Proposé par Christine G.
Auteur(s) : Laurent
Destinataire(s) : Tous les citoyens
La pétition
Notre admirable système de retraite, qui marchait si bien à l’origine, a tellement été attaqué par les différents pouvoirs en place depuis quarante ans qu’il atteint un niveau de dépérissement insupportable pour de plus en plus de retraités.
Et cela ne suffit pas ! MACRON veut l’achever pour accroître encore les profits des plus riches.
Rien ne s’oppose pourtant à un retour en grâce de l’actuel système avec une augmentation des pensions de retraite et un abaissement de l’âge de sortie de l’emploi car le travail des Français n’a jamais produit autant de richesses qu’aujourd’hui.
En France, le PIB n’a jamais cessé d’augmenter depuis son instauration à la fin de la seconde guerre mondiale. Il n’y a aucun problème démographique, aucun problème de financement, aucun problème d’âge concernant les retraites. Seulement un problème politique (l’économie c’est avant tout des choix politiques).
Deux grandes options s’opposent dans la lutte des classes en matière de régime de retraite :
SOCIALISATION DE LA VALEUR (notre actuel Régime Général de la sécu).
- Choix politique : tout travailleur a droit (droit politique) à la poursuite du salaire après l’emploi.
- Convention sociale que cette option sous-tend : notre travail produit de la valeur pour la société même lorsque l’on n’est pas employé. La société fonctionne également avec la valeur que les retraités produisent hors de l’emploi. La fin de notre soumission à des employeurs c’est-à-dire des propriétaires lucratifs (je vous invite ici à ne pas confondre employeur et entrepreneur) peut donc intervenir très tôt dans la vie, il suffit d’en prendre collectivement la décision.
CAPITALISATION DE LA VALEUR (AGIRC ARRCO et autres épargnes par fonds de pensions).
- Choix politique : seuls ceux qui accumulent des cotisations (ou des points) pendant qu’ils sont au service d’employeurs ont droit à une pension après l’emploi.
- Convention sociale que cette option sous-tend : notre travail crée de la valeur seulement lorsque l’on s’active au profit de propriétaires (quand on est employé). Ils s’approprient la valeur en profitant de notre travail et cette propriété leur confère le pouvoir de décider de son utilisation. On devient une charge pour les profiteurs quand on ne travaille plus pour eux. Ils ont donc intérêt à ce que cela intervienne le plus tard possible et au plus bas prix (pour eux, la main d’œuvre est une ressource comme une autre).
La réforme que nous propose MACRON consiste à démanteler totalement la première option pour la remplacer par la seconde.
« There is no alternative » n’est-ce pas ?
Bullshit ! Il y a une alternative et nous la pratiquons avec succès depuis 80 ans !
Nous avons oublié qu’à l’origine de la construction du RÉGIME GÉNÉRAL DE LA SECURITE SOCIALE, la retraite était un droit à la poursuite du salaire, c’est-à-dire la reconnaissance de notre qualité de producteur de valeur pour la société, et non le droit à la contrepartie de cotisations (catéchisme que la bourgeoisie a fini par nous mettre en tête pour nous cantonner au rang « d’êtres de besoins » et contrôler nos vies).
Pour poursuivre la réforme des retraites commencée en 1946, nous devons refuser que la classe dominante puisse s’approprier la valeur toujours croissante qui n’est que le fruit de notre travail.
C’est nous qui travaillons, nous qui produisons la valeur, et c’est eux qui décident ?
C’est bien de l’éternelle lutte des classes dont il est question dans cette affaire des retraites et non d’un problème de financement totalement artificiel, au sein d’une nation dont l’économie est au plus haut de son histoire !
Nous devons décider nous-même de l’utilisation de la valeur que nous créons comme à l’origine du RÉGIME GÉNÉRAL lorsque c’était les travailleurs qui dirigeaient les caisses et non l’État.
Il faut refuser que le travail soit cantonné dans l’emploi et affirmer, revendiquer, que les retraités continuent à produire de la valeur pour l’économie : soutien scolaire, garde d’enfants, vie associative, représentation citoyenne… et bien d’autres activités économiques encore si nous le voulons. Tout cela ne doit plus être du bénévolat ! Les retraités ont donc droit à la poursuite de leur salaire lorsque nous décidons qu’il est temps pour eux de ne plus bûcher pour des employeurs.
Le réel nous montre que le champ du travail est infini. La réalité que nos aïeux ont commencé à construire en 1946 c’est l’émancipation du travail ! Mais l’autre réalité que nos dirigeants échafaudent avec acharnement depuis 40 ans c’est le vol de nos vies par des profiteurs libéraux qui nous asservissent jusque dans nos vieux jours. Leur projet c’est le retour à l’âge d’or du capitalisme du 19ème siècle !
La vraie réforme qu’il convient de poursuivre consiste à étendre le REGIME GENERAL DE LA SECURITE SOCIALE pour supprimer définitivement la capitalisation qui pèse lourdement sur nos salaires et sur nos vies.
Réapprenons à construire nos droits à retraite comme l’ont fait nos anciennes et anciens lorsqu’ils ont créé le REGIME GENERAL en poussant plus loin les revendications :
- 100% du meilleur salaire net de notre carrière financé par une hausse du taux de cotisation sur la valeur ajoutée primaire. Valeur primaire, c’est important, cela permet de réduire le coût des profits ce qui est bénéfique pour l’économie réelle.
- Un régime de retraite unique : le REGIME GENERAL DE LA SECURITE SOCIALE, plus de caisses complémentaires. Envoyons aux pelotes l’AGIRC et l’ARRCO et tous les systèmes à points ou les fonds de pension qui nient la logique du salaire.
- Pas de plafond d’affiliation ni de plafond de cotisation, tout le monde au même régime (ce qui ne veut pas dire tout le monde au même salaire).
- Une gestion totalement salariale donc responsable (plus de profiteurs, plus d’employeurs ni d’Etat),
- Des gestionnaires tirés au sort parmi les salariés pour assurer une indépendance des intérêts financiers.
Rien d’utopique dans cet appel ; il prend parfaitement en compte la réalité économique :
- PIB en croissance permanente (nous produisons plus de valeur que jamais).
- 40% du PIB ponctionnés par la propriété lucrative désormais ; augmentation de 15 points depuis les années 80 (début de la dérégulation des retraites et de la sécu dans son ensemble). C’est la raison première pour laquelle notre système de retraite part à vau-l’eau. Le flux de valeur qui l’alimente a été volontairement réduit par nos dirigeants successifs depuis 40 ans pour être dirigé vers les bourses des profiteurs.
Nous devons généraliser le formidable système de retraite que nous ont légué nos anciennes et nos anciens. Mais il nous faut également étendre son principe à de multiples secteurs de l’économie pour augmenter notre pouvoir commun sur la valeur et enfin décider de la société à construire pour nos enfants.
La bataille qu’engage MACRON sera sans doute décisive pour nos vieux jours. Il est donc important que cette pétition ne reste pas dans les tiroirs. Faites-la circuler !
Cette pétition est inspirée du travail de l’économiste et sociologue Bernard FRIOT.