au cours d’une soirée, un de ses pairs lui demande : combien as-tu d’employés maintenant ? — Vingt mille. — Et combien te sont indispensables ? — Six.

  2. bonjour,
    Espérons que les blacks blocs soit enfin maitrisés

    • bien sur qu’ils ne seront pas maitrisés, car ils sont la botte decrete de l’armée macronienne anti manif… Ils sont juste la pour casser et briser par la violence les manifs, quand en plus ce ne sont pas des flics qui se griment en black block pour pouvoir faire monter la mayonnaise!!! De nombreuses videos montrent les flics se transformer en emeutiers….

  3. «Ce n’est pas parce qu’une réforme est impopulaire qu’il ne faut pas la faire»
    Pfft ! Ben si justement !! Par qui sont payés ces dictateurs ? Par nous. Ils sont nos employés. Et on ne peut même pas les virer ?
    Pinocchio n’a pas fini de nous en sortir de belles…

    @ Oui JClaude, c’est certain, c’est programmé. Et des mouvements dans la rue leur permettront des interventions musclées comme on l’a vu dans d’autres pays totalitaires. Les grèves, en revanche, seraient intéressantes si elles peuvent durer assez longtemps et qu’il y a vraiment un consensus sur le sujet. Sauf que… ce sera un manque de salaires, et donc rapidement la misère. Et ce ne sont pas les (vraiment) plus riches qui vont aider les grévistes.
    Alors espérons quand même …

    • Et la solidarité ?? C’est un gros mot ? En 68 les étudiants allaient ravitailler en sachet repas les piquets de grève des entreprises. Tout était bloqué et l’entraide était là. Je ne sais pas si ça se reproduira mais, perdu pour perdu, il n’y a que ça pour faire tomber le système. Pas besoin de violence, tous à la maison, plus de consommation, plus de travail, RIEN!! Ils s’attaquent à notre pouvoir d’achat et nous mettent dans la misère, il faut leur rendre la pareille. Imagine le manque à gagner si tout le monde suit, que ceux qui créent la richesse disent STOP ! ….

      • Quand on voit qui a commandité 68, et qui y a gagné au final, rien de bien glorieux sauf qu’on a vu encore une fois de gaulle se cacher cette fois ci encore, et pour une fois en allemagne… Apres londres, l’allemagne… Nos dirigeants sont des forces de courage…..

        • Heu comparer De gaulle en Angleterre pour faire entendre sa voix vivifier la résistance française, et son retrait à baden baden me semble un peu tirer par les cheveux. Si il y avait bien un courageux se fut De gaulle. Face à l’Angleterre, aux américains et aux allemands, il a donné beaucoup de lui, de son courage et de son énergie pour la France. Après, les suivants … c’est autre chose …

          • A part parler a la radio et rester bouffer du jelly, il a fait quoi? quand il a accompagné les ricains au debarquement de normandie, tout le gros du travail pour leur premettre de débarquer au moins pire avait ete fait par les resistants… Sans les resistants, aucun americain, aucun anglais, aucun de gaulle n’auraient pu survivre lors de ces debarquements (sud et nord ouest)… Les resistants ont eu de sacrées burnes pour preparer tout ce qu’il fallait pour une victoire. N’oublions pas que pour le triumvirat russo-anglo-americain, la France etait consideree comme un pays perdant de la guerre, et le seul merite de de gaulle aura ete de limiter les degats pour annexer la France.

            • Sans le grand Charles nous nous serions farcie le plan AMGOT,la guerre d’Algérie aurait aboutie à notre déchéance politique sur l’échiquier mondial. Avec l’enterrement de son héritage, dès Pompidou, ça a abouti à la France d’aujourd’hui ==> Un Etat qui n’est plus souverain, balancé entre Bruxelles et la grande finance qui gouverne l’Europe, l’Allemagne qui ne cesse de nous chier dans les bottes, bref, de la sous-merde. Et en plus, on renie nos anciennes alliances, on a bouffé notre béret de benêt.

      • -Quelle erreur, il n’y avait aucune solidarité spontanée !

        Juste des officines qui organisaient la déstabilisation du gouvernement au travers des officines estudiantines et syndicales.

