Source Lediazec
Pierre Soulages est mort à 102 piges. Paix à ses cendres. Qu’on les protège des bourrasques et de la foudre ! Tout mort a droit à la vérité.
Il y a longtemps, dans la ville de Lannion, j’exposais ma poésie, la partageant avec artistes peintres et photographes. Jouxtant le lieu, dans un local d’Etat, j’ai eu l’occasion de zieuter la sauce au noir et la floppée de nuances de Soulages dont on itinérait les œuvres de centre culturel en centre culturel à travers l’Hexagone, sur ordre du ministère de la Culture. Mitterrand aimait Soulages. Un reportage télé que j’ai visionné plus tard montrait le président lui rendant visite dans son sanctuaire, à l’écart du monde, loin de la foule, scellant par le fait son intronisation au panthéon des célébrités dont le nom s’insère dans le catalogue de l’Histoire de l’art, à tort ou à raison.
Même si le public ne comprend goutte à la chose, ni n’aime ce qu’il pense être une couillonnade, la machine à enduire de l’éloge submergeait l’esprit critique de tout son poids.
J’ai quitté le lieu où les institutions l’avaient imposé, l’esprit brouillé par le malaise et, aussi, par la colère. Qu’on puisse à ce point nous prendre pour des péquenots m’insupportait !
J’avais éprouvé le même sentiment avec le cinéma et ce que l’on appelait la « Nouvelle vague », à laquelle je n’ai jamais pu adhérer malgré des efforts de politesse très louables. Des faiseurs qui jouaient à faire croire qu’ils pensaient, alors que leur babillage sonnait aussi creux que cela pourrait se faire dans le crâne d’un australopithèque récemment découvert. Oh, l’infiniment lointain murmure du néant dans l’oreille des sourds et muets !
Mes potes de l’époque, biberonnés aux « choses fondamentales » de l’engagement culturel avec un grand C, trouvaient là de quoi se prendre pour des grands penseurs, méprisant les gens de faible condition, qui cependant les nourrissaient, crachant sur le prolo une bile dédaigneuse, rêvant à des mondes éthérés, du haut du vide sidérant qui les empêchait de voir autre chose que leur beau miroir !
Dire cela (et bien d’autres choses encore) de Pierre Soulages dans les années 80/90 était sacrilège ! Jack Lang distribuait ses sucreries à la sortie des collèges et il fallait se prosterner devant le dieu « culture » et son armée ! Les soldats de la Junte de l’art vous sautaient sur le râble vous réduisant à l’état de chiffe, si jamais vous osiez ne serait-ce qu’un début de doute devant la grande œuvre imposée au public ! Juste si on n’ouvrait pas dans nos « démocraties » décadentes des camps de rééducation pour un nettoyage express du disque dur.
Ce sont les mêmes petits soldats, ou leur alter ego (ça se reproduit si vite !), qui aujourd’hui militent pour la culture Woke, la transidentité, la Grande Réinitialisation et le Nouvel Ordre Mondial, si cher à Klaus Schwab et aux vampires du VIème Reich, qu’on désigne du côté de Davos d’une pudique « IVème Révolution Industrielle » !
Ces mêmes domestiques, cornaqués et téléguidés, dont l’activité principale consiste à militer pour des causes funestes. L’important étant de déclencher de la rivalité et de la haine, ce tous contre tous si cher aux mondialistes : le noir contre le blanc ; l’arabe contre le noir et contre le blanc ; la femme contre l’homme ; les enfants contre leurs parents…, les vrais ennemis vivant dans l’ombre (de moins en moins ces temps-ci), ourdissant des nouveaux complots, au cas où ceux-là n’atteindraient pas l’objectif programmé.
Voilà que je m’égare ! Tant que ça ?…
De tout ce que j’ai lu sur Pierre Soulages depuis sa disparition, la page que lui consacre Egalité & Réconciliation est de mon point de vue celle qui résume le mieux l’artiste et la dérive de l’art en ce monde. Comme tout le reste !
Sous l’Casque d’Erby
Pierre Soulages s’est soulagé de cette vie. Qui sait ? C’est peut-être lui qui a la meilleure part…..
Hé oui, parfois les plus idiots réussissent dans l’apparence de la vie.
Mon père qui avait essuyé les bancs de la Lonja (école des beaux arts de Barcelone dans les années 40) avait rencontré Dali grâce à son prof de sculpture, Frédérico Marès.
Assis autour d’un verre, Dali expliquait sa fulgurante renommée. Il expliquait qu’il s’habilla avec un pyjama rayé blanc et noir pour peindre une toile sur la place d’Espagne à Barcelonne. Les journalistes, qui faisaient leur travail, le traitaient de fou, ce qui donna l’occasion à Dali d’expliquer à mon père que dans ce monde il faut peindre des tableaux pour les fous.
