L’Ukraine et la Russie. La cause première de la guerre contre la Russie.

Par Jean-Yves Jézéquel pour Mondialisation.ca

Ce texte est le quatrième volet de dix articles.

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Comme on l’a dit plus haut, l’attaque contre la Russie doit être mise en lien avec la tentative de la Russie et de la Chine de se libérer, par les BRICS et son CIPS (8 octobre 2015), de la tutelle du dollar. C’est afin d’échapper à la tenaille de la finance anglo-saxonne et au règne de la City, que l’alliance de la Chine et de la Russie a été enfin réalisée, jusqu’à prévoir, par eux-mêmes, leur propre régulation du marché de l’or. Voilà qui était insupportable et qui méritait la diabolisation hystérique de la Russie. Cet acharnement contre l’alliance russo-chinoise et sa volonté de créer un circuit monétaire indépendant du dollar, justifiait toutes les entreprises pouvant faire le Mal et pouvant détruire cette alliance des BRICS qui sonnera la fin de la prédominance étasunienne directement au service du PNAC.

Le but obsessionnel des USA est de détruire la Russie et la Chine. Le président Vladimir Poutine disait donc que la Russie aurait le droit légitime de riposter en cas d’attaque déclenchée imprudemment contre son pays, en ajoutant que certes, « ce serait une catastrophe planétaire, ce serait une catastrophe absolue pour le monde entier et l’humanité. Mais en tant que citoyen russe et dirigeant de l’État russe, je me pose la question : à quoi bon ce monde s’il n’y a plus de Russie ?» 

Autrement dit : « Pourquoi le monde devrait-il continuer à exister en ayant décidé arbitrairement la disparition pure et simple de la Russie ? Pourquoi la Russie devrait-elle accepter passivement de se faire rayer de la carte pour permettre à des ordures de criminels prédateurs étasuniens d’imposer leur dictature sur le reste des peuples asservis à leur loi de domination et de pillage ? » La « France » est l’amie de ces gens-là qui fomentent de tels projets criminels au nom de la « liberté » et de la « démocratie » ? 

Entre 1944 et 2017, les USA ont provoqué à travers le monde plus de 20 millions de morts et plus de 200 millions de blessés sans compter les réfugiés vivant dans des conditions abominables. Il n’est pas possible non plus de prendre en compte les multiples conséquences désastreuses de l’interventionnisme étasunien qui a installé des dictatures toutes dévouées aux ordres du plus grand prédateur de l’humanité. Il faudrait évoquer les exécutions sommaires, les tortures, les maltraitances, les harcèlements, les répressions de toute nature contre tous ceux qui ont résisté aux intérêts des tyrans de l’Empire. Il faudrait aussi évoquer les victimes postérieures des conséquences de bombardements nucléaires et des épandages en Asie et en Amérique Latine à l’agent orange et autres substances incapacitantes se poursuivant durant des générations, les exécutions extra judiciaires par drone… !

Voilà tout ce qu’il faut savoir pour commencer à connaître honnêtement les causes réelles et le contexte préalable de la guerre actuelle entre L’Ukraine et la Russie. Sans cette connaissance sur ce préalable idéologique des USA, on ne sait rien et on ne comprend rien de ce qui se passe réellement entre l’Ukraine et la Russie. 

Le rôle central des médias

Pour comprendre le rôle majeur que jouent les médias dans la guerre néo colonialiste de l’Occident, prenons l’exemple des interventions multi récidivistes des USA dans le monde. L’utilisation de bandes de criminels par Washington (Moudjahidin, néo-nazis, djihadistes) devint le modèle pour les invasions (« libérations ») de l’Afghanistan, de l’Irak, de l’Ex Yougoslavie, de la Libye, de la Syrie et de l’Ukraine. Toutes ces invasions pouvaient êtres qualifiées de « crimes suprêmes » selon la norme établie à Nuremberg, comme par le traité constitutionnel de l’ONU ; or, tous ces crimes dépendaient de la propagande des medias. Le journalisme à sensation a bien entendu joué son rôle habituel, mais le journalisme « officiel » s’est mis au service exclusif de la propagande mensongère des Pouvoirs atlantistes décomplexés (tous ceux qui sont vassalisés à l’OTAN)! 

