LA DESTRUCTION DES JARDINS DE L’ENGRENAGE DE DIJON
Le projet immobilier Garden State, situé à l’avenue de Langres de la ville de Dijon, prévoit la construction – par l’entreprise Ghitti immobilier – de trois-cent appartements dans des immeubles en béton, au sein d’un quartier densément peuplé et manquant cruellement d’espaces verts. Depuis un an, des ocupants s’opposaient au projet de construction en cultivant un vaste potager dans cette friche urbaibne de trois hectares, et en y expérimentant diverses méthodes alternatives de production agricole. Pendant ce temps, les écologistes avaient demandé à se réunir avec les employés de la mairie afin d’envisager une restructuration du projet qui impliquerait une prise en compte de l’équilibre entre l’espace urbanisé et l’espace naturel. Malheureusement, les pouvoirs publics de Dijon ont préféré opter pour l’emploi de la force.
Le 20 Juillet 2021, ce sont treize camions de CRS aidés par de nombreux policiers, qui ont procédé à l’assaut des jardins dans le but d’en déloger les militants écologistes. La Cour d’Appel a donné tort aux demandes de ces citoyens qui demandaient la préservation de cet espèce vert, à une époque où la destruction massive du sol naturel entraine des cycles naturels de plus en plus imprévisibles, voire néfastes, pour l’humain. Mais c’est le maire de Dijon, François Rebsamen, qui aura orchestré le coup de grâce en agissant de concert avec le préfet pour ordonner l’expulsion des jardiniers et la destruction définitive de cet espace d’expérimentation agricole et sociale. Mr. Rebsamen affirme penser que les écologistes sont trop radicaux, ce qui est une façon comme une autre de revendiquer son éloignement du Parti socialiste et sa volonté de rapprocher ce dernier du parti du président Macron, La République en marche, d’après un article du Huffingtonpost paru le 16 mai 2021. Un autre article paru sur le site participatif d’information Mediapart met le doigt sur un autre élément significatif : <<Il entama le projet de loi contre les travailleurs, plus tard baptisée Loi Travail (ou El Khomri, du nom de sa successeure) qui réduira leurs droits et leurs protections>>.
Mais revenons à l’avenue de Langres : le maire de Dijon contribue donc de maniètre conséquente à la tendance générale qui consiste à sacrifier les enjeux du bien-être et de la santé de la collectivité sur l’autel du libéralisme économique sauvage qui donne la priorité au développement de contrats privés faisant croitre le capital des entreprises dominantes d’un pays (lesquelles sont liées, dans les pays riches, à la construction basée sur la spéculation immobilière et bancaire, l’exploitation extrêmement contaminante des ressources du sous-sol ou la production chimique industrielle massive. C’est malheureusement la tendance que nous rencontrons à l’échelle mondiale malgré des décénies d’avertissements continus de la part des scientifiques et des événements naturels. Très récemment, de violentes inondations ayant eu lieu en Allemagne sont source d’un triste bilan comptant plus d’une centaine de morts. Or il semble bien établi par la communauté scientifique la fréquence de ce genre de phénomènes néfastes accélère au même rythme que l’on bétone et détruit le sol.
Sur le site participatif dijoncter.info, l’organisation écologiste dénomée « les Jardins de l’Engrenage » en charge des tentatives de dialogue avec les pouvoirs publics, résume ainsi la situation : <<Comme nous le martelons depuis des mois, avec de nombreuses études à l’appui, détruire les derniers espaces de nature en ville est gravissime à tous points de vue. L’aggravation de la surdensité en logements du quartier détériorerait la qualité de vie des habitants, avec l’augmentation de l’effet des îlots de chaleur lors des canicules qui vont inexorablement s’intensifier. Dans un quartier manquant déjà d’espaces verts et de lieux de sociabilité, faudrait-il d’ailleurs s’étonner de l’émergence de problèmes sociaux ?>> Malhereusement, à l’heure où nous écrivons ces lignes, les pelleteuses engloutissent les potagers et détruisent une batisse où se déroulaient diverses initiatives d’entraide sociale, les tronçonneuses coupent les derniers arbres, et les intérets personnels de quelques individus bien placées dans la hérarchie sociale priment encore une fois sur les espoirs des citoyens.
Xelnaga