La situation se complique en Ukraine avec les déclarations insensées, d’un ministre de la défense, dont on se demande ce qu’il fait à ce poste essentiel.
Par Christelle Néant pour Donbass-Insider
Dans un nouveau moment de propagande en mode bipolaire, le ministre ukrainien de la Défense, Alexeï Reznikov, a déclaré que l’armée de terre est capable de défendre l’Ukraine contre la Russie, mais qu’elle aurait non seulement besoin d’armes, mais aussi de plus d’instructeurs venant des États-Unis, du Canada et du Royaume-Uni, pour les installer à proximité de la ligne de front dans le Donbass. Une initiative violemment critiquée, y compris par des politologues ukrainiens.
Habitué des déclarations mensongères, choquantes ou délirantes lorsqu’il faisait encore partie de la délégation ukrainienne au sein du groupe de contact trilatéral, Alexeï Reznikov ne semble pas avoir compris que sa nouvelle fonction de ministre de la Défense implique de réfléchir plus de 30 secondes avant de faire une déclaration officielle, en tout cas s’il souhaite éviter une catastrophe politique, diplomatique et militaire.
Ainsi, après son article complètement schizophrène pour l’Atlantic Council, où il prédit à la fois des pertes massives pour l’armée russe si elle envahit l’Ukraine (ce qui est du délire pur au vu du gouffre qui sépare les deux armées) et la fuite massive de la population ukrainienne, on apprend que Reznikov n’a rien trouvé de mieux à faire que de demander aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni d’envoyer plus d’instructeurs et de les déployer de manière visible près de la ligne de front dans le Donbass !
« Vous avez un programme d’entraînement avec nous en Ukraine. Je pense que nous pouvons l’élargir. Au lieu d’avoir 50 instructeurs [militaires], envoyez 500 instructeurs. […] Ce serait bien si les instructeurs canadiens […] étaient déployés à Kharkov, Marioupol, Kramatorsk, Odessa et sur l’île des Serpents. […] Avec les gars du Royaume-Uni, avec les gars des États-Unis, dans des plateformes bilatérales, sans l’OTAN. Trois drapeaux – le drapeau du Canada, le drapeau des États-Unis et le drapeau du Royaume-Uni – devraient flotter autour de ces territoires. Ce serait aussi un bon signe pour les Russes – que vous êtes ici », a déclaré Reznikov.
En clair, l’Ukraine demande aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni d’envoyer leurs instructeurs servir de boucliers humains pour les soldats ukrainiens stationnés non loin de la ligne de front dans le Donbass ! Et je doute que les soldats de ces trois pays aient envie d’endosser un tel rôle et de risquer leur vie pour (hypothétiquement) sauver celle des soldats ukrainiens.
Parce que si la Russie avait réellement envie d’envahir l’Ukraine, ou qu’elle décidait d’intervenir pour libérer l’ensemble du Donbass en cas d’offensive initiale de Kiev, ces bases de l’OTAN informelles feraient partie des premières cibles à détruire pour l’armée russe. Ce qui pourrait se faire à distance avec quelques missiles Kalibr sans même risquer la vie d’un seul soldat russe. Bon par contre les soldats ukrainiens, canadiens, américains et britanniques stationnés sur les positions touchées par ces missiles auraient de nombreuses pertes…
Concernant le Canada, la réponse est déjà connue, puisque le pays a déjà répondu qu’il n’enverrait pas plus d’instructeurs que les 200 qui sont déjà stationnés en Ukraine, afin d’éviter d’envenimer la situation, Vladimir Poutine ayant déclaré récemment que toute expansion de la présence de l’OTAN en Ukraine serait une ligne rouge pour la Russie.
« Dans un cas comme celui-ci, c’est la diplomatie qui doit mener. Nous devons être très prudents », a déclaré le chef d’état-major des armées canadiennes, le général Wayne Eyre. « Ce que nous faisons avec l’opération Unifier […] montre un engagement à long terme [envers l’Ukraine]. Mais nous devons être très prudents quant à l’équilibre entre la dissuasion et l’escalade, et quant à la perception de l’autre côté également. C’est là que la diplomatie doit absolument mener dans un cas comme celui-ci. »
Lorsqu’on lui a demandé si la réticence du Canada à envoyer des troupes supplémentaires en Ukraine signifiait que les avertissements de Vladimir Poutine étaient pris au sérieux, le général Eyre a répondu qu’il « faut toujours prendre les adversaires potentiels au sérieux » car « des guerres ont commencé à cause d’erreurs potentielles de calcul avant, tout au long de l’Histoire ».
En clair, le Canada n’est pas volontaire pour risquer la vie de ses soldats, voire pire, pour les beaux yeux de Kiev. Et vu la façon dont les États-Unis refusent même de satisfaire « la liste de cadeaux de Noël » demandée par Reznikov en matière d’armement, je doute que Washington soit plus enthousiaste que le Canada pour envoyer ses soldats servir de boucliers humains en Ukraine.
