C’est décidé, je repars en vacances !


Pour Illustration/123.rf

Au lendemain d’une très agréable petite pause estivale, le retour à la réalité est brutal en ce début de rentrée. Après avoir bien profité de la douceur du climat de nos côtes, qu’est-ce que j’apprends ? Qu’abondance et insouciance, c’est terminé ? Moi qui viens de quitter, non pas mon jet-ski mais mes espadrilles, je me vois donc fort dépourvu. Je n’avais pas l’impression d’avoir chanté tout l’été, la météo aurait été autrement moins sèche, mais il va me falloir affronter un hiver qui s’annonce des plus rude. Après un dernier coucher de soleil sur la mer en sirotant un verre, je me sentais certes privilégié mais j’apprenais aussi que j’allais devoir me sacrifier au nom de la liberté et cela m’a laissé un brin songeur.

Dans un pays vendu à la découpe (terres agricoles, aéroports, entreprises, etc.) par des politiques zélés à défendre les acquis du CAC 40 et à protéger les fonds de pensions, il va falloir faire des sacrifices. Dans un pays belliqueux qui cherche la guerre au lieu de la paix et qui voudrait même nous faire croire que les Russes seraient devenus fous au point de se bombarder eux-mêmes (centrale de Zaporijjia), il va falloir faire preuve d’abnégation. Dans un pays où les barbecues sont maintenant indésirables au même titre que les piscines selon des « écologistes » devenus la risée des peuples, il va falloir se serrer la ceinture, pour ceux qui en ont une. Dans un pays où l’on cherche à déconnecter le sexe du genre et où l’on aimerait pratiquer des opérations irréversibles sur des mineurs sans précautions, il va falloir faire preuve de résilience. Dans un pays qui nous a conduit au bord du gouffre financier par une gestion calamiteuse de la pandémie de Covid 19 et où les laboratoires ont été copieusement arrosés avec des produits inefficaces et dont la dangerosité n’a pas fini de nous surprendre, il va falloir faire confiance en l’Etat sauveur, l’Etat providence.

A ce stade, à vrai dire, je me sens tout à fait prêt à repartir en vacances. Mais non, on est déjà « dans le dur » en dépit de tous les avertissements des complotistes (Def : individus ayant raison quelques mois avant tout le monde) qui sentaient bien venir la catastrophe. Alors cela va donner quoi ? Des cessations de paiement pour le gaz et l’électricité, des pillages dans les magasins, des limitations de déplacements avec des forces de l’ordre en déroute, des grèves massives et des affrontements dantesques comme cela peut se produire lorsque l’on n’a plus rien à perdre ? Je ne peux pas savoir, je ne suis pas complotisto-antisémito-extrêmedroitiste, mais j’ai quelques inquiétudes.

Evidemment, la critique est facile. Toutefois, il y a bien des solutions. Sortir du marché de l’énergie ouvert à la concurrence voulu par Bruxelles qui a fait perdre ses capacités d’investissement à EDF, ne plus indexer le prix de l’électricité à celui du gaz, réinvestir rapidement dans la filière nucléaire, seule efficiente à l’heure actuelle en dépit de sa dangerosité, entrer dans des négociations entre l’Ukraine et la Russie sans être inféodés aux Etats-Unis via l’Otan, stopper la vente du pays aux investisseurs, ne plus se laisser dicter nos choix par des cabinets d’expertise étrangers dont la neutralité est loin d’être prouvée, empêcher autant que possible collusion, conflits d’intérêts et corruption, cesser d’importer de très loin tout un tas de choses dont nous n’avons aucun besoin, seulement envie, ne serait-ce que cela. La résilience qui consisterait à ne plus acheter cinquante tee-shirts dans l’année à cinq euros et fabriqués en Asie est non seulement acceptable mais souhaitable, à l’opposé de celle qui consisterait à ne plus pouvoir se chauffer, se déplacer ou tout simplement manger !

L’autre méthode consiste à ne rien changer et à terroriser une nouvelle fois notre gros peuple mou avec une huitième vague (quelqu’un a vu ma planche de surf ?) du Covid menée par un variant « beaucoup plus dangereux » promis dès la rentrée, de quoi tenir tout ce petit monde en respect. C’est vrai que la variole du singe et la grippe de la tomate n’ont pas trop bien marché, alors un petit coup de pression avec ce bon vieux Covid devrait permettre de contenir les débordements éventuels. N’oublions pas que cette gestion absurde, coercitive et économiquement dévastatrice ne nous a pas conduit à être un bon élève en matière de décès (0.22% de la population) mais a mis au grand jour le délitement de nos services publics, à commencer par l’hôpital. D’autres pays sans ces restrictions massives et sans limiter la prise en charge au seul Doliprane ont bien mieux résisté, comme l’Inde (0.037%, soit une mortalité 6 fois moindre), ou, plus proche de nous, la Norvège (0.07% soit une mortalité trois fois moindre), pour ne citer que ceux-là.

Etant donc complotiste, réac, has-been, vieux, la liste est non exhaustive, je crois que je vais m’en retourner à mes espadrilles, sans télévision et sans téléphone. C’est déjà un pas vers l’écologie et cela éloigne considérablement de la connerie… Bon, c’est vrai qu’en décembre en espadrilles et sans chauffage, je vais peut-être regretter.

Sylvain Devaux

About Sylvain Devaux

Universitaire de formation (Géographie et histoire), responsable d'archives après une carrière dans le tourisme, mais aussi correspondant de presse et ancien rédacteur en chef de la Robolution (Insolentiae).

2 Comments

  1. Eh ! Peut-être une solution, et c’est un natif de Sète qui nous l’a suggéré :
    « Vous envierez un peu l’éternel estivant,
    Qui fait du pédalo sur la vague en rêvant,
    Qui passe sa mort en vacances….. »

  2. Très agréable à lire!

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