« La guerre ! Et maintenant ? » L’édito de Charles SANNAT

Par Charles Sannat pour Insolentiae

Mes chères impertinentes, chers impertinents,

La guerre en Ukraine. Et maintenant ?

Sacrée question n’est-ce pas ?

Tout d’abord, en termes analytiques, la guerre en Europe, l’implication de la France alignée sur les intérêts de l’Otan, mais également, les impacts économiques importants qui vont frapper les pays européens dans les prochains jours ne vont pas simplifier notre quotidien. Je vous propose un rapide tour d’horizon des conséquences économiques à court terme mais avant une petite mise en garde et une réflexion qui me semble importante.

Une guerre en Europe n’est jamais courte. 

L’Europe est un vieux continent avec beaucoup d’histoire. Nous en connaissons un rayon en guerres, massacres, pogroms, génocides et autres tueries de masse.

Je dirais même que nous sommes parmi les meilleurs au monde dans cet art de s’entretuer.

Une guerre en Europe n’est jamais courte. Jamais. Disons que d’un point de vue statistiques depuis la guerre de 100 ans, nous nous écharpons consciencieusement pendant de longues durées. Remarquez ce n’est pas « que » depuis la guerre de 100 ans. Il y a bien longtemps Jules César et la guerre des Gaules qui a durée des années aussi.

La dernière fois que nous nous sommes étripés en plein cœur de l’Europe c’était en ex-Yougoslavie. Cela a duré de 1991 à 2001. Notre pays, la France y était impliqué. D’ailleurs l’actuel chef d’état-major de l’armée, alors jeune capitaine, a repris un pont qui avait été occupé par les Serbes sous les ordres de Chirac.

Il n’y a jamais de petite guerre en Europe, et les guerres en Europe réveillent toujours ce que François Mitterrand appelait les « forces telluriques ». Si le pire n’est jamais sûr, il ne faut pas être naïf. Un assassinat d’archiduc est suffisant pour déclencher une 1ère guerre mondiale que personne ne voulait à l’époque.

Personne ne sait où la situation actuelle va nous mener. Il n’y a pas de petite guerre en Europe. Jamais. Espérons que, cette fois, nous saurons faire mentir l’Histoire.

Suspension de la campagne et report des élections ?

Plus grave, peut-on imaginer une campagne électorale dans une telle situation ?

L’une des premières victimes de la guerre russe en Ukraine pourrait bien être le processus électoral français avec la suspension de la campagne et peut-être même le report des élections à un moment plus calme.

Les premières victimes de la guerre sont toujours la vérité… et les élections.

Il n’y a pas de petite guerre en Europe.

L’inflation va exploser. 

Facture de gaz, prix de l’énergie, cela va exploser à la hausse. Il faudra payer le coût des sanctions contre la Russie qui seront également dévastatrices pour les économies européennes. Nous en paierons donc tous le prix. Cela aura un impact direct sur l’inflation.

Il n’y a pas de petite guerre en Europe.

Il n’y a pas de petite guerre en Europe.

Des risques sur les approvisionnements. 

En 3 semaines les trains partis du centre de la Chine arrivent à la gare de Valenton en région parisienne. Ce train qui passe notamment par le Kazakhstan, la Russie et la Pologne circule deux fois par mois. Et la SNCF, qui l’exploite, n’a pas trop de difficultés à le remplir. Ce sont des dizaines de containers.

Le transport aérien est également très fortement impacté puisque l’espace aérien au dessus de l’Ukraine est fermé et également aussi au-dessus de la Russie. Du coup ce sont des détours importants pour aller jusqu’en Asie.

A l’est c’est aussi toutes les usines qui produisent par exemple des engrais…

Il n’y a pas de petite guerre en Europe.

Des risques sur l’alimentaire. 

L’