Sommet des BRICS — le dernier clou dans le cercueil de la multipolarité

Les avis sont partagés pour cette réunion de pays qui composent le BRICS..

Par Iurie Rosca pour Telegrapha.ph via Nouveau-Monde

Je dois revenir sur mon précédent article consacré au même événement1 — « Les BRICS menacent-ils l’agenda mondialiste ? » — car j’ai oublié un détail frappant qui représente en fait la clé de compréhension de ce conglomérat d’États perçu par certains comme la garantie d’un avenir radieux et non impérialiste, dans lequel les nations seront dans un état continu de jubilation, de coopération et de prospérité, matérielle, bien sûr, car ce paradigme est non seulement dominant, mais le seul valable à l’heure actuelle.

Il est connu que l’on cache mieux une chose en la plaçant à l’endroit le plus visible. C’est exactement ce qui s’est passé lors de cette rencontre internationale, du moins pour moi. Merci encore à mon ami Jesse Zurawell de TNT Radio, New York, de m’avoir mis en garde à ce sujet.

Pour comprendre l’essence de cette organisation plutôt amorphe et éclectique, il suffisait de noter le nom de l’événement organisé à Johannesburg, en Afrique du Sud, du 22 au 24 août.

« Le thème de la session est “Les BRICS et l’Afrique : Partenariat pour une croissance mutuellement accélérée, un développement durable et un multilatéralisme inclusif”. » [souligné par moi]

Comme nous le voyons, « l’Agenda 2030 de l’ONU pour le développement durable » est la mission centrale de ce groupe de pays.

Cette stratégie de réinitialisation du monde dans l’intérêt de l’élite mondialiste, qui s’est glissée à partir des productions du Club de Rome dans les documents officiels du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 19922, trouve son prolongement dans un autre événement de l’ONU qui s’est déroulé dans la même ville sud-africaine il y a deux décennies3. Je cite le site officiel de l’ONU :

« La mise en œuvre intégrale de l’Agenda 21, le programme de poursuite de la mise en œuvre de l’Agenda 21 et les engagements relatifs aux principes de Rio ont été fermement réaffirmés lors du Sommet mondial sur le développement durable (SMDD) qui s’est tenu à Johannesburg, en Afrique du Sud, du 26 août au 4 septembre 2002. »

Enfin, il y a eu l’Assemblée générale de l’ONU en 2015 qui a rafraîchi la stratégie mondialiste consistant à imposer une direction unique à tous les pays du monde, connue familièrement sous le nom d’Agenda 2030 de l’ONU.

Toutes ces choses fastidieuses que j’ai évoquées ci-dessus sont bien connues d’un public averti. Mais je les mentionne ici uniquement pour montrer que les BRICS n’ont pas dévié d’un iota du plan général d’établissement du Nouvel Ordre Mondial prophétisé par les mondialistes, et suivant les objectifs de leur Gouvernement Mondial non déclaré, ces derniers ont pris le contrôle de l’ONU dans son intégralité.

Que reste-t-il donc de la prétention à une nouvelle architecture des relations internationales ? Quelle est la rupture géopolitique majeure réalisée par les BRICS ? Et que peuvent signifier des changements cosmétiques dans le système international si le jeu est mené par les mêmes entités privées mondialistes qui contrôlent l’ONU ? Les règles de l’arithmétique nous enseignent que changer la place des termes ne change pas le résultat. Et les mêmes prémisses conduisent aux mêmes résultats. Surtout lorsque la force motrice reste la même.

Rappelons que l’idée même de créer ce conglomérat d’États sous l’acronyme BRICS ne vient d’aucun d’entre eux, mais est l’œuvre de la mégacorporation transnationale Goldman Sachs, l’un des acteurs incontournables du monde des requins de la finance4. Je note également que Goldman Sachs est l’un des principaux propriétaires de la Fed, qui a compris à un moment donné que ce groupe de pays pouvait représenter une énorme opportunité pour de nouveaux investissements.

L’intention même de lancer une éventuelle nouvelle monnaie qui remplacerait le dollar dans les échanges entre les pays du BRICS, même si elle constituait un danger pour la domination américaine, ne mettrait pas nécessairement en péril la ploutocratie mondiale. Une telle monnaie pourrait avoir de la valeur si, contrairement au dollar, elle était convertible en or. Or, le premier contrôleur mondial de l’or reste le clan Rothschild. La cleptocratie mondiale est par essence apatride et, tout au long de l’histoire du capitalisme, elle a migré avec succès des villes italiennes vers les Pays-Bas, puis vers le Royaume-Uni et, après la Seconde Guerre mondiale, vers les États-Unis. Alors qu’est-ce qui nous ferait croire que ces entités extraterritoriales ne pourraient pas avec le même succès se tourner vers la Chine et les autres pays du BRICS ?

