« 96 % de réussite au bac, 95 % d’échec à l’examen pour devenir diagnostiqueur immobilier et faire un DPE ». L’édito de Charles SANNAT

Source Insolentiae

Le réel mes amis est une chose terrible.

C’est l’ennemi mortel de tous les idéologues du monde à travers les âges.

Le problème avec le réel, c’est qu’on peut tout imaginer, tout fantasmer, mais il vous rattrape.

Toujours.

Cela peut mettre du temps.

Mais il vous rattrape.

Toujours.

Vous avez entendu parler de l’effondrement des résultats de la France dans le classement Pisa. Pas grave. On ne voit pas les conséquences. Pas grave.

Et puis un jour, brutalement on se rend compte que les moteurs des avions tombent (aux Etats-Unis où 35 % des salariés de Boeing sont sous cannabis), que les trains n’arrivent plus à rouler, ou demain vous verrez qu’on n’arrivera plus à ramasser les poubelles, à soigner dans les hôpitaux ou à lutter contre la prolifération des rats qui mangent désormais les enfants dans leur sommeil. D’ailleurs autrefois, dans ma Normandie reculée, on emmaillotait les gosses et on les pendait aux chevilles qui dépassaient des poutres des maisons pour les mettre en hauteur hors de portée des rats… c’était il y a 2 siècles.

Aujourd’hui je voulais partager avec vous deux chiffres.

Deux résultats à des “examens”. 

Le premier c’est les résultats du bac 2024.

“Le taux de réussite au baccalauréat général est de 96,1 %, en hausse de 0,4 point par rapport à la session de juin 2023.” source Education nationale ici.

Le second c’est le taux symétrique d’échec aux examens pour devenir diagnostiqueur immobilier et faire un DPE.

“Alors que les taux de réussite aux épreuves de certification DPE et audit énergétique ont connu une forte chute depuis l’entrée en vigueur des nouvelles modalités d’examen au 1er juillet 2024, les organisations des diagnostiqueurs alertent sur l’urgence de la situation. Cela fait un peu plus de deux mois que les règles pour obtenir les certifications diagnostic de performance énergétique (DPE) et audit énergétique ont changé : augmentation de la durée de formation initiale, évolution des modalités d’examen… Or, le taux de réussite des candidats a fortement baissé suite à l’entrée en vigueur de cette nouvelle formule, au 1er juillet 2024. Dans un courrier envoyé le 2 octobre 2024 aux pouvoirs publics, l’association des organismes de certification de personnes (AOCP) déclare en effet estimer “un taux d’échec sur la partie théorique à plus de 80 % pour le domaine audit énergétique et de 80 à 95 % pour le domaine DPE”.

96 % de réussite au Bac, pour un taux d’échec de 95 % aux DPE !

Et là le réel vous revient en pleine figure.

Voilà ce que donne 20 ans de démagogie, de classe “inclusive” et de médiocrité institutionnalisée.

Cela ne fonctionne pas.

Nous ne sommes plus capables de former.

Vous savez je fais partie de ceux qui pensent que tout le monde a sa place et que chacun doit avoir sa place dans la société. Mais je peux vous affirmer pour recueillir de très nombreux témoignages que l’enseignement n’est plus possible aujourd’hui avec l’hétérogénéité des élèves que l’on impose dans les classes. C’est sur l’autel du mieux pour certains et d’un tout petit nombre, la destruction des capacités intellectuelles et cognitives du plus grand nombre. C’est l’illusion de croire que 96 % des gamins peuvent avoir un “bac”. C’est faux.

Et d’ailleurs le Bac, n’est qu’un examen sanctionnant des connaissances à un instant. Cela n’a rien à voir avec les talents de l’individu.

Pour autant, vous ne pouvez avoir ces deux chiffres sans les mettre en relation.

Il faut les lier.

Il faut les relier entre eux.

Nous savons tous que le bac ne vaut strictement plus rien.

Nous savons tous que le niveau s’effondre.

Nous savons tous que les jeunes utilisent massivement Chat GPT et ne lisent plus, ne travaillent plus, n’apprennent plus.

Nous assistons à un effondrement intellectuel du pays.