Dans ce sens on se souviendra des interviews de Marr à la BBC concernant la guerre entreprise en Irak où Saddam Hussein détenait « des armes de destructions massives » inexistantes: ces interviews sont pourtant recommandées aujourd’hui encore par l’ambassade des États-Unis à Londres, alors que tout le monde connaît la supercherie qui a justifié la destruction de l’Irak comptant désormais un million de morts et une société en ruines, l’œuvre superbe de « l’axe du bien » Anglo Saxon, Grande Bretagne et USA, avec ses alliés complices traditionnels. Ce comportement est d’une arrogance sans nom ou d’un cynisme démesuré. Il n’y a pas de remords, ni de regrets, ni quelque reconnaissance d’erreur, de faute, que ce soit, pas de confession, pas de repentir du côté des États-Unis qui ont toujours raison et qui sont directement inspirés par dieu qui leur a confié cette mission d’être « l’axe du bien » dans le monde ! Le chaos volontaire est un « bien » ! Les personnes au service de l’idéologie hégémoniste des USA le pensent « sincèrement » ! 

Condoleezza Rice, secrétaire d’État sous la présidence G.W.Bush, disait en 2006 : 

« Le Président Bush et moi-même partageons cette conviction que l’Amérique peut et doit être une force du BIEN dans le monde. Le Président et moi croyons que les États-Unis doivent rester engagés comme leader d’événements hors de nos frontières. Nous croyons cela parce que nous sommes guidés par le même principe persistant qui donna naissance à notre propre nation : la dignité humaine n’est pas un don du gouvernement à ses citoyens, ni un don des hommes les uns aux autres ; c’est une grâce divine à toute l’humanité. » 

On ne peut pas dire plus clairement les choses : tout ce comportement manipulatoire est inspiré par une « croyance » sectaire qui n’a rien à voir avec une objectivité rationnelle ! 

Les collègues de Marr s’alignèrent pour qualifier les actions de Blair de « justifiées ». Le correspondant à Washington de la BBC, Matt Frei, déclara : « Il ne fait aucun doute que la volonté d’apporter le bien, les valeurs américaines au reste du monde, et en particulier au Moyen-Orient … est désormais de plus en plus liée au pouvoir militaire. » Pourtant il s’agit bien de semer le désastre, la mort de centaines de milliers d’innocents, la destruction, le chaos ! 

Les États-Unis ne comprennent pas où il y aurait culpabilité, car ils sont convaincus de faire le « bien »: leurs actes sont dictés par une conscience « judéo-chrétienne » supérieure, qui est la norme absolue du bien… Dès lors tout ce qu’ils imaginent est juste et « saint », même le chaos volontaire, même la torture pratiquée consciencieusement à Guantanamo et ailleurs, un mal qualifié sans doute « d’œuvre de purification de l’âme », comme le pensaient les inquisiteurs de l’Église inspirés par l’Esprit Saint! 

Le journalisme occidental officiel est entièrement au service des intérêts des USA, des corporations, des banques et de leurs collaborateurs alliés. Il n’hésite pas à qualifier de « force bienveillante » qui « apportent le bien » dans le monde, cette alliance pourtant ouvertement criminelle ! Dans l’actualité, ce journalisme pervers explique le désastre semé en Ukraine par la faute de Vladimir Poutine ! C’est assez consternant en soi, pour quelqu’un qui accède à un minimum d’informations issues de réseaux indépendants, mais c’est pourtant ce cynisme qui est présenté constamment et sans complexe, par ce journalisme « collabo » du mensonge atlantiste. La subjectivité domine entièrement le discours et l’objectivité n’existe pas. Il y a conflit entre la raison et l’émotion : les deux sont en lutte et cette lutte confirme la dualité qui ignore la complémentarité à son origine naturelle. 

Il y a 5 acteurs dominants qui manipulent la globalité des informations et qui détiennent les medias principaux à partir desquels se diffuse la quasi entièreté de l’information vers les autres organes tous inféodés. En France il y a huit patrons milliardaires propriétaires de la totalité des médias français et qui répercutent fidèlement le ton donné par les 5 acteurs dominants. 

(Ces contrôleurs et filtres de l’information sont : General Electric propriétaire de NBC; le groupe Time Warner/AOL; Rupert Murdock qui est le propriétaire de Fox News; l’empire Turner qui contrôle la chaîne mondiale CNN; le conglomérat dépendant de Columbia Broadcasting System.) 

La collusion d’intérêts vient évidemment se surajouter à la mission déontologique des journalistes : le parti-pris est obligatoire et dicté par la politique néo-conservatrice, hégémonique de ces empires capitalistes veillant jalousement sur leur pouvoir exorbitant… En France on a rigoureusement le même schéma (Cf., le commentaire de Laurent Mauduit qui est co-fondateur de Mediapart, ancien chef du service économique de Libération et ancien directeur adjoint de la rédaction du Monde.) 

