Le spectacle donné par les hommes politiques, est de plus en plus affligeant mais, ce qui est encore plus évident et dangereux, c’est la soumission d’un peuple aux caprices contradictoires, d’individus qui brillent par leurs positions dominantes, et pas par leur empathie pour ceux qu’ils sont censés défendre et représenter. On est mal barré, s’il n’y a pas de réactions des gaulois. Partagez ! Volti
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Par Maxime TANDONNET
« Nouveau monde » ou « monde d’après », il est utile de se pencher sur la réalité de la vie politique aujourd’hui en France. Elle est dominée par un abêtissement général, perceptible autour d’une dizaine de paramètres:
La fin de l’engagement : les partis politiques supposés, selon la Constitution concourir « à l’exercice de la démocratie », sont en voie de disparition. La dernière enquête CEVIPOF d’avril 2020 sur l’état d’esprit des Français (vague 11bis), montre qu’ils sont devenus l’institution la plus impopulaire (11% de confiance). Les taux d’adhésion s’effondrent. Or, les partis politiques servaient classiquement à faire émerger les projets et à désigner les futurs responsables politiques. Par quoi ont-ils été remplacés?
La courtisanerie: elle se distingue de l’engagement par sa motivation: l’intérêt carriériste, la vanité ou simplement l’éblouissement puéril. Notre époque n’a rien à envier à celle de Saint-Simon. Courtisans et lèche-bottes prolifèrent autour du prince, obsédés, au mépris de toute dignité, par leur seule place au soleil.
L’incarnation : le sujet essentiel qui domine tout le reste est celle de l »incarnation. La formule est sur toutes les lèvres: « qui pour incarner? » La politique est avant tout affaire d’émotion et d’affect, se limitant au choix d’une idole, un gourou, une vedette médiatique dont la mission est « d’incarner ». Incarner quoi? La question ne se pose même pas, ou à peine. Le chef est une fin en soi, l’incarnation du rêve et de l’illusion à laquelle chaque citoyen est invité à se soumettre. Ce phénomène est le plus symptomatique du climat d’asservissement général.
Le grand spectacle: la vie politique a vocation à se muter en spectacle déconnecté de la réalité où s’ébattent des acteurs, des artistes de l’illusion. Faute d’agir sur le monde des réalités et de gouverner, ils se livrent à une surenchère d’annonces spectaculaires, de coups de communication, de slogans et de paroles creuses, de coups de menton, de provocations censées remplir le vide laissé par leur démission. Il n’est pas d’aveu plus évident de l’impuissance et du renoncement politique que les gesticulations d’un fanfaron.
La déconnexion: le triomphe du grand guignol est le signe de l’affaiblissement des courroies de transmission entre le politique et la société. Sur la dette publique, l’évolution des prélèvements obligatoires, la désindustrialisation, la maîtrise des frontières, la poussée de la violence et de la barbarie, l’effondrement scolaire, l’autorité publique a largement intériorisé le sentiment de l’impuissance publique et de la perte de ses leviers d’action.
La post démocratie: le qualificatif de démocratie appliqué à la nation moderne est au cœur de la duperie. Il est admis une fois pour toute que l’élection se résume à une sorte de fête des illusions. Ce que pense le peuple n’a pas la moindre esquisse d’importance. L’avenir se prépare sans lui et en dehors de lui. Il est conçu par des forces et des individus prétendument détenteurs de la vérité, sur l’ Europe, les frontières, la sécurité, la morale, les impôts et la dette publique, l’éducation nationale, c’est-à-dire les grands sujets de l’époque.
L’extrémisme ou démagogie: le néant des idées et des projets n’est en rien synonyme de tolérance, de concorde et de sagesse. C’est le contraire qui se produit. La nature ayant horreur du vide, le nihilisme se traduit par une fuite en avant dans la radicalisation et le sectarisme. Dès lors que le réel n’a plus la moindre importance, la politique devient surenchère de promesses démagogiques nonobstant les conséquences (sortie du nucléaire, revenu universel) et d’affrontement hargneux et sectaires entre fauves hystériques.
Le triomphe de l’indifférence: ce grand cinéma ou numéro d’illusionnisme se déroule sur fond d’indifférence générale. L’abstentionnisme (54% aux dernières législatives) est un mouvement de fond qui ne cesse de s’amplifier. La métamorphose de la vie politique en grand spectacle nihiliste pourrait susciter l’indignation et la révolte. Or ce phénomène n’est que sporadique et marginal. Le sentiment dominant est au repli individuel. Le destin collectif s’efface au profit de la quête d’une survie et la chute vertigineuse de la France, comme un radeau en perdition que le torrent entraîne vers le précipice, n’est pas la préoccupation des Français dans leur majorité.
