Par Christelle Néant pour Donbass-Insider
Faute de succès sur le front sud à présenter lors du sommet de l’OTAN qui se tiendra à Vilnius dans quelques jours, l’Ukraine pourrait être tentée de mener une provocation à la centrale nucléaire de Zaporojié afin de justifier une intervention plus directe de l’Occident dans le conflit avec la Russie.
Après un mois d’offensives infructueuses, à envoyer ses soldats mourir en vagues successives sur les défenses russes en région de Zaporojié et de Donetsk, l’Ukraine a bien dû se rendre à l’évidence. Kiev n’aura aucun résultat positif à présenter les 11 et 12 juillet 2023, à la réunion de l’OTAN qui se tiendra à Vilnius. Or, cette absence de résultat positif veut dire que l’Ukraine risque de voir l’aide financière et militaire occidentale diminuer. Ce que Zelensky ne peut pas se permettre. Sans cette aide, la guerre serait finie rapidement, et l’économie ukrainienne s’effondrerait immédiatement.
Alors dès le 16 juin, lorsqu’il était déjà clair que l’offensive tant attendue ne donnerait pas les résultats escomptés, Zelensky a commencé à préparer l’opinion publique à une catastrophe impliquant la centrale nucléaire de Zaporojié, qui est sous contrôle de la Russie depuis l’année dernière. Dans une interview accordée à NBC, Zelensky a ainsi accusé la Russie de vouloir faire exploser la centrale nucléaire de Zaporojié. Pourquoi ? Juste parce que Moscou n’a prétendument pas à cœur la sécurité de l’Ukraine et pour déstabiliser cette dernière.
Peu importe dans cette logique des plus bizarres que la région de Zaporojié où se trouve la centrale nucléaire, fasse désormais partie du territoire russe… Et que la Russie risquerait donc de contaminer son propre territoire en faisant une telle chose, pour un gain militaire absolument nul. Le seul argument amené par Zelensky serait que vu que la Russie aurait prétendument détruit le barrage de Novaya Kakhovka, elle peut aussi faire sauter la centrale nucléaire de Zaporojié. Sauf que c’est l’Ukraine qui a régulièrement bombardé le barrage de Novaya Kakhovka et qui s’en vantait même encore fin 2022 !
Une semaine après cette annonce fracassante de Zelensky, l’Ukraine a annoncé qu’elle lancerait des exercices simulant les conséquences d’une explosion à la centrale nucléaire de Zaporojié. Exercices lancés effectivement quelques jours plus tard, en région de Dnipropetrovsk, et Nikolaïev, ainsi que dans les parties des régions de Zaporojié et Kherson sous contrôle ukrainien.
Dans la foulée, des documents annonçant la future évacuation de Nikopol (une ville située sur le territoire sous contrôle ukrainien, qui est située en face de la centrale nucléaire de Zaporojié, sur l’autre berge du Dniepr) et des localités environnantes sont apparus sur le segment ukrainien d’internet.
Dans le même temps, Zelensky a continué à insister sur la future destruction de la centrale nucléaire de Zaporojié par la Russie, afin de préparer l’opinion publique au futur désastre. Il est même allé jusqu’à annoncer que la Russie avait installé des camions bourrés d’explosifs dans la centrale pour la faire exploser, et qu’elle aurait aussi miné les bassins de refroidissement. Mais il y a eu un couac. Il se trouve que non seulement des observateurs de l’AIEA (Agence Internationale de l’Énergie Atomique) sont en permanence sur place, mais qu’en prime, Raphael Grossi, le directeur général de l’agence s’est rendu en personne à la centrale nucléaire de Zaporojié récemment. Or, sur le plateau de France 24, il a déclaré qu’il n’avait rien vu là-bas qui étayait les propos de Zelensky, et que ses équipes présentes sur place font des rapports tous les jours. En clair, ce que raconte le président ukrainien n’a rien à voir avec la réalité !
Et contrairement à la Russie, qui n’a aucun intérêt stratégique ou militaire à faire exploser une centrale nucléaire qui est sous son contrôle et sur son territoire, l’Ukraine a un motif pour mener une provocation à la centrale de Zaporojié ! N’ayant pas réussi en un mois d’attaques successives à percer les défenses russes, Kiev se retrouve sans résultat concret à présenter à Vilnius pour justifier que les pays de l’OTAN continuent de jeter de l’argent et des armes dans le tonneau des Danaïdes qu’est devenue l’Ukraine !