Dans une interview, Laurent Mauduit expliquait qui sont les 8 milliardaires qui contrôlent notre information, comment ils y parviennent, et nous avertit : « Jamais depuis la seconde guerre mondiale l’information n’a été aussi muselée. » En effet, le journaliste évoque toute une série de cas de censures politiques dans les rédactions d’informations : « Comment 8 milliardaires contrôlent l’information », par pascontent-tv 

Le formatage des journalistes et le confort de l’accusation « complotiste » 

Pour comprendre cet aveuglement, il faut connaître les mécanismes psychiques de la censure. Des journalistes habités par cette subjectivité déconcertante, sont absolument sincères : ils sont même persuadés qu’ils servent la cause de la vérité, de la juste information et de l’idéal démocratique ! Lorsque vous leur montrez qu’ils nagent en pleine subjectivité et dans un mensonge spectaculaire, ils vous regardent hébétés en se demandant à quel « complotiste » ils ont à faire ? 

Le « complotiste », selon un expert de la question consulté par Le Monde les 19 et 21 juin 2013, Rudy Reichstadt, le fondateur en mal de reconnaissance de Conspiracy Watch, « est une personne qui donne une version parfaitement cohérente et plausible des faits relatés. » Mais le « non complotiste » est aussi « une personne qui donne ou qui adhère à une version parfaitement cohérente et plausible des faits relatés » : la version officielle est apparemment cohérente et plausible elle aussi sur les faits relatés ! Pourquoi la vision du soi-disant « complotiste » devrait-elle être fausse et la vision du « non complotiste » vraie, alors que les deux logiques sont de toute façon à égalité ?! Comment déclarer que l’un est complotiste et l’autre pas ? Qu’est-ce qui va permettre le discernement puisque les deux versions sont à égalité, selon les dires même de « l’expert » ? 

Dans « La fabrication du consentement », Chomsky a démontré comment un journaliste peut passer une vie entière consacrée à son media dans une illusion absolue d’une liberté d’expression !

Chomsky a fait la démonstration que les sources d’information, les canaux de distribution et les consignes amenées par les rédacteurs en chef, au travers des politiques éditoriales, construisent un environnement moral et un consensus qui évitera soigneusement de violenter la sphère politique, les lobbies, « l’opinion publique » préconçue et conduite dans le chemin stéréotypé de l’électeur fondamentalement considéré a priori comme évidemment conservateur, c’est-à-dire implicitement complice du système… 

Tout est fait pour conforter l’individu dans cette conviction, même si celle-ci n’était pas du tout la sienne au point de départ. C’est l’univers sectaire et la technique manipulatrice des sectes qui est ouvertement utilisée.

Les médias, mais aussi les Universités, les grandes écoles, les Églises, la bonne éducation font assimiler plusieurs croyances et notamment la croyance que l’Occident ne peut en aucun cas être agresseur d’un pays ou d’un ensemble de peuples… Cela est une hypothèse inconcevable et prohibée ! 

Si, par exemple, la Russie dit aux Occidentaux qu’ils sont des agresseurs, ce qui est le cas en Ukraine et dans bien d’autres pays … nous le reconnaissons éventuellement (pas concernant l’Ukraine) mais en disant que ce sont des interventions de «libération» pour l’installation de «la démocratie» et ceux qui s’opposent à cette mission de haute conscience morale humaniste de la part de l’occident, sont donc transformés en agresseurs, « traîtres à leur Patrie », « terroristes », « complotistes », « anarchistes », « chavistes ou poutinistes », « dictateurs sanguinaires » et oppresseurs des peuples! 

A suivre…

Jean-Yves Jézéquel

La source originale de cet article est Mondialisation.ca

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2 Commentaires

    • C’est vrai que dans le cerveau de consanguin des americains, il est plus grave d’eloigner des milliers de familles pro russes d’ukraine des zones de combat mortels que d’exterminer les habitants naturels de l’amerique du nord, d’esclavager les noirs, de pulveriser deux villes japonaises, de mentir pour organiser des dizaines de guerres contre des peuples souverains pour des motifs futiles et surtout erronés. Brerf, la « Grande » amerique est vraiment un pays pourri peuplé de degenerés incultes et pervers (pour ne pas dire pedophiles et scatophiles)…

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