Petits graphiques d’avant Noël | Par H16

Par H16

Alors que l’inénarrable François Bayrou, le grand léchant mou de la politique française, nous mitonne actuellement un petit gouvernement tout ce qu’il y a de plus cramé, ce petit billet sera l’occasion de faire une sorte de bilan d’une année 2024 bien remplie sous forme de quelques petits graphiques fort illustratifs de la situation courante.

Dans cette petite série de graphiques, le premier est déjà connu mais mérite d’être rappelé tant les hurlements des gauchistes sur le manque de personnel ou de moyens se font chaque jour plus stridents, en dépit d’une réalité sans ambiguïté pointant sur l’exact contraire :

Eh oui, le nombre de personnes employées par l’État français dans deux des trois fonctions publiques n’a cessé de croître, et de croître plus vite que la population et que l’emploi privé. Autrement dit, les couinements des gauchistes qui réclament sans cesse plus de moyens et plus de personnel sont entendus et suivis d’effet, sans le moindre doute.

Cependant, force est de noter qu’en face, les services publics rendus par cet effectif en croissance très soutenue ne sont pas meilleurs d’année en année, au contraire même : les plus grosses croissances dans l’emploi public sont dans les collectivités territoriales et les hôpitaux et c’est, coïncidence troublante, là où les services sont actuellement les plus dégradés.

Y aurait-il un lien ?

L’augmentation soutenue de l’emploi dans ces branches se traduirait-il par un accroissement des emplois parasitaires, des « bullshit jobs » comme on les qualifie parfois, qui se concrétiseraient par une augmentation de la bureaucratie et des tracasseries administratives, ainsi qu’une diminution du temps consacré par les opérationnels à fournir les services de base car trop occupés par les tempêtes de cerfas à remplir et de réunions inutiles à gérer ?

On est en droit de se poser la question, qui viendra s’ajouter aux autres qu’on pourra se poser en regardant le graphique suivant, qui montre l’évolution des salaires payés par l’État, passant de 24,9 milliards d’euros en 1978 à 129,4 milliards d’euros en 2022 (soit à peu près 2,4 milliards d’augmentation tous les ans).

Cette augmentation des salaires, relativement linéaires, est à mettre en rapport avec l’augmentation, nettement moins linéaire et en tout cas pas sur la même pente, des effectifs correspondants : le total des salaires versés n’augmente pas du tout à la rapidité de l’augmentation du nombre des salariés de l’État. Autrement dit, il emploie de plus en plus de personnes dont le salaire moyen tend à nettement diminuer ce qui revient à constater que la fonction publique, non content d’être remplie de personnes employées à peigner des girafes, paye de moins en moins bien y compris ceux qui, effectivement opérationnels, font réellement tourner la machine.

Entre le harcèlement bureaucratique, les procédures internes étouffantes, les contraintes administratives et légales délirantes d’un côté, et de l’autre une tendance aux salaires moyens à s’éroder, on comprend dès lors que la motivation de faire correctement son travail s’évapore progressivement.

Ce constat, très éclairant, est d’ailleurs corroboré par une récente suite de tweets illustrées par les graphiques suivants, qui montrent, d’une part, que l’essentiel des dépenses de l’État se concentre essentiellement dans les prestations et autres transferts (sociaux, donc) et non dans les dépenses de fonctionnement, le service de la dette ou les investissements qui restent globalement stables…

…et d’autre part l’écart croissant entre ce que sont les salaires et ce qu’ils auraient dû être s’ils avaient simplement suivi l’inflation.

Bien sûr, comme ces augmentations (du nombre de salariés, des transferts et autres prestations sociales) se font alors même que la croissance est atone – ou trop largement financée par l’emprunt, qu’il n’y a donc pas de création de richesse en face et à proportion de ces augmentations, le résultat est sans appel pour les finances du pays : la dette continue de grimper de plus en plus vite.

Le système français actuel, intégralement basé sur une collectivisation d’une part croissante des activités productives, sur une intervention de plus en plus large de l’État dans tous les domaines possibles, se traduit très concrètement par un appauvrissement des générations futures (par la dette, et c’est maintenant connu), mais surtout des générations actuelles à une vitesse croissante, qu’elles soient dans le privé ou dans le public : la sécurité de l’emploi des derniers, l’immobilisme du mammouth étatique, l’amoncellement de normes, de bureaucratie parvient à ne satisfaire personne et distribuer du malheur pour tous et chacun, en proportion variable mais jamais nulle.

Finalement, l’écrasante majorité des salariés de la fonction publique se fait effectivement truander par l’État mais des années de propagande ont permis une adhésion stupéfiante à ses pratiques managériales, salariales et organisationnelles pourtant désastreuses ; l’écrasante majorité des salariés du privé se fait effectivement dérober une part croissante du fruit de son travail pour payer pour ces services au mieux médiocres ; tout le monde y perd et seul un nombre minime de personnes (politiciens bien placés, hauts-fonctionnaires, lobbyes et médias, capitalistes de connivence) profite de ce système pervers où tout tourne autour de l’État.

Sans surprise, la motivation puis la capacité même de créer de la richesse disparaît du pays, ce qui se traduit par le graphique suivant.

Alors que ce graphique montre sans le moindre doute que la France s’enfonce dans la récession, une partie de la classe politique, complètement perdue, y voit des signes réjouissant d’une nouvelle décarbonation voire d’une saine décroissance du pays. Ce décalage avec la réalité, cette actuelle crise politique ne sont que le symptôme de cet effondrement global de la société française, qui devrait vraisemblablement s’achever par une remise à plat institutionnelle.

La trajectoire est évidente avec la faillite au bout. Surviendra-t-elle en 2025 ou en 2026 ? Peu importe.

Ce pays est foutu.

Voir aussi : Et à présent, une petite directive européenne sur l’USB-C

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4 Commentaires

  1. BAYROU !!! UNE GIROUETTE qui a trahi tout le monde……………..

  2. Texte très juste. Le problème se situe effectivement dans l’empilement des normes et paperasses que les fonctionnaires doivent respecter et remplir. Ainsi les hôpitaux ont vu une augmentation des emplois de bureau alors que le personnel soignant a nettement moins augmenté. or ce sont de medecins dont on a besoin à l’heure actuelle pas de gratte-papiers ou d’economiseurs de coûts !. Economies qui se font sur la qualité des soins et sur le public qui en paye le prix !. Et que dire des normes délirantes imposées par l’europe ?. Elles signent l’arrêt de mort de nombreuses entreprises. Exemple actuel avec la promotion à outrance des vehicules electriques qui sont en train de ruiner notre industrie automobile au profit des voitures chinoises dont le coût est imbattable. Donc oui nos politicards sont en train de ruiner le pays et je soupçonne même qu’ils s’en foutent complètement.https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wacko.gif

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