En effet, voyant le peu d’ardeur des pays occidentaux face à sa demande de boucliers humains, Reznikov a finalement déclaré que l’Ukraine n’avait pas besoin que les soldats américains ou canadiens combattent pour Kiev, mais que le pays a besoin d’armes modernes. Et puisque les États-Unis se sont retirés d’Afghanistan, Reznikov a proposé que l’Ukraine récupère les armes et munitions que Washington destinait à l’armée afghane.
Sauf que le Père Noël américain a décidé qu’il n’était pas question de fournir à l’Ukraine les hélicoptères Mi-17 qui étaient destinés à l’Afghanistan, ni les systèmes de défense anti-aériens Patriot réclamés par Kiev. À la place, le petit Reznikov recevra des MANPADS de type Stinger pour affronter les avions de combat russes. Avec ça les soldats ukrainiens n’iront pas bien loin.
Le deuxième problème qui a fait hurler certains en Ukraine, c’est qu’en demandant de faire flotter les drapeaux des États-Unis, du Canada et de la Grande-Bretagne sur des territoires ukrainiens, cela revient à officialiser le statut du pays, à savoir une simple colonie inféodée aux occidentaux.
En tout cas les « listes pour le Père Noël » d’Alexeï Reznikov ont provoqué des réactions assez critiques du côté des politologues ukrainiens. Ainsi, Vassily Vakarov a déclaré que les déclarations irresponsables du nouveau ministre ukrainien de la Défense ne font qu’irriter la Russie, ce qui conduira l’Ukraine à de gros problèmes.
« Un moment, M. Reznikov dit – déployons des troupes britanniques, américaines, canadiennes sur le territoire de l’Ukraine, le moment suivant il dit – non, pas des troupes, mais donnez-nous des armes. C’est un choc », a déclaré Vakarov sur le plateau de la chaîne Nach.
Le présentateur lui-même rappelle la demande de Reznikov d’envoyer les instructeurs des États-Unis, du Canada et de la Grande-Bretagne près de la ligne de front dans le Donbass afin que la Russie voit où ils sont.
« Nous narguons à nouveau la fédération de Russie, et cet agacement pourrait se terminer demain par ce qui suit : nous aurons nos communications coupées, nous aurons certaines infrastructures hors service. Soit ils vont les faire exploser, soit ils vont commencer à les bombarder. Voilà le tableau réel auquel nous pouvons nous attendre demain, au conditionnel. C’est-à-dire que les Russes vont bombarder les infrastructures de l’OTAN », a ajouté le politologue.
Dans le même temps, il a noté qu’il est également inutile de tracer des « lignes rouges » en ce qui concerne le Donbass.
« La fédération de Russie ne fera aucune concession concernant les casques bleus ou quoi que ce soit d’autre pour deux raisons. Il y a déjà plus d’un demi-million de citoyens russes vivant dans le Donbass qui ont pris part au processus politique. Récemment, les dirigeants de la RPL et de la RPD ont intégré le parti Russie Unie. Le processus politique dans le Donbass va dans la direction complètement opposée à celle de l’Ukraine », a conclu Vakarov.
Et ce dernier n’est pas le seul à mettre en garde contre les plans foireux des autorités ukrainiennes. Ainsi, le politologue ukrainien, Daniil Bogatyriov a déclaré que si l’Ukraine a sérieusement l’intention de déployer une base militaire de l’OTAN sur son territoire, une invasion russe est presque inévitable.
« Nos autorités ne devraient pas faire appel, comme l’a fait aujourd’hui le ministre de la Défense, à des troupes canadiennes, britanniques et américaines sur la ligne de contact dans le Donbass. Non, l’Ukraine ne devrait pas faire ça…
Au contraire, l’Ukraine devrait dire : nous sommes toujours prêts à accepter une assistance militaire sous forme de promesses ou autres, mais nous ne sommes pas prêts à déployer des bases sous quelque prétexte que ce soit, et ainsi de suite. Cela permettrait de calmer la situation.
S’il y a une intention sérieuse de placer une base militaire de l’OTAN ici – oui, une invasion par la Russie devient possible. Et nous ne parlons pas du Donbass. Parce qu’un conflit local dans le Donbass ne résoudra pas le problème d’une base militaire de l’OTAN.
Le Kremlin pourrait bien décider d’une solution définitive au problème ukrainien tel que la Russie le perçoit », a déclaré Bogatyriov lors d’une conférence de presse.
Au lieu de faire des déclarations à tort et à travers, et de demander aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni d’envoyer leurs soldats servir de bouclier humains dans le Donbass pour protéger l’Ukraine, Reznikov ferait mieux de méditer sur ce qu’a dit le chef d’état-major des armées canadiennes, le général Wayne Eyre, concernant les guerres qui éclatent à cause d’erreurs de calcul malheureuses. Parce que si Kiev déclenche réellement une guerre avec Moscou, il sera trop tard une fois le désastre consommé pour venir pleurer auprès de Washington.
Christelle Néant
Le début de la guerre mondiale ? L’otan aux portes, dans une région aussi stratégique pour l’ours !
Eh oui, le but de la Manœuvre, ce serait de déclencher une guerre merdeuse OTAN/Russie et donc une sorte de Loi Martiale généralisée en Europe, ils en profiteront pour venir débusquer les derniers réfractaires à la vaxxassassination !