L’Occident au bord de l’effondrement ?

Source Observateur-Continental

Le scénario du film culte Mad Max semble être sur la voie de se réaliser en Occident. L’essence, l’énergie électrique, le gaz, l’eau, la nourriture, les capacités médicales, les forces de police sur les zones balkanisées, notamment en France, tout comme les pompiers pour éteindre les incendies, sont en passe de manquer et de créer de manière irrémédiable des zones de conflits multiples dans les pays qui furent développés.

Selon les estimations du Fonds monétaire international, l’économie mondiale croîtra encore moins cette année que prévu. La cumulation des crises (Covid-19, menaces de nouveaux virus, conflit en Ukraine, tensions en Asie entre la Chine et l’Aukus, inflation), la mauvaise gestion des pays par les élites actuelles, l’introduction d’idéologies diverses sur le comment vivre entraînant des restrictions sur la vie courante, constituent des forces paralysantes qui se heurtent à la réalité pour faire face à ces crises multiples. 

 «Sombre et incertain». C’est par ces mots que le Fonds monétaire international (FMI) intitule son nouveau rapport. Et ce n’est pas seulement le titre qui semble pessimiste. Le FMI déclare sobrement que plusieurs crises affectent l’économie mondiale, déjà fragilisée par la pandémie de la Covid-19. Le rapport du FMI, qui a été publié juste avant un nouveau durcissement des relations économiques et diplomatiques entre Pekin et Washington, annonçait déjà qu’en Chine, de nouveaux confinements et l’aggravation de la crise immobilière ont conduit à une révision à la baisse de 1,1 point de pourcentage de la croissance, avec des retombées mondiales majeures.  Le ralentissement de la Chine a des conséquences mondiales: les verrouillages ajoutés aux perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale et la baisse les dépenses intérieures réduisent la demande de biens et les services des partenaires commerciaux de la Chine. Avec les nouvelles tensions, ces perturbations devraient augmenter. En Europe, les déclassements importants reflètent les retombées du conflit en Ukraine et le resserrement politique monétaire. L’inflation mondiale a été révisée à la hausse en raison des prix des aliments et de l’énergie ainsi que de la persistance de l’offre et de la demande déséquilibres. 

L’effet boomerang des sanctions contre la Russie sur l’UE. «Le conflit en Ukraine pourrait entraîner un arrêt brutal des importations européennes de gaz en provenance de Russie. L’inflation pourrait être plus difficile à réduire que prévu. Le durcissement des conditions financières mondiales pourrait induire un endettement et provoquer la détresse des marchés émergents et des économies en développement. De nouvelles flambées et fermetures en raison d’un retour de la Covid-19 ainsi qu’une nouvelle escalade de la crise du secteur immobilier pourrait freiner davantage la croissance chinoise et la fragmentation géopolitique pourrait entraver le commerce mondial et la coopération», rapporte le FMI. La hausse des prix continue de réduire le niveau de vie dans le monde entier. Le FMI avertit qu’ «un soutien budgétaire ciblé peut aider à amortir l’impact sur les plus vulnérables, mais avec des budgets gouvernementaux tendus par la pandémie et la nécessité d’une politique macroéconomique globale désinflationniste, ces politiques devront être compensées par une hausse des impôts ou une baisse des dépenses publiques», rajoutant encore une baisse de la qualité de vie de la population et attisant le mécontentement général. Le rapport du FMI évoque le réchauffement climatique qui vient se rajouter aux différents fléaux: «Pour terminer, l’atténuation du changement climatique continue d’exiger une action multilatérale urgente pour limiter les émissions et augmenter les investissements pour accélérer la transition verte». 

Coupures de courant. «Il faut prévenir les Français sur les coupures de courant à venir», plaide Agnès Verdier-Molinié dénonçant le manque d’informations venant des responsables politiques en France face à cette réalité. «L’hiver risque d’être rude car le risque est grand que l’on connaisse de longues périodes de coupures d’électricité dans les mois d’hiver. L’épisode caniculaire dont nous venons de sortir a déjà mis notre modèle énergétique à rude épreuve avec des coupures de courant qui se sont multipliées à Marseille, à Paris et même au Touque», indique-t-elle.

La directrice de la Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques (iFRAP) va dans le sens des analyses d’ Observateur Continental qui titrait: «La France lance son plan d’économie de guerre pour conserver la cohésion sociale» ou «Les pays de l’UE vont avoir froid cet hiver». La France est entrée dans une économie de guerre et 27 centrales nucléaires sur 57 sont fermées. La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, affirme que «les réserves stratégiques de gaz de la France seront remplies en totalité avant le 1er novembre». Cet état de fait n’a pas été encore réalisé. En outre, elle a annoncé qu’ «il est très important aujourd’hui, collectivement et en particulier les grands acteurs tels que les entreprises, les administrations ou encore ceux qui ont la capacité très vite de limiter leur consommation d’énergie, de faire en sorte de réduire leur consommation d’énergie».

