Interlude poétique par Lediazec

Source Lediazec

Je me disais :

« Et si l’été aidant… Et si les vents portants… Et si la poésie ?»

Ce si avec lequel on rend le ciel aussi bleu que le jour bleu de sa naissance ?

On ratiboise les forêts, on assèche les cours d’eau, on étrangle l’illusion, on affame la terre, on s’agenouille devant les bourreaux…

On rêve à demain comme on quitte le cauchemar d’un mauvais film, après un long séjour dans le noir.

J’écris dans ma tête des choses comme on n’ose pas en faire écho. Des choses que l’on dira à voix basse, ou que, honteusement, on enfouira sous la dalle des renoncements.

Envie d’effacer ce gribouillis de vie qu’on porte comme un fardeau. Cette blessure sans empreinte qui souille l’espace irraisonné.

Défaire… Refaire… Rêver à l’envers, la tête hors de l’eau. Ne pas se noyer.

Dire au ciel du fond du chaos ce silence qui n’ose pas être un embryon de pensée. 

Dire ce qu’on ne sait pas, qu’on ne sait que trop bien,

Que lorsque vient le gris, je mets du bleu dans les pinceaux,

Quand vient le noir, aucune couleur ne pouvant le consoler, je soulage le poids admirant la suavité d’un halo flottant au-dessus des herbes sauvages.

Oubliant la fraction soustraite, les caresses segmentées, l’élan paralysé,

Dieu, les prophètes, les exégètes…

Je m’offre ce que je peux, de reflets, de lumière délaissée,

Je rêve à des crépuscules inconnus, des aubes sophistiquées.

Je berce l’histoire, dansant sur la mienne, qui déjà se perd dans les orages de la mémoire.

Qui peut être s’en reviennent, pour ceci, pour cela.

Quand le ciel est bleu-foire, qu’il raconte des histoires d’étoiles.

Je lustre le vert des feuilles, l’éclat des fleurs et le bouton qui attend son heure pour éclore.

Quand tout dort, je vire de bord, trace une ligne imaginaire dans le sommeil du cosmos,

Songe à voix haute, si haute qu’elle me devient étrangère.

Les toits résonnent de voix qui tonnent.

Quand le ciel est au bleu

Quand le ciel est au noir Que rien ne semble briller au-dedans,

Je garde dans la pulpe des doigts une caresse pour demain.

Sous l’Casque d’Erby

Volti

2 Commentaires

  1. Depuis que le copain Victor n’est plus (un million de personnes ont suivi le cortège), il n’y avait plus guère que RIEN (non, pas çui-là, un autre !).

    .
    Apparut Lediazec, et tout est redevenu si beau, si calme !

  2. Bonjour et merci.
    « Dire ce qu’on ne sait pas, qu’on ne sait que trop bien »
    Même si je n’ai pas tout tout compris ça me parle.
    Il restera toujours en nous l’attrait pour le beau, le bon et même … le vrai.
    Peut-être faut-il différencier la Grande Illusion de nos petites illusions; le réel de nos réalités.
    L’illusion a du bon, elle est belle en principe, et nous fait vraiment marcher. Comme Don Quixote.
    Peut-être laisserait-on tout tomber sans illusions?
    Allez, le soleil brille dans ce ciel aussi beau.
    Bonne journée.

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