Supprimées par Nicolas Sarkozy en 2002, elles sont à nouveau utilisées par la Direction générale de la sécurité intérieure, – DGSI -, depuis l’instauration des états d’urgence successifs, afin de proposer au ministère de l’Intérieur des assignations à résidence, perquisitions administratives et autres mesures d’exception.
Pour une fois que Nicolas Sarkozy avait adopté une bonne mesure en les supprimant, elles sont réapparues. Mais de quoi s’agit-il ? De ces fameuses notes blanches. Dignes d’un état policier, ce que la France est devenue, elles sévissent de nouveau depuis 2015. Le prétexte invoqué étant, vous vous en doutez, l’état d’urgence. Entre 2015 et 2017, nous avons vécu sous menaces terroristes, donc sous état d’urgence, puis nous avons enchaîné l’état d’urgence sanitaire de 2020 jusqu’au 1er août 2022. (1) Bienvenue dans le monde sans fin et programmé des « états d’urgence ».
En théorie, l’état d’urgence a été levé depuis lors. Mais qu’en est-il réellement ? Car, comme l’Hydre de Lerne, vous coupez une tête, mais une autre apparaît. Les Parisiens médusés ont assisté au bouclage de la capitale avant et pendant les JO de Paris. Grillages, contrôles, QR code pour rentrer chez soi, gendarmes, policiers et militaires armés jusqu’aux dents à tous les coins de rues. L’oppression policière à son paroxysme ? Que nenni ! Elle a encore de beaux jours devant elle. Laurent Nuñez, préfet de police de Paris depuis juillet 2022, – mais qui, rappelez-vous, s’était illustré aux côtés de Christophe Castaner dans la répression violente des Gilets Jaunes -, vous le prouve en déclarant, il y a peu, vouloir maintenir la vidéosurveillance algorithmique testée pendant les JO à Paris. (2)
Comme si tout cela ne suffisait pas, derrière cette débauche « sécuritaire » et dans un silence assourdissant, d’obscurs gratte-papier décident, dans la plus grande impunité, de votre sort. Malheur à vous si votre nom apparaissait dans une note blanche. Car, aussitôt, la machine infernale administrative se met en marche. Gérald Darmanin a annoncé fièrement à la fin des JO que 559 MICAS – Mesures Individuelles de Contrôle Administratif et de Surveillance – ont été prononcées à l’occasion de la tenue des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. (3) (4) (5) (6)
Un certain nombre de ces Micas visait des personnes, ni condamnées, ni même mises en examen, mais qui ont eu leur vie gâchée grâce à un auteur anonyme d’une de ces fameuses « notes blanches ». Ni signées, ni sourcées, ni datées. Juste de vagues soupçons de troubler l’ordre public. Il faut réaliser qu’une assignation à résidence, pour une durée indéterminée, ruine votre vie professionnelle et familiale. Vous risquez de perdre votre travail, votre couple et votre entourage.
Une infernale aberration tout comme la protection surréaliste des OQTF. Car, on peut légitimement se demander pourquoi un bon nombre d’OQTF restent en toute impunité sur notre territoire. Les notes blanches, ne serviraient-elles qu’à cibler les voix dissonantes qui osent contester la doxa gouvernementale ? En attendant, certains OQTF sèment la mort et la destruction dans notre pays, témoin le meurtre odieux de Philippine le 21 septembre 2024. À ce sujet, l’OQTF Marocain assassin récidiviste aurait dû être expulsé de France depuis au moins le 4 septembre 2024 car, le Maroc avait fait « parvenir son autorisation d’expulsion » aux autorités françaises. (7) Demande qui, mystérieusement, n’a pas été suivie d’effets. Pourquoi ?
La Mesure Individuelles de Contrôle Administratif et de Surveillance ne s’applique donc pas à un OQTF ? Son expulsion non plus ? Les scribouillards anonymes, préfèreraient ils contrôler quelques marginaux ? C’est assurément moins dangereux que de mettre la pression sur des OQTF récidivistes !
Ces fameuses notes blanches ne sont ni datées, ni signées, afin de protéger les fonctionnaires qui les rédigent. Mais les protéger de quoi ? De la rancœur légitime venant de citoyens lésés ? Le courage semble jouer les absents chez les technocrates. Se cacher derrière un clavier devient un sport national. Ces notes contiennent des extraits de rapports de police ou de renseignement sans aucune précision de leurs sources. Un fourre-tout anonyme, qui peut vous assigner à résidence pour une durée indéterminée et vous établir un « superbe » CV que vous aurez le plus grand mal à contester. Car, comment voulez-vous remettre en cause une note blanche puisqu’elle n’est, ni signée, ni datée et ni sourcée ?
Comment se débarrasser d’un faux rapport éventuel puisque vous ne connaîtrez jamais sa source, ni de quel service il émane ? Le parcours du combattant administratif est ouvert. Bon courage et bienvenu dans le monde glauque, sournois et destructeur des notes blanches.