Nous n’insisterons pas sur les instigateurs des deux guerres mondiales et sur ceux qui en ont tiré profit. Nous ne nous rappellerons même pas qui fut à l’origine de la Société des Nations après la Première Guerre mondiale, et qui, après la Seconde Guerre mondiale, produisit les Nations Unies. Mais il est bon de ne pas oublier le rôle des éternels philanthropes du clan Rockefeller dans la création et le soutien de l’ONU :

« L’intérêt profond de JDR Jr. pour les relations internationales s’est traduit par ses nombreuses contributions à des causes internationales. La plus remarquable est sans doute le don de 8,5 millions de dollars qu’il a fait en décembre 1946 pour l’achat du terrain destiné à accueillir le siège permanent des Nations unies à Manhattan. Auparavant, JDR Jr. avait offert le bâtiment de la bibliothèque de Genève à la Société des Nations. »5

Et si nous connaissons ces vérités historiques qui ont remodelé le monde au XXe siècle, pourquoi ne pas envisager qu’au XXIe siècle, alors que la Troisième Guerre mondiale sous sa forme hybride est en cours, la même élite mondialiste puisse recourir à la même manœuvre en préparant la réforme de l’ONU ? Le secrétaire général de l’ONU, Guterres, a souligné dans son discours au sommet des BRICS il y a quelques jours cette idée comme un appât pour le public.

Concentrons-nous maintenant sur deux termes présents dans le nom du sommet des BRICS à Johannesburg, à savoir « Multilatéralisme inclusif ». Le terme « inclusif » a récemment été promu par les dirigeants du capitalisme d’entreprise (en anglais : corporate capitalism. voir : https://en.wikipedia.org/wiki/Corporate_capitalism) avec des notions telles que « partenariat public-privé » comme une expression de la subordination définitive des États aux intérêts privés des « maîtres de l’argent » qui se préparent à être les maîtres du monde.

Le soi-disant Conseil du capitalisme inclusif a été créé le 8 décembre 20206. Il réunit tous les grands gangsters du Grand Capital, qui se sont lancés en utilisant le pape François comme une marque. Ce pape est un fidèle serviteur de l’élite mondialiste, soutenant à la fois l’agenda LGBT et le mythe du réchauffement climatique, ainsi que toute autre initiative du capitalisme d’entreprise. Les véritables dirigeants de cette mafia internationale qui a subordonné tous les États et toutes les organisations internationales ne se cachent même pas trop. Applaudissez le VIP no. 1 de cette fantastique initiative pour rendre l’humanité heureuse, madame Lynn Forester de Rothschild :

« Lynn Forester de Rothschild est fondatrice et associée directrice d’Inclusive Capital Partners, qui recherche des rendements positivement différenciés en déployant ses compétences en matière de gouvernance et sa discipline d’investissement de valeur pour améliorer les performances environnementales et sociétales des entreprises dans lesquelles elle investit. Elle est également la fondatrice de la Coalition pour un capitalisme inclusif et du Conseil pour un capitalisme inclusif. »7

Revenons au terme « multilatéralisme ». Je ne m’étendrai pas sur les différentes écoles dans le domaine des relations internationales, Kissinger l’a fait pour tous en son temps. Je vous renvoie simplement à la page Wikipédia8 sur ce sujet, en citant une seule phrase de cette source :

« Les organisations internationales, telles que l’Organisation des Nations Unies (ONU) et l’Organisation Mondiale du Commerce, sont multilatérales par nature. »

Cela sonne bien, mais fonctionne mal. Ceux qui sont capables de saisir la situation dans son ensemble savent que derrière des personnes comme Guterres se cachent les véritables acteurs. Et l’imposition perfide et en douceur d’un programme commun à tous les États par le biais de ces organisations est une technique éprouvée des mondialistes.

Par conséquent, compte tenu des circonstances évoquées ci-dessus, j’insiste à nouveau sur le fait que les BRICS ne sont pas une alternative à la gouvernance mondiale des mondialistes, mais qu’ils en font partie intégrante. Et l’existence de rivalités majeures et même de guerres entre les différents groupes d’États ne contredit en rien leur agenda commun établi d’en haut par l’intermédiaire de l’ONU ou de l’OMS. Au contraire, ces divisions et ces conflits servent d’excellent écran de fumée pour faire avancer la stratégie mondialiste.