L’irresponsabilité: l’indifférence générale est la porte ouverte à toutes les dérives et tous les abus. Les dirigeants peuvent faire absolument n’importe quoi aujourd’hui – clanisme, copinage, corruption avérée, mensonges, contradictions, fautes monstrueuses aux conséquences tragiques, insultes contre la nation, trahison – les mécanismes de mise en jeu de leur responsabilité (politique, judiciaires) et de sanction sont comme neutralisés. Tout est possible et rien ne semble devoir les arrêter.
La culture de médiocrité: dans ce monde nouveau disparaissent les références historiques et intellectuelles. Il en faudrait sans doute peu pour démontrer la vanité, l’absurdité et la dangerosité du grand cirque. Mais elles ont disparu. L’éclat de voix d’un footballeur, d’un présentateur de télévision d’une actrice de cinéma ou de n’importe quel pitre n’ayant jamais lu un livre vaut plus que la parole d’un écrivain du XXe siècle et n’importe quel tweet méchant écrase d’un coup de talon la pensée de Péguy ou de Bergson. Sur ce terreau de médiocrité s’enracine le nouveau monde décrit ci-dessus.
Voir aussi :
15 août, la déchristianisation de la France ** Tellement vrai**
Diplomatie du petit coq ** Il chante toujours faux le coquelet**
20 mots clés du « monde d’après » (petit lexique) **Excellent**
« Le nouveau monde ou l’abêtissement politique »
Effectivement, ça s’appelle la « dégénérescence des masses ».
Sauf qu’il ne s’agit pas du « nouveau monde » mais de la dernière pèriode de « l’ancien monde » qui fini, et que l’Evangile appelle « l’abomination de la désolation ».
Cette époque d’abêtissement, ou d’abrutissement a au moins le mérite de montrer une grande vérité : en considérant les hommes arrivés à cet état de dégénérescence, on est forcé d’affirmer une loi toute contraire à celle de la théorie Darwinienne : les hommes qui s’abandonnent aux impulsions de leur nature, c’est-à-dire qui agissent selon la sélection naturelle, ces hommes-là ne viennent pas du singe, il y vont.
C’est « La planète des singes » de Pierre Boulle, si nous ne prenons pas garde, et ne réagissons pas.
Aujourd’hui, la lutte est décisive : ou l’effondrement des nations dans la dégénérescence des masses, ou la brillante renaissance depuis si longtemps annoncée !
Réapprendre à se connaître soi-même et l’autre est le premier travail à effectuer si nous voulons avoir une chance de refaire un monde meilleur pour nos enfants, les leurs et tous les futurs enfants de la Terre.
https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/psychologieetloidessexes.html
Tu m’as l’air de t’y connaître en évolution des espèces, et aussi en matière de psychologie animale (sarcasme)…
Ah oui, si tu te cultives en lisant « livres de femmes – livres de vérité » ça se comprend…
En tous cas l’abrutissement des peuples n’a rien à voir avec l’histoire naturelle, c’est plutôt dû à la perversité des puissants car c’est tellement plus facile de gouverner des idiots.
Mais tes évangiles n’en disent rien !
Les écrits de Londres. (extraits).
http://lrsfr.free.fr/suppression_partis.html
Ca par contre ce serait une idée intelligente… mais ça ne peut marcher que dans une société déjà à-peu près démocratique. Ce qui est très loin d’être le cas en Europe occidentale !
Dans une société idéalement démocratique, le peuple s’exprime et le gouvernement exécute ce que le peuple a décidé. Soit par référendum, pour des questions très importantes (choix d’une constitution par exemple) soit par vote direct d’un certain nombre de citoyens tirés au sort pour chaque vote. Les partis politiques n’ont pas besoin d’être interdits, mais s’il n’y a pas de poste rémunéré à pourvoir à l’assemblée ou au gouvernement, on peut être sûr que les candidats se reconvertiront dans la publicité ou les affaires !
C’est là qu’on voit que l’humanité n’est pas l’aboutissement de l’évolution (pour ceux qui croient encore que nous sommes les « fils de Dieu ») : Nous sommes certainement plus « intelligents » que les autres espèces, mais incapables de nous servir de cette intelligence pour mettre au point une société juste. Notre avidité naturelle est bien trop importante.
Quand nous nous serons entretués (pour partager les richesses de la Terre) et empoisonnés avec nos propres déchets (générés pour gagner davantage de fric), d’autres espèces viendront à leur tour. Elles ne seront sans doute pas aussi intelligentes que nous, mais sauront mieux gérer leur avidité et auront des chances de réussir.