Les mesures d’urgence sanitaire auront eu raison d’une bonne partie de nos libertés, parfois durement acquises, sans que cela ne semble intéresser grand monde. Dans ce qu’il reste de démocratie dans ce pays il est une autre atteinte qui devrait faire réagir mais le gros peuple mou reste, une fois de plus, totalement endormi. Le système des présentations, autrement dit des parrainages, mis en place pour les élections présidentielles tourne à la mauvaise farce. Un système apparu en 1958, plusieurs fois revu et amendé, mais qui devient problématique pour la démocratie.
Si le seuil de 500 parrainages était dans le projet de loi initial, c’était pour tenter de limiter le nombre de prétendants et exclure les candidatures dites « farfelues ». Ce système a assez mal fonctionné puisque cela n’a guère limité les candidatures. Mais c’est surtout la loi du 25 avril 2016 qui a fait basculer cette contrainte dans l’absurde. Depuis cette loi, la liste des « parrains » est devenue intégralement publique et s’affiche au moins deux fois par semaine au gré des mises à jour. Autant dire que cela écarte d’emblée la plupart des « petits candidats » mais aussi et surtout tous ceux qui sont qualifiés « d’antisystème », la plupart des 42 000 parrains potentiels n’ayant aucune envie d’afficher leurs préférences pour ces candidats « polémiques ». Pire, ils ne peuvent donner leur aval, dans un unique souci de représentativité démocratique à un candidat qui déplairait à leurs électeurs.
C’est pour cette raison, par exemple, que le candidat du parti « Les Patriotes » Florian Phillipot n’a obtenu qu’un seul parrainage. Sa lutte contre les mesures sanitaires liberticides, discriminatoires et disproportionnées lui a valu des dizaines de milliers de sympathisants mais un seul parrainage. Celui du premier édile d’un petit village de Seine Maritime, Nadine Bienfait-Loisel, dont il convient de saluer l’honnêteté et aussi le courage au regard du sort qui est réservé à tous ceux qui osent contester la gestion de la crise sanitaire. D’autres candidats font les frais de ce système qui brise la démocratie, et non des moindres comme Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélanchon qui peinent dans cette course absurde et chronophage.
Pendant ce temps, d’autres qui ne sont même pas candidats déclarés et qui n’ont guère comme objectif que d’emmerder les français ont déjà obtenus ces 500 parrainages. Un boulevard pour celui qui n’a eu de cesse que de diviser les français sous des prétextes fallacieux et de dilapider notre patrimoine économique et industriel national. Il ne fait pas de doute que ce système sert tout simplement à écarter les candidatures qualifiées « d’extrêmes » alors que ce choix ne devrait revenir qu’aux seuls électeurs, pour un grand nombre privés de leurs candidats et bien assez grands pour faire le choix qui leur convient. Décidément le panier de la démocratie est bien vide ces temps-ci.
Sylvain Devaux
N’étant toujours pas déclaré, le non-candidat aux presque deux mille parrainages devrait être disqualifié d’office !
Comme de toute façon cela entre justement dans la catégorie des votes farfelus et des personnes bien peu compétentes, on ne perdrait rien.
Ça me fait pensé à l’histoire du daron qui va te mettre une tartine et qui te demande quelle main tu préfère.
Peu importe celle que tu choisis, tu va la prendre dans la tronche.