Je laisse les adeptes de la géopolitique onirique ou, si l’on veut, du réalisme magique en relations internationales (terme emprunté à la littérature) s’exercer à théoriser l’émergence de pôles alternatifs au système mondialiste. Personnellement, je préfère la vérité, qui devient vraiment frappante.

En conclusion, je reviens à la thèse énoncée dans le titre de cet article. Le récent sommet des BRICS a planté le dernier clou dans le cercueil de la multipolarité. Le reste n’est qu’illusion, confusion entre le réel et le souhaitable ou parfois pure propagande.

Iurie Roșca (Ancien vice-président du Parlement moldave)

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Volti

10 Commentaires

  1. “You know ? I’m happy ….” disait un pur produit de l’hollywoodisme.
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    Iurie Rosca a embrayé sur ce “constat” irréaliste : en fait le grandissement des BRICS dans la scène mondiale vont changer beaucoup de choses, mais à la différence du monopolisme OXYDANTal ce sera progressif, selon les lois historiques, et pas TOUT, TOUT DE SUITE. Cela prendra sans doute des dizaines d’années, chose impensable pour les tyrans oligarques qui ne pensent qu’en vertu de leurs ordinateurs, à la fraction de seconde. On va devoir réapprendre à penser au rythme de la nature, qui est tellement plus lent !
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    Bien sûr que si, la multipolarité va exister, dans un avenir fécond en surprises. Les vieux trucs de “l’Anglosaxonnerie” seont déjà en terre, eux, et leur progéniture canalisée et déjà morte.
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    OU ily aura eu un BOUM général…
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  2. Le Nouvel Ordre Mondial sent déjà le cadavre, ils pensaient tout acheter et devenir les maîtres de la planète, on voit à quel point ils sont immatures dans leur projection. On n’achète pas la vie, on n’achète pas la nature, tout comme on n’achète pas les enfants de Dieu (je pense là au film Sound of Freedom qui dénonce d’autres crimes que sont les trafics humains, nous avons sur cette planète des êtres démoniaques dépourvus de toute humanité).
    Ce sont des gens effectivement diaboliques qui ne perçoivent que leur seule vision, purement démentielle et contraire à l’évolution naturelle de notre planète.
    Ainsi le CO² est vital mais ils prétextent qu’il est dangereux pour l’environnement ? On voit toute la débilité de ces gens là qui ne connaissent même pas la photosynthèse et son rôle important permettant aux êtres vivants de bénéficier de l’oxygène…(Non, mais pour eux c’est le contraire, tout ce qui est bien est mal, et inversement).
    On voit aussi qu’ils ne respectent pas les arbres et détruisent ces derniers pour bien évidemment leurs seuls intérêts.
    Pour eux tout est source de profits, pauvres types que ces gens là !
    Ils cherchent insidieusement à porter atteinte à l’intégrité des êtres souverains que nous sommes, ce ne sont que de pauvres imbéciles et quand l’humanité va reprendre tous ses droits ils ne péseront pas bien lourd dans la balance.
    Ni oubli, ni pardon !

  3. Les mots sont importants, et il faut reconnaître que les BRICS, dans leur déclaration finale de Johannesbourg, déclarent se caler sur l’Agenda 2030 pour le Developpement durable, de l’ONU, repris également par l’ensemble de l’Occident, et particulièrement les cadors de l’UE qui n’arrêtent pas de parler d’inclusif et de durable. C’est inquiétant, effectivement, surtout après la mise au point de Delma Roussef, présidente de la banque des BRICS, qui a insisté sur le fait que les BRICS n’étaient pas un organisme de lutte contre le dollar.
    Mais l’important, à mon sens, c’est l’évolution et les rapports de structure et de force.
    La situation change très vite dans le monde d’aujourd’hui, avec des facteurs puissants et imprévisibles, la guerre, l’IA et les marchés fianciers, principalement.
    La croissance des BRICS, en poids, en influence, en importance géo-économique va leur donner une cohérence, une pesanteur qui va peser fatalement de plus en plus sur les autres groupes similaires, en fait un seul, le groupe occident. Ca va durcir les structures de fonctionnement, d’action et de stratégie, ce qui amènera, à mon avis, une différence, une divergence de plus en plus en forte dans les conceptions. D’autant que l’ONU, par exemple, est un agent objectif de l’occident comme ses productions, ses lois et ses prescriptions de type agenda.
    Donc, on va entrer dans les rapports de force. Ca obligera les BRICS à se démarquer, à s’affirmer, à s’opposer au plan pratique et idéologique.
    Le moment de convergence mondialiste n’est qu’un moment de la vérité finale, dans quelques années, où nous serons dans un contexte multipolaire réel de par les divergences imposées par la situation, l’évolution, la radicalisation dans les rapports. Et aussi par les enjeux comme le changement climatique – pas forcément réchauffement mais changement à mon avis indéniable – ou la guerre mondiale annoncée qui vont obliger l’humanité à se réveiller dans ses profondeurs essentielles, les peuples, pour s’unir ou périr.