Il ne lui reste dès lors que l’option de la provocation, afin d’obtenir une implication plus directe des pays occidentaux dans le conflit avec la Russie. La destruction de la centrale nucléaire de Zaporojié, ou la dispersion de matériel radioactif suite au bombardement des stocks présents sur le territoire de la centrale devant servir à présenter la Russie comme un pays terroriste qui utilise des méthodes de guerre interdites.
Ce qui accrédite cette thèse c’est le fait qu’un avion américain WC-135R Constant Phoenix, capable de détecter la présence de particules radioactives, est arrivé le 1er juillet 2023 en Crète, alors qu’habituellement il opère depuis la Grande-Bretagne. En clair, un avion capable de « prouver » qu’un incident nucléaire a eu lieu est arrivé non loin de la zone de conflit, alors que Kiev accuse la Russie de vouloir provoquer un tel incident.
Dès l’année dernière certains va-t-en-guerres comme Tobias Ellwood, Président de la commission de la Défense à la Chambre des communes du Parlement britannique, ou Adam Kinzinger, un membre de la chambre des représentants des États-Unis, ont annoncé qu’un incident provoqué par la Russie à la centrale nucléaire de Zaporojié serait considéré comme une attaque contre les pays de l’OTAN et déclencherait l’application de l’article 5 (c’est-à-dire l’entrée en guerre des pays de l’OTAN contre la Russie).
Une position identique à celle du sénateur américain Lindsey Graham, qui veut faire passer une résolution indiquant que la destruction par la Russie d’une installation nucléaire doit être considérée comme une attaque contre l’OTAN !
« La résolution Graham-Blumenthal :
1. Convient que le déploiement d’armes nucléaires tactiques de la Fédération de Russie en République de Biélorussie constitue une menace pour l’Ukraine et les États membres de l’OTAN.
2. Considère que l’utilisation de toute arme nucléaire tactique par la Fédération de Russie, la République de Biélorussie ou leurs mandataires, ou la destruction d’une installation nucléaire, la dispersion de contaminants radioactifs sur le territoire de l’OTAN causant des dommages importants à la vie humaine, constituent une attaque contre l’OTAN nécessitant une réponse immédiate, y compris la mise en œuvre de l’article V du Traité de l’Atlantique Nord.
3. Demande instamment à l’administration actuelle de consulter les dirigeants de l’OTAN et d’autres partenaires européens afin d’élaborer une réponse globale visant à minimiser la menace pour les civils et à coordonner une réponse diplomatique et militaire adaptée à la situation. »
On a là le motif parfait pour pousser l’Ukraine à une telle provocation : pousser l’OTAN à entrer ouvertement en guerre contre la Russie.
J’aimerais néanmoins rappeler à tous les cinglés ukrainiens, américains, britanniques et autres qui soutiennent une telle réaction, et donc une escalade brutale du conflit, que Moscou dispose de plus de têtes nucléaires que les États-Unis et d’un système de réponse automatisé (même s’il n’y a plus personne pour appuyer sur le bouton les ogives seront tirées en réponse à un bombardement nucléaire de la Russie) ! En clair, en cas d’attaque ouverte de l’OTAN contre la Russie, tout cela se terminera par une annihilation nucléaire mutuelle !!!
Est-ce que vous réalisez que vous êtes en train de signer pour votre suicide ainsi que celui d’une bonne partie de l’humanité juste pour ne pas devoir admettre votre perte d’hégémonie sur le monde ? Est-ce que vous pourriez rebrancher ce qui vous sert de cerveau cinq minutes avant de balancer de telles âneries dans les médias juste pour vous faire mousser dans les cercles va-t-en-guerre ? Parce que le reste de l’humanité n’a pas signé pour votre délire de suicide collectif ! Si vous ne supportez pas le déshonneur de votre perte d’hégémonie, allez vous faire seppuku dans votre salon et laissez le reste de l’humanité continuer à développer un monde multipolaire. Merci !
Christelle Néant
jusqu’à preuve du contraire aucun territoire conquis par les troupes russes n’est reconnu par la communauté internationale. Des regions annexées ont été repris par les troupes ukrainiennes…
En général on fait le point des territoires a l’issue d’une guerre, pas pendant… c’est trop fluctuant !
En l’état, la centrale est donc sur le territoire ukrainien. Ce serait une curieuse manœuvre de la part des ukrainiens, pour leur pays, leur peuple et les peuples voisins, de l’otan, qui les aides dans cette guerre. parcequ’une telle catastrophe ne se limiterai pas a la region de la centrale bien évidemment.
C’est de la com, du blabla comme tout ce qui tourne autour du nuclaire depuis le début du conflit. Un bon moyen de montrer les dents ni plus ni moins.