La reconnaissance biométrique s’invite par effraction

La commission des lois du Sénat a donc rendu un rapport intitulé « La reconnaissance biométrique dans l’espace public : 30 propositions pour écarter le risque d’une société de surveillance ». L’intitulé laisse songeur. S’il faut faire des propositions pour écarter un risque c’est qu’il est bien à nos portes, en étant assez naïf, je vous l’accorde. La surveillance existe déjà, caméras, téléphones portables, cartes bancaires, GPS, la liste est non exhaustive, se chargent de tracer nos vies depuis bien longtemps. Mais cette fois, il s’agit de passer un cap, déjà en partie expérimenté par l’abject « pass sanitaire » puis « vaccinal » qui conditionnait, mais il n’est pas encore enterré, votre accès à votre statut médical vaccinal sans que la vaccination ne soit obligatoire pour autant.

Dans ce rapport présenté en conférence de presse mercredi dernier, les sénateurs auraient donc tenté de « border » le projet de reconnaissance biométrique dans l’espace public ce qui peut partir d’une bonne intention pour éviter le fameux « modèle chinois » de surveillance et de coercition. Mais entre l’intention et la réalité, l’écart est parfois gigantesque. Les données ne seraient récoltées que dans certains événements et avec une information préalable des citoyens, la bonne blague ! L’on peut facilement imaginer que l’état d’urgence sanitaire pourrait bien être un domaine d’exclusion et autoriser toutes les dérives au moindre confinement, dont l’inefficacité est chaque jour un peu plus criante, sans même évoquer son aspect mortifère, comme à Shangaï où la situation est dramatique.

S’il n’y a aucune garantie concernant le stockage des données, sans doute un détail pour certains, les sénateurs expliquent que ces fameuses données, non utilisées, seront détruites immédiatement. Toutefois, à la demande des autorités, ces données seraient exploitées à postériori. Si quelqu’un peut m’expliquer comment l’on peut exploiter à postériori des données détruites immédiatement, je veux bien. Entre flou, incohérences et manque de garanties, ce rapport inquiète bien plus qu’il ne rassure. D’autant que l’Europe se rappelle à notre bon souvenir dans cette affaire avec son projet « d’identité numérique » qui ne devrait pas seulement contenir des données administratives simples mais tout ce qui pourra être jugé utile, au détriment de la protection des données personnelles, comme celles de santé par exemple.

Le « monde de demain » est donc bien sur les rails et avance au pas de charge (de l’oie ?). Grands médias « achetés « et « aux ordres », réseaux sociaux censurés et menacés de démantèlement, Macron rêve de détruire Facebook, voitures connectées enregistrant vos données, surveillance par reconnaissance faciale, système de « bons points » aux citoyens obéissants, l’Italie l’expérimente à Bologne, la technologie autorise tous les progrès comme toutes les dérives. Il semblerait tout de même qu’aujourd’hui, ce soit surtout le second volet qui intéresse les Gouvernements.

Sylvain Devaux

Sylvain Devaux

Universitaire de formation (Géographie et histoire), responsable d'archives après une carrière dans le tourisme, mais aussi correspondant de presse et ancien rédacteur en chef de la Robolution (Insolentiae).

A propos Sylvain Devaux

Universitaire de formation (Géographie et histoire), responsable d'archives après une carrière dans le tourisme, mais aussi correspondant de presse et ancien rédacteur en chef de la Robolution (Insolentiae).

7 Commentaires

  1. La phrase est en effet assez originale …Nous savons bien qu’ils veulent en venir à une surveillance totale. C’en est presque risible de les voir tourner autour du pot et mettre subrepticement le doigt dans la confiture. On vous a vus, bande de …!!

    Je distingue deux types d’objets de surveillance:
    – ceux qui sont de notre responsabilité immédiate: le portable, le GPS (quoi que, systématique sur les voitures neuves, je crois), la carte bancaire. Et même tout objet “obligatoire” qui ne sont pas sous enveloppe alu, dans notre portefeuille (la carte d’identité par exemple). L’alu ayant la capacité de les protéger des ondes et donc des repérages.

    – ceux contre lesquels il nous faudrait vraiment nous battre (mais peine perdue vu la façon positive dont nous sont présentées les chôôôses ! ): les caméras, drones, compteurs connectés, le wifi, la 4 G, 5 G…

    • Coucou Biquette, une paire de lunettes fumées et le fameux masque anticovid peuvent peut-être nous sauver non ?

      • Je pensais plutôt à une grosse paire de c….
        Sans doute le seul moyen d’arrêter tout cela.
        Merci pour vos commentaires.

        • @ Nomdemon, je ne suis pas ta pensée https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_mail.gif https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wink.gif.
          Oui Sylvain, une bonne paire devrait faire l’affaire. Mais voilà, ça devient denrée rare cette chose-là.
          Pourtant… il suffirait d’être… un certain nombre…
          Je crois que nous sommes nés au bon moment, quand il n’y avait pas tous les gadgets, quand on nous apprenait à ne pas être envieux, à nous contenter de ce que nous avions, à fabriquer ce qui pouvait nous manquer…
          Comment peuvent faire les jeunes qui sont nés avec le portable (oups… j’allais dire à quel endroit !), disons… dans le cerveau, habitués aux gadgets justement, à “lui, il en a un, pourquoi pas moi !”…
          Je ne sais pas. https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_unsure.gif

          • Mais si Biquette, peut-être que ce foutu masque nous servira finalement en empêchant la reconnaissance fessiale. Tel est pris qui croyait prendre !

  2. … (avatar text)

  3. Un peu de Patex, pour des plits artificiels, des tirages, des cicatrices etc…

    Et voila, modification Physique des traits du visage.

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