  4. La formule mathématique reste la même. L’observateur et l’observé, vous connaissez le lien qu’il y a entre les deux selon l’approche en dédoublement, non ? Eh bien, d’observés, les membres des BRICS sont en train de devenir les observateurs. Le système d’analyse et celui des interprétations, quant à eux, restent inchangés !! Notre Monde reste aussi taré qu’avant.

  5. Citation:
    – “…car j’ai oublié un détail frappant qui représente en fait la clé de compréhension de ce conglomérat d’États perçu par certains comme la garantie d’un avenir radieux et non impérialiste….,
    – “Merci encore à mon ami Jesse Zurawell de TNT Radio, New York, de m’avoir mis en garde à ce sujet. Pour comprendre l’essence de cette organisation plutôt amorphe et éclectique, il suffisait de noter le nom de l’événement organisé à Johannesburg, en Afrique du Sud, du 22 au 24 août.”

    On saisi déjà l’objectif de l’article.

    Le “mondialisme “à l’américaine est bien en voie d’échec par les stratégies des Etats composant le BRICS et amis du BRICS.
    L’auteur semble montrer (maladroitement) qu’il est contre la “mondialisation”… pour nous “démontrer” ensuite que le BRICS c’est “kif kif”

    Nous lui répondons ainsi:
    – Mieux vaut la “mondialisation du BRICS” que la “mondialisation américaine”
    – Les Américains et l’Occident on connait déjà leurs diableries

    *L’auteur conclu “Le reste n’est qu’illusion, confusion entre le réel et le souhaitable ou parfois pure propagande.”
    * Nous concluons: “Je suis effrayé, épouvanté, scandalisé par la couillonnade transcendante qui règne sur les humains.” (G. Flaubert)

    • Et pourtant c’est bel et bien Crif-Crif bourre bicot (le petit de la chèvre) https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yes.gif, le bernard-l’hermite change simplement de coquille – USA –> CHINE
      https://nouveau-monde.ca/les-brics-menacent-ils-lagenda-mondialiste/

      • De toute façon Washington reste, et restera la pire des choses.

      • Coquille chinoise (et russe) que coquille USA !
        Les Russes et les Chinois, ont-ils un jour colonisé et exploité un seul pays en Afrique – contrairement à l’Occident qui a un passé colonial, barbare en la colonisant en totalité, dont la majorité par la France – pour les accuser de visées colonialistes dans ce continent ? Tous les moyens forts d’endoctrinement (écrits et visuels) ont été déployés pour imposer au monde leur vision unique et incontestable des choses et criminaliser ces deux pays dans toutes leurs actions ! Une guerre de l’information sans précédent que mènent, en parallèle à la vraie guerre sur le terrain ukrainien, les USA en marionnettistes en chef que les vassaux européens doivent suivre sans broncher, même contraires à leurs intérêts et à la logique !
        Ce qui est étrange et risible, dans ce contexte, c’est que les Américains arrivent à faire croire et à faire accepter n’importe quelle stupidité et à se la faire relayer. Les médias français aux ordres montrent qu’ils avalent n’importe quelle couleuvre venant d’outre-Atlantique. Si c’est dit par un Américain alors c’est sensé chez les médias « mainstream » français ! Des esprits éveillés disent bien que les âneries d’un riche maître passent toujours chez les laquais pour de l’érudition et sa m.… de pour de la crème !

        • Coucou Nasser 👋
          Enchantée, je m’appelle Sabrina

          C’est également l’avis du grand Kémi Seba !
          https://www.youtube.com/watch?v=rpZfZRmg1qU
          > A MOSCOU, Kemi Seba CIBLE LA FRANÇAFRIQUE ET APPELLE À UN PARTENARIAT JUSTE AVEC LA RUSSIE

          Mais il reste prudent et tient que cela reste dans un esprit de partenariat et ne veut plus de cet esprit paternaliste hérité des vieux vautours néo colonialistes !

          Tout comme il refuse de tomber dans cette idéologie victimaire de ces frères et sœurs vivant en occident !Il veut aller de l’avant et rendre ces notes de noblesses d’entant à l’Afrique !

          Akasha ♀

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