« La vie, c’était mieux avant » : pourquoi les Français n’en peuvent plus ?

Source Géopolitique Profonde

Le 11 mai à 17h, on demande aux Français si c’était vraiment mieux avant… et leurs réponses sur l’insécurité, la perte de respect et la déshumanisation d’une société trop connectée laissent un étrange goût de vérité.

L’insécurité a redessiné les comportements

Ceux qui disent que « c’était mieux avant » s’appuient d’abord sur une réalité quotidienne : la sécurité a reculé. Les récits sont précis, les souvenirs clairs. On laissait les portes ouvertes, on marchait tard dans les rues, les enfants jouaient sans surveillance. Aujourd’hui, c’est l’inverse. La peur s’est installée. Une passante confie qu’elle n’ose plus sortir après 20h, alors qu’autrefois, elle n’y pensait même pas. Ce n’est pas une peur irrationnelle, c’est une modification structurelle du rapport à l’espace public.

La différence se mesure aussi dans les gestes simples. Regarder autour de soi, éviter certaines rues, être sur ses gardes : ces comportements sont devenus des réflexes. Le sentiment d’insécurité, même lorsqu’il ne correspond pas à des agressions directes, transforme la liberté de mouvement. Là où régnait l’insouciance, il y a maintenant une tension constante. Cette évolution ne s’explique pas seulement par les faits divers ou les médias, mais par une expérience vécue et partagée.

Les témoignages évoquent une époque où les quartiers étaient plus paisibles, où chacun connaissait ses voisins. Aujourd’hui, les regards se croisent moins, la méfiance domine. Le changement n’est pas uniquement statistique. Il est social et psychologique. Une rue bien éclairée ne suffit plus à rassurer. Ce sont les liens sociaux, la confiance mutuelle qui faisaient la vraie sécurité, bien plus que les caméras ou la présence policière.

À cela s’ajoute une perception d’impuissance. Beaucoup estiment que la violence n’est plus traitée avec fermété. Les incivilités se banalisent, les conflits explosent plus vite. Cette impression d’un monde devenu imprévisible renforce l’idée que le passé, au moins, offrait un cadre stable. Une époque où les règles étaient claires, respectées, et où chacun savait ce qu’il risquait en les enfreignant.

Enfin, l’insécurité n’est pas qu’une affaire de faits. C’est une ambiance, une atmosphère pesante. Lorsqu’une majorité affirme se sentir moins en sécurité qu’avant, ce n’est pas une illusion collective. C’est un indicateur fort que notre société a rompu avec un équilibre qui, pour beaucoup, semblait naturel et rassurant.

Des liens humains brisés par le progrès

Un autre constat revient sans cesse : les relations humaines se sont détériorées. Il ne s’agit pas d’idéaliser un passé parfait, mais de rappeler qu’autrefois, les échanges étaient plus simples, plus directs, plus respectueux. La cohésion sociale existait au quotidien. On se saluait, on prenait des nouvelles, on s’entraidait sans y réfléchir. Aujourd’hui, chacun vit dans sa bulle. L’individualisme a remplacé la communauté.

Le respect mutuel, évoqué par plusieurs participants, semble avoir disparu. Le langage est plus agressif, les comportements plus égoïstes. Les anciens parlent d’une époque où l’éducation faisait autorité, où les adultes avaient un rôle clair, où les enfants apprenaient à respecter l’autre. Ce n’est plus le cas. Le lien intergénérationnel s’est effrité, et avec lui, une partie du ciment de la société.

La technologie n’a rien arrangé. Bien au contraire. Les écrans omniprésents ont isolé les individus. Chacun parle à son téléphone plutôt qu’à son voisin. L’interaction humaine a été réduite à des likes et des messages brefs. La présence physique ne garantit plus l’attention de l’autre. Les discussions de trottoir, les cafés partagés, les jeux entre enfants ont cédé la place à un monde connecté, mais profondément déconnecté de l’humain.

Cette déshumanisation n’est pas neutre. Elle produit de la solitude, de l’indifférence, du mépris. Ce n’est pas un changement superficiel. C’est un changement de civilisation. Et ceux qui regrettent le passé regrettent surtout cette capacité à exister ensemble, à être reconnus, à avoir une place. Aujourd’hui, l’anonymat domine. Et avec lui, l’exclusion silencieuse.