Cette méthode insidieuse et cachée peut bousiller la vie de ceux qui osent s’opposer à l’État profond français et peut vous tomber sur le coin du nez du jour au lendemain.
La liberté d’expression n’est qu’une façade creuse. En coulisse, vous êtes menacés tous les jours si vous faites partie des voix contestataires. Comme dit le proverbe « un homme averti en vaut deux ». Savoir que ces notes blanches existent permet d’assurer ses arrières.
Claude Janvier.
Écrivain, essayiste et chroniqueur. Auteur du livre « Les Démasqués. Qui dirige réellement le monde ? » et co-auteur du livre « L’État Profond Français. Qui, comment, pourquoi ? » KA Éditions https://kaeditions.com/
Notes :
(1) https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A15851
(2) https://fr.news.yahoo.com/laurent-nu%C3%B1ez-pr%C3%A9fet-paris-veut-223046254.html
(3) https://www.capital.fr/economie-politique/assignation-residence-1394075
(7) https://www.lopinion.ma/France-le-rapatriement-des-OQTF-maghrebins-refait-surface-apres-le-meurtre-de-Philippine_a58283.html
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Petit à petit, l’Inquistion (re)fait son nid (remplacer les mots « Eglise » par « Etat » et « Inquisition » par « Justice en macronie »
Au Moyen Âge, nous allons voir apparaître les monstruosités juridiques de l’Inquisition, qui met les honnêtes gens à la merci des coquins, qui, après avoir supprimé l’accusation « légitime », « inscriptio et in crimen subscriptio », proscrivait la défense et excommuniait la réponse, comme attentatoire à l’infaillibilité de l’Église, donc hérétique. Se défendre, c’est discuter l’autorité qui vous attaque. L’Église se fait juge sans appel. Cependant, elle a horreur du sang, dit-elle, et c’est pour cela qu’elle confie au bras séculier l’exécution des hérétiques qu’elle condamne. C’est elle qui signe la sentence, mais ce n’est pas elle qui l’exécute ; et, si le pouvoir séculier refuse de se faire bourreau à sa place, c’est lui qu’elle accuse d’hérésie. Un soupçon, une dénonciation anonyme, suffisent pour vous jeter dans la torture. C’est la délation occulte érigée en principe, le huis-clos des séances, la sécurité assurée aux témoignages à charge, le refus d’entendre les témoins à décharge ; c’est l’infamie érigée en justice, faisant au Chrétien un devoir de la trahison, un mérite de la délation, autorisant la déposition des parents contre leurs enfants, des enfants contre leurs parents, du mari contre sa femme (quant à celle de la femme contre le mari, elle devait être plus difficilement admise).
Enfin, la torture va jusqu’à introduire dans cette étrange procédure le faux témoignage de l’accusé contre lui-même. Du reste, tout accusé était d’avance perdu.
Quelle lugubre époque ! Que de supplices, d’angoisses, de désolations ! Que de mal jeté dans le monde par l’aveugle fanatisme, par l’instinct de domination, par l’affolement des criminels qui rejettent la responsabilité de leurs actes et torturent ceux qui en furent témoins !
L’Église a horreur du sang. Elle professe l’hématophobie, mais elle fait tuer par les autres.
Et l’Église se justifie en disant que l’Inquisition n’a été que le fruit des passions de quelques hommes et qu’elle ne peut en porter le poids. Étrange justification ! Car ces hommes n’étaient que la résultante de son système, le fruit de ses doctrines.
Proposée d’abord comme institution temporaire, l’Inquisition fut transformée en établissement régulier et permanent par le Concile de Latran en 1215 et par celui de Toulouse en 1229.
C’est à Toulouse que fut établi le premier tribunal inquisitorial ; c’est l’évêque de cette ville qui le présida ; et c’est grâce à Louis IX, « Saint Louis » dit « le Prudhomme », que cette institution se créa.
Néanmoins, le caractère français était hostile à l’Inquisition. Alors qu’au XVIème siècle les Guises firent de vains efforts pour la remettre en vigueur, l’édit de Romorantin, œuvre de l’illustre chancelier Michel de l’Hôpital (1560), empêcha le rétablissement de l’Inquisition, en attribuant exclusivement aux évêques le soin de constater l’hérésie et aux Parlements celui de la punir. Cependant, il y eut toujours à Toulouse, jusqu’à la Révolution de 1789, un frère de l’Ordre de Saint-Dominique qualifié du titre d’inquisiteur ; mais ce titre n’impliquait en réalité aucune fonction.
L’Inquisition avait eu pour prétexte l’hérésie des Albigeois (Cathares) ; cette hérésie ayant disparu vers la fin du XIIIème siècle, les fonctions de l’Inquisition se trouvèrent sans emploi. Du reste, l’influence croissante des Justices royales diminuait la tache des inquisiteurs en France.
Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/lescathares.html
Cela me rappelle les dictatures d’Amérique latine…
Le tribunal révolutionnaire en 1793 1794, dans le genre c’était du même tonneau que l’Inquisition, mais au nom des droits de l’homme et de la liberté, prosternez-vous …