Et pourtant… nous avons des usines à faire tourner, des centrales nucléaires à surveiller, des avions à faire voler, des DPE à réaliser.

Nous n’arrivons plus à rien.

Nous nous effondrons sous deux grands poids.

Le poids de la complexité.

Le poids de la médiocrité généralisée, du manque d’ambition, des mensonges, de l’idéologie et de la démagogie.

Sauvez vos enfants de cela.

Cultivez chez eux la connaissance, la lecture, le savoir, le langage, les mots, la pensée.

Vous êtes certain d’en faire les leaders de demain, car il y aura tout un monde à reconstruire.

Imaginer un seul instant que l’IA sauvera le genre humain de sa propre inculture crasse est une illusion.

A un moment dans la vie, il faut travailler.

Quand on n’a pas travaillé pendant 20 ans, il devient difficile de former des gens à devenir diagnostiqueur immobilier.

Sans gars et autres gattes pour nous faire des DPE point de “transition écologique” dans le bâtiment.

Et encore, je ne vous ai pas parlé des gars et des gattes qui ne savent plus réparer les chaudières au gaz… qui pètent chez les locataires dans les logements.

Une société ne peut bien tourner que quand les gens sont bien formés.

En France et pas que, nous “déformons” nos gosses. Ne cédez pas à cela. Résistez. Préparez l’avenir en préparant vos enfants.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

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8 Commentaires

  1. Excellent. Cela remet l »église au centre du village.

  2. Comparer (encore une fois)
    Quand j’ai passé le Bac, c’est 17% de la classe d’âge qui l’a eu. A l’époque, pour passer l’oral il fallait d’abord avoir l’écrit.
    Mais ceux qui ne l’avaient pas ? Dès l’âge de 14 ans ils étaient aides familiaux dans les fermes (bien plus nombreuses qu’aujourd’hui, après en général deux ans de passage dans des écoles d’agriculture, ou ils étaient apprentis chez les nombreux artisans ; quelques-uns, ayant obtenu le BEPC, finissaient techniciens ! Et compétents !
    .
    Il y a toutes les chances pour que la plupart des professeurs des écoles nouveaux seraient bien en peine pour passer avec succès l’ancien Certificat d’Études Primaires. Même après une adaptation accélérée au programme de l’époque….

  3. Clair et net en effet. Très bonne démonstration.
    @ JClaude, j’ai eu un jour les épreuves du certificat d’études, il est certain que je l’aurais raté s’il avait eu lieu à notre époque. Après … l’école, c’est loin, le bac itou. Mais quand même …

    Un prof d’Anglais, un voisin, me disait que les jeunes ont du mal à apprendre car ils ne se sentent pas d’avenir. Du genre « à quoi bon ? »
    Et on peut le comprendre: à quoi bon faire des efforts quand la guerre est à nos portes, que l’économie s’effondre, que … bref, vous connaissez le tableau.

    Ce n’est pas la connaissance qu’il faut leur donner mais le goût de cette connaissance, le goût d’apprendre. Mais là encore, d’apprendre quoi ? Pas des histoires fausses. Le bourrage de crâne, ça suffit. Il y a tant de belles choses à apprendre … juste pour le plaisir…

  4. Pour ajouter ma pierre à l’édifice, je dirais que le problème n’est pas seulement la médiocrité, il y a aussi la suffisance sans limite des incultes.

    Ils sont médiocres, minables, débiles, et pourtant extrêmement fiers d’eux et ne supportent pas la moindre remise en question de leur talent inexistant ou la moindre atteinte à leur amour-propre.

    Bref, c’est pas seulement des abrutis, c’est des abrutis qui sont persuadés d’être des génies, même quand ils se rendent compte qu’ils sont pas foutus de planter un clou… Et ça c’est largement pire que d’être simplement con.

    • Bravo Paulau, c’est beaucoup ça…. ceci dit, comme il y a plus de 50 ans que je n’en ai pas eu l’occasion, aujourd’hui j’aurais de la peine à me souvenir comment extraire une racine carrée, alors que même au Bac Philo on pouvait se faire interroger sur les dérivées, la carte du Brésil ou les pensées de Nietzsche …

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