Le plein des réserves stratégiques de gaz n’est pas une garantie pour passer sereinement l’hiver en France. Mad Max se déroule dans une société violente où la criminalité est en forte augmentation et où les pénuries stratégiques (essence, électricité, nourriture, eau) provoquent le chaos.  Faut-il s’attendre à de fortes tensions sociales déclenchant un effondrement de l’Occident? 

Pierre Duval

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11 Commentaires

  1. Ce qu’on appelle « L’Occident » n’a jamais existé. Encore moins qu’une entité que d’aucuns avaient appelé « Les États-Unis d’Amérique » alors que ces États, qui effectivement existent, n’ont jamais, n’ont surtout pas été unis. Ce qui existe, sommairement, aussi, c’est un District of Columbia arbitrairement séparé du reste — et séparé, il l’est effectivement — qui prétend légiférer pour ces États même de façon légère pour des intérêts censés leur être communs, ce qui bien entendu est faux. Il y a autant de contradictions, hormis une langue qualifiée comme commune, entre l’Estonie et le Portugal, qu’entre le Maine et le Texas. La différence est probablement bien plus grande encore entre ces États dits unis.
    .
    Un facteur, hormis la langue (il paraît qu’un habitant de l’Ohio ne réussit pas à comprendre un New-Yorkais pur jus) risque de perturber encore cette tentative de réconciliation : la religion, grand facteur de discorde par construction. Entre les façons de penser du sud plus ou moins « catholiques », et le carcan protestantiste et ses variantes, le fossé, dis-je, le gouffre ne cesse de s’agrandir. Tout cela, dans le contexte particulier de ce « micro-climat » , ne peut que s’exacerber.

  2. Encore un effet de l’Idiocratie : Il est devenu impossible de faire un article sans se référer à un film de fiction (américain, bien entendu).
    Pourquoi ?
    Parce que nos contemporains vivent dans des rêves nourris par ces romans en images. Parce que la plupart ne sont pas capables d’imaginer un thème de réflexion sans référence à ces « oeuvres » lancées à coups de millions de dollards, et vues évidemment par la majorité du troupeau bêlant.
    Je n’ai pas lu l’article au-delà des premières lignes; peut-être est-il bon ou mauvais, c’est sans importance pour moi (j’en ai lu des milliers avec à peu près le même titre et sans doute le même contenu). Je réagis seulement à ces premières lignes, qui s’adressent visiblement à des citoyens d’Idiocracie.

  3. On n’entent rarement citer « Malevil » de Robert Merle, c’est un roman dystopique bien ancré chez nous pourtant. ?
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Malevil
    Comme le dit Xana l’imaginaire du plus grand nombre est occupé par le cinéma US.
    Nous voilà maintenant parfaitement domestiqués.

    Pour madmax, ben madmax à la française c’est maintenant, suffit de suivre les réseaux, la barbarie c’est tout les jours. A moins qu’il soit plus confortable de regarder ailleurs.

  4. Malevil était un bon roman, malheureusement des idiots ont voulu en faire un film.
    En modifiant beaucoup le roman, ce qui n’a pas plu à Robert Merle.
    L’auteur du livre, sans doute mal protégé et en butte aux appétits des éditeurs, n’a pas pu empêcher ces imbéciles d’utiliser le non « Malevil » pour racoler ceux qui avaient lu le livre.
    Cela n’a pas eu d’importance car le film fut un échec complet – et c’est aussi bien ainsi.

    Ca aussi c’est de l’idiocratie. Faire un (mauvais) film d’après un (bon) livre permet à des tas de gens de voir l’histoire (ou ce qu’il en reste après les interventions de divers scénaristes sans talent) sans se donner la peine de lire l’oeuvre originale.
    C’est encore pire que les fameux « résumés » de Sélection du reader’s Digest.

    • Le film était épouvantable en effet mais le livre est bien mené, enfin pour moi qui ne suit pas un grand lecteur. Dans une situation de chaos, comment le pouvoir va se réorganiser…
      Hum, je rêve d’une ferme fortifiée.

  5. Leur plan se déroule comme prévu à ceci près qu’ils l’ont accéléré. Et comme nous sommes pour la plupart encore des moutons, nous serons vite près à nous taper sur la gueule à la première occasion, exactement le but de la manœuvre.
    Allons-nous enfin devenir adultes ? Oui, je dis bien « nous », car je vois bien des commentaires de ME qui se mettraient bien sur la gueule pour un mot, une expression, une idée qui ne correspond pas…
    Autre exemple: le sujet fait référence à un film. ok. Heureux ou pas, on s’en fout. L’important, c’est l’effondrement. La question serait alors: pensez-vous que c’est un effet d’annonce pour nous faire peur ? Ou bien que nous devons nous y préparer ? Ou … comment l’éviter ? …
    Quelles solutions préconiseriez-vous ?

    • Me suis fait la même réflexion, l’effet secondaire « se foutre sur la gueule » fonctionne parfaitement.
      Autonomie maximum. On va se faire presser comme des agrumes.

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