        -Ta solidarité c’était en faite la logistique de deuxième niveau pour un combat de faible intensité.
        Mais au lieu de fournir obus et soupe, ils fournissaient cocktail Molotov et sandwich.

      • Tout à fait Volti. Sauf que,… maintenant, les étudiants crèvent la dalle eux aussi.
        Alors oui, autant jeter toutes nos forces dans la bataille (pacifique mais ferme et déterminée). Finie la reculade !!

  4. Le chaos, le chaos, c’est beaucoup dire. Une grosse manif peut-être, mais le chaos, je doute que ce soit pour tout de suite.
    Ca viendra, j’imagine. Mais on verra ça quand les coupures d’électricité auront commencé. Ou quand le le bouclier tarifaire gaz/électricité sera levé.
    En fait, quand la répression violente sera parfaitement prête, il suffira de lever le bouclier pour que ça parte en vrille.
    Pour l’instant, il semble que ça ne sera pas en janvier ni février. On dirait qu’on a encore un peu de répit.

    • Le chaos commencera quand les gens n’auront plus a manger, ni pour se soigner… Quand je parlme de rien a manger, c’est pas une question d’argent, mais une question de penurie de biens alimentaires… Quelle difference entre un citoyen actuel et une bete fauve? juste sauter quelques repas… Et on y vient lentement mais surement. Mais a mon avis, peu de gens se rebelleront!!!! a moins d’un miracle qui decimerait les plus collabos de l’europe (ceux qui sont allé se faire vaxx pour sortir au resto ou partir en vacances a l’etranger, juste pour des questions de confort materiel), rien ne se produir de flagrant!!!!!! Et pourquoi ces collabos doivent disparaitre? Simplement car c’est acté, ces collabos qui composent la majorité seront les premiers a se rebeller contre ceux qui veulent que cela change, ils seront les bons soldats de la ripoublique!!!!!

      • @ Demeter – et chacune et chacun de nous, moi itou – la question me semble être maintenant:
        – Suis-je prêt.e à participer à un grand mouvement populaire de résistance et de création du Nouveau Monde ?
        Question subsidiaire:
        – Sous quelle forme pourra être ma participation ?
        Cela demandera beaucoup de discernement, car il ne s’agit pas de “rentrer dans le chou” des dirigeants, mais d’agir avec subtilité, intelligence, voire sournoiserie pour arriver à nos fins. Il faudra garder la tête froide. Rien n’est plus dangereux qu’une colère froide…

        • Comme je dis souvent 1000 hommes qui sont entrainés dans des techniques differentes suffisent a detruire un gouvernement et un chef d’etat… Et le tout sans bruit, sans eclat… Il faut des serruriers, des artificiers, des armuriers, des tireurs d’elite ou du moins de fins tireurs, et surtout du materiel, pas enormement, mais certains types de materiels, et deux choses absolument necessaires qui sont:
          – un appui liaisons coms sécurisées
          – des kilos de grosses burnes pour se lancer dans ce combat…
          Et surtout de la preparation, du renseignement…

  5. ouai! une manif le 19 ?
    une opposition contrôlée, ils choisissent des dates kabbalistiques, donc tous des collabos.
    Le 19 est un signal puissant imminant, éloquent qui nous indique que notre objectif est sur le point d’être atteint. C’est l’énergie positive dans toute sa force qui nous aide à fermer une porte pour mieux ouvrir la prochaine en toute sérénité et confiance face à l’événement. C’est le rappel que nous sommes en train de vivre un processus d’achèvement, que nous devons persévérer, continuer d’accompagner le changement afin de nous diriger vers le « mieux », « le meilleur pour nous ».

    • Puisque tu es dans la numérologie, allons un peu plus loin: 19.01.2023 fait aussi 27/9. C’est la fin d’une époque, le moment de liquider l’ancien, sans encore entamer le nouveau (qui sera en 1). Un beau jour pour se débarrasser de tout ce qui nous encombre !

  6. et en astrologie au mois de Mars vous aurez les mêmes scènes de blocages aux stations d’essence qu’en Octobre dernier et même pire (couplé avec les grèves, manifs, etc)…

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