Le lien social ne se décrète pas. Il se construit dans le quotidien, dans les petites attentions, les regards, les paroles échangées. Or, ces gestes ont disparu, aspirés par une course à la rentabilité, à la rapidité, à l’efficacité froide. Ce que beaucoup regrettent, c’est d’avoir perdu un monde où l’humain passait avant la machine.

Le choc d’une modernité sans boussole

L’évolution rapide de la société est perçue par beaucoup comme une agression. Les repères disparaissent les uns après les autres. Les traditions, les valeurs, les rythmes de vie ont été balayés par une modernité qui avance sans pause, sans explication. Ce n’est pas le progrès en soi qui est rejeté, c’est sa brutalité, son absence de transition, sa logique d’accélération constante.

Les jeunes générations apparaissent comme des produits de cette mutation. Elles vivent dans un monde saturé d’objets, d’informations, de sollicitations. Un passant souligne que les enfants d’aujourd’hui ont besoin de gadgets pour s’amuser, là où, autrefois, un ballon suffisait. Cette remarque résume bien un sentiment d’artificialité généralisé. Plus on accumule, moins on savoure. Plus on innove, moins on comprend.

Les anciens ne s’opposent pas à la technologie, mais à son usage dominant. Ils dénoncent une société qui sacrifie l’essentiel pour l’immédiateté, qui fabrique du confort au détriment du lien, qui promet la liberté mais produit la dépendance. Le smartphone n’est pas qu’un outil. Il est devenu une barrière invisible, un mur entre les individus. Ce que les gens regrettent, c’est un monde où l’on parlait vrai, sans filtre.

Le rythme des changements ne laisse aucun répit. Ceux qui ne s’adaptent pas sont laissés sur le bord du chemin. Ce sentiment de déclassement alimente le malaise. Dans un monde où tout change en permanence, les plus vulnérables sont oubliés. Ils ne réclament pas un retour en arrière, mais un temps pour comprendre, pour respirer, pour retrouver du sens.

Enfin, ce qu’expriment les passants, c’est une envie de stabilité. Pas d’immobilisme, mais d’équilibre retrouvé. Le passé leur offrait des repères, des rythmes, une hiérarchie claire des choses. Aujourd’hui, tout semble flou, instable, négociable. Ce n’est pas une critique de la modernité, c’est une alerte : sans cap, la société se désagrège.

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16 Commentaires

  1. Un souvenir….
    Jeune employé de banque, j’avais pris tout simplement ma toute petite voiture, pour monter un week-end à la capitale (400 Km)
    J’étais réveillé : comme le samedi on travaillait, à 2 heures du matin le dimanche j’ai démarré la voiture, et hop ! direction Paris.
    Les autoroutes n’existaient pas encore, mais il y avait de vagues tronçons déjà construits, que j’ai empruntés. A 7h30 du matin, j’étais arrivé. Une place tranquille de parking gratuit sans difficulté Rue du Départ. Non, il n’y avait pas la Tour Montparnasse, elle était en construction. J’ai pris mon café, me suis enquis d’un hôtel. J’avais encore de bonnes jambes, on m’a trouvé une chambre au sixième, pas chère du tout.
    Je me suis dirigé vers le Grand Palais, où était installé alors le Festival du Son pour lequel j’avais une invitation. Puis le soir, je me suis baladé dans les quartier du nord-est. Le périph’ n’était pas encore en service. Je me suis enfoncé ainsi en banlieue, puis j’ai repris le métro pour rentrer.
    Pas un instant je n’ai eu l’impression de courir le moindre danger. Et il faisait nuit ! C’était en 1971. Je ne le ferais pas aujourd’hui.

  2. Bonjour,
    La vie, c’était mieux avant
    avant quoi……………!!avant l’importation d’immigrés sauvages sans fois ni lois ou d’immigrés fanatiques aux moeurs barbares………!!Nous avons connu les blousons noirs et les blousons dorés , mais ces voyous avaient un code de l’honneur ; quand aux pervers psychopathes , ils etaient cernés et traités avec justice et efficacité , les juges rouges n’existaient pas encore

  3. On ne voit plus d’auto-stoppeurs. Demandez-vous pourquoi.

  4. En général, les « c’était mieux avant », c’est juste des vieux cons réacs…

    Mais là faut bien admettre qu’avec tout ce qu’on prend dans la gueule à la fois, c’est difficile de ne pas être d’accord.

    Ceci dit, je crois qu’il serait plus juste de dire que c’était moins bien avant que ce que ça devrait être maintenant, mais bien mieux que ce que c’est réellement devenu à cause des ordures qui nous dirigent, que ce soit officiellement ou dans l’ombre.
    Même si d’un certain point de vue, ça serait sans doute largement moins pire si on était pas aussi cons.

    • – Dans mon entourage de jeunesse, je n’ai jamais entendu dire mes parents et même dans tout mon entourage que « c’était mieux avant » !https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wacko.gif
      – Face à l’effondrement moral des années 60, la seule chose que j’ai entendu, ce sont des vieux qui ayant subit la(les) guerre(s) disaient :
      « On est bon pour la prochaine (guerre) ! ».
      …En fait, ce n’étaient pas des vieux cons aigris comme on aurait pu le penser, mais des visionnaires extralucides de qualité biblique.https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yahoo.gif.

  5. C’est une vaste question à laquelle on ne peut pas répondre
    dans sa totalité : tant de sujets étant soumis à ce cadre de vie.
    Pour ceux qui ont connu le franc,pour ceux qui on connu la sécurité dans les transports franciliens,pour ceux qui ont appris les codes postaux des départements français..
    On peut ratisser large dans notre cadre de vie,individuellement ou
    familiale.
    Je me souviens de ces années 80 où chaque lundi ou presque,(ça dépendait des bonnes notes scolaires)je prenais le bus 145 pour aller à Rosny2 au ciné.

    j’avais deux pièces de 10 fr Mathieu,je payais le bus ,le ciné et une gourmandise et il m’en restait.
    le bus était vers 17H30,et je rentrais vers 20H30
    Je ne crois pas que mes enfants pourraient faire de même,de nos jours,au même endroit..et au même age

    Prenez conscience que l’avenir sera bien pire,sur bien des sujets,on a franchi des caps sans précédents et dans 20/25 ans,on se posera la même
    interrogation..
    je vous re conseille la lecture du livre: « l’avenir de la société industrielle »
    de Théodore Kaczynski
    https://editions-hache.com/essais/pdf/kaczynski1.pdf

    ce livre répond à certaines questions qui sont les pièces maitresses
    de ce qui fait notre cadre de vie.
    -Le sentiment d’infériorité
    -La sur-socialisation
    -Le processus de pouvoir
    -Les activités compensatrices
    -L’autonomie
    -Les sources des problèmes sociaux
    -L’effondrement du processus de pouvoir dans la société
    moderne
    -Comment certains s’adaptent
    -Les motivations des scientifiques
    -Nature de la liberté
    et bien d’autres..
    Il n’aborde pas ou très peu le coté économie qui
    est pourtant un dénominateur conséquent.

  6. On devrait se sentir en sécurité, il y a pas loin du millier de bandes de racailles dealers en france.

  7. Face à l’obscurantisme woke : le livre choc qui a failli être interdit

    https://youtu.be/Pk0xW2QpbEM

  8. Dans le village, on se connaît, on se salue, on bavarde parfois un moment, on s’inquiète de l’un ou de l’autre …
    Bien sûr, le corollaire, ce sont parfois les ragots, mais les incivilités sont vite repérées et on peut – parfois – reprendre un gamin qui fait une bêtise sans encourir les foudres des parents. Même si, parfois, on entend: ce sont des enfants ! Ce qui signifie alors: laissez-les emm… les voisins, ils sont si jeunes …

    Ce n’est pas pour autant que rien ne se passe. Il y a eu des coups de feu au bar – qui a changé de propriétaire depuis – et les boulistes font toujours du tapage la nuit. On a eu droit aux caméras et les gens s’en foutent. Plus rassurant ? Je ne sais pas, personne en parle.

    Mais je me souviens d’un temps où en effet, on laissait les portes ouvertes – agréable en été – et les vélos devant le commerce. Là … je n’essaierais plus.
    La ville, je l’évite. La plus proche – environ 40 000 hab – est devenue une ville étrangère selon les quartiers. J’aime me sentir chez moi.

  9. La revue de presse de Pierre Jovanovic sur TV Liberté.

    https://youtu.be/lo-KKLE4-C4

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