Il abandonna le figuratif pour ne peindre que des toiles du style que vous connaissez.
Ce que Dali ne disait pas c’est qu’il appartenait au parti franquiste vainqueur de la guerre mais celà n’explique pas toute sa réussite. Mon père qui peignait des huiles pour son plaisir disait < pour qu'une œuvre soit belle il faut qu'elle soit objective> c.a.dire qu’elle plaise au plus grand nombre.
Dali avait vu juste le plus grand nombre sont des fous.
mon père signait Horta le nom de sa mère.
@ criminalita. Merci du commentaire. A mon avis, Dali n’avait qu’un parti, le sien. Sinon, il se réclamait volontiers de la monarchie. Il était fort décrié par les antifranquistes. Je n’ai jamais pu m’y résoudre. Je l’ai toujours gardé à l’esprit comme un des chantres de la génération de 27, avec Buñuel, Lorca, Jorge Guillén, Rafael Alberti ou, encore, l’excellent Leon Felipe…
Je me souviens de cette sortie de Dali débarquant à l’aéroport de Barajas lors d’un « retour d’exil » très médiatisé. A la question d’un journaliste lui demandant ce qu’il pensait de Franco, il répondit avec son accent inimitable ceci : « Franco est l’homme le plus important au monde… Après moi ! »
Tout Dali est dans cette réplique ! Tout antifranquiste que j’étais, j’ai toujours été très indulgent avec le bonhomme. Quant à son talent…
je la connaissais pas cette réplique de Dali.
Il avait raison pour la folie, d’ailleurs j’ai toujours dit à mon père Antonio Rodriguez Horta d’oser la folie car elle est aussi porteuse de découvertes, d’inspirations et de créations qui parfois révèlent des sentiments cachés heureux ou pas, mais l’important c’est qu’il se faisait plaisir derrière son chevalet en pleine nature. ces paysages étaient vrais, figuratifs sans excès d’impressionisme.
Sa joie provenait des mélanges de couleurs, en plus il exerçait le métier de peintre en bâtiment, puis il m’appris que le noir n’existe pas dans la nature et depuis cette découverte tous ces tableaux sont devenus lumineux. Je l’ai souvent accompagné et suis toujours imprégné de cette joie qu’il avait en partant ces jours de congé peindre l’amour. Peindre c’est faire l’amour, me l’avait il dit à mes 25 ans. J’ai d’autres anecdotes sur ce que Dali lui avait raconté ce sera pour plus tard, là j’ai rendez-vous.
Sache que mon grand-père était condamné au peloton d’exécution par Franco mais mon père et ces frères purent convaincre, avec un couteau, l’avocat de le sortir de prison.
Il fût gracié et interdit d’exercer sa profession de médecin à vie, il soignait les rouges.
@criminalita. Comme c’est drôle. Moi aussi, j’étais peintre en bâtiment, jusqu’à ma retraite et j’adorais le mélange des couleurs. Le matin, sur les chantiers, à l’entame, on essuyait rouleaux et brosses qu’on plongeait dans l’eau la veille afin qu’ils ne sèchent pas, sur des coins de murs. J’ai lu quelque part dans des livres sur l’art que les premiers peintres abstraits étaient les peintres en bâtiment. Sûrement !
Pour ma part, je me suis orienté vers l’écriture, dont j’ai découvert le mystère et la passion vers les vingt ans. Sous Franco, comme dans toute dictature, le savoir n’était pas la priorité de l’église et des militaires… Le taux d’anaphabètes dans les années 60 était à un niveau incroyable ! La guerre civile a laissé des traces durables de sang et de cendres dans les esprits. Ce furent les années noires que chaque famille porte comme un fardeau longtemps caché.
La bonne journée.
Ah ces fameux artistes qui font des gribouillages et sont encensés par le snobisme des prétendus experts…
https://www.deco.fr/objet-deco/deco-murale-cadre-miroir/actualite-759741-insolite-amateurs-art-estiment-2-5-tableau-ikea.html
https://etudestech.com/evenements/intelligence-artificielle-ia-midjourney-concours-colorado-state-fair-victoire-polemique/
C’est ça la réalité. L’Art n’a rien à voir avec le talent. Demande à l’idiot du village de peindre une bouse quelconque, ajoute la signature d’un peintre célèbre, prend 4 ou 5 experts qui font autorité et qui affirment que le tableau est bien du peintre célèbre, et tous les amateurs d’art seront prêts à claquer des millions pour acheter cette croute. Et ils y verront tous des sens cachés et des émotions/messages du peintre pour alimenter leur snobisme à la con.
Franck Lepage à propos de l’art « content-pour-rien » :
http://www.youtube.com/watch?v=cWxhbJqyfqY
En lisant sur lui, j’ai remarqué c’est d’où il vient :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Soulages