Source Nicolas Bonnal
« La guerre en Ukraine et le crépuscule de l’Occident » ; un texte visionnaire et eschatologique du général Jean-René Bachelet (auteur de « Sarajevo 1995, Mission impossible ») : « nous voilà revenus au banc des rameurs de la galère américaine, pour un naufrage de concert programmé… ». Envoyé amicalement par le contre-amiral Gaucherand (auteur d’un texte déjà diffusé et en lien ici-même). Un beau slam patriote en rab. Ecroulement de la situation financière occidentale selon le Financial Times en personne. En occident, on préfère les galères au moteur, mon général ! Remercions Ursula (alias Cruella) et revoyons la scène de Ben-Hur !
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Face à la guerre en Ukraine, nous sommes sommés de choisir notre camp selon un manichéisme absolu, en l’occurrence derrière une Amérique, redevenue le champion des plus hautes valeurs humanistes. Ceux qui émettent quelques objections le feraient au nom d’un « parti pris anti-américain virulent ».
La réalité historique qu’il faut bien regarder en face et qui devrait nous conduire à mieux percevoir la façon dont le monde apprécie quant à lui l’Amérique, donc l’Occident, est pour le moins contrastée.
*le génocide indien comme acte fondateur (pour le coup, le mot, fût-il anachronique, est rigoureusement approprié).
*la conquête des Philippines conduite avec une sauvagerie sans égale.
*la réduction en lumière et chaleur de 300 000 habitants d’Hiroshima et Nagasaki, pour l’essentiel civils de tous sexes et âges, sans objectif militaire, alors même que le Japon était soumis à un blocus hermétique, sans ressources, que la maitrise américaine dans les airs et sur mer était totale et que le mikado faisait des offres de cessation des hostilités. Si crime contre l’humanité il y eut ce fut bien dans ce moment-là.
*durant la « guerre froide », l’appui systématique et sans états d’âme à des dictatures de tous poils en Amérique, en Grèce et en Extrême-Orient.
*dans la même période, 10 000 jours durant, la mise à feu et à sang du Viet-Nam, et ses prolongements laotiens et cambodgiens, avec le résultat pitoyable que l’on sait et dont, avec le recul, on recherche vainement ce qui pouvait justifier des victimes qui se comptent par millions … Là encore, indéniable « crime contre l’humanité »…
*à peine l’implosion de l’empire soviétique survenue, en guise de « nouvel ordre mondial », un interventionnisme sans frein qui, via l’Irak, allait mettre, pour le coup la planète à feu et à sang, au prix de mensonges d’état désormais avérés.
Sans omettre, au prix de semblables mensonges, l’opération kosovare et le bombardement de la Serbie 45 jours durant, qui permet de redonner une nouvelle vie à une Otan dont nul ne voyait plus la justification.
….Encore ne s’agit-il là que des faits historiques les plus saillants.
Or, dans le même temps, et aujourd’hui plus que jamais, tout cela au nom de valeurs hautement proclamées: la dignité de l’homme, son intégrité, sa liberté ! Comment, hors Occident, n’y verrait-on pas qu’hypocrisie et duplicité ?
Je pensais pour ce qui me concerne que l’Europe, après avoir pris sa part au cours des siècles passés à une semblable hypocrisie, avait désormais pour vocation et destin de remettre l’Occident sur le droit chemin, seule voie susceptible d’assurer, dans le nouveau monde qui émerge, la pérennité de notre civilisation, mieux encore, d’en favoriser la renaissance et, pour cela de se dégager de l’emprise de son avatar d’outre-Atlantique.
Au lieu de cela, nous voilà revenus au banc des rameurs de la galère américaine, pour un naufrage de concert programmé…
Douloureuse perspective au soir de nos vies….
Jean-René Bachelet, le 5 mai 2022
Source Nicolas Bonnal
Un « parti pris anti-américain virulent » ?
Ce n’est même pas exactement cela. Le pilote était, et reste la City de Londres, et ce, depuis que les banquiers installés en Hollande ont changé de logis à l’invite de Cromwell le Jeune. Oh, certes, ils ont hautement participé, armés de leurs beaux principes d’origine genre « Seul compte le but, quels qu’en soient les moyens ». Ce sont eux qui ont façonné à leur image un pays en devenir, où ceux qui arrivaient là n’étaient pas forcément ni les plus instruits, ni les plus férus d’éthique.
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Il ne faut pas s’étonner si ce qui n’a pas réussi à devenir un peuple faute de temps (et le temps, c’est de l’argent pour ces gens-là, Monsieur) fait un peu n’importe quoi, le pire de préférence. Pour rappel, les Bush sont descendants directs d’un Pilgrim Father. Cela donne une idée.
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D’ailleurs, l’Amérique, cela va de Dawson City à Ushuaia, ce n’est pas que ces quelques arpents entre le Rio Grande et les Grands Lacs. L’Amérique est un continent. Mas c’est vrai qu’au niveau du Potomac, ce continent est quelque peu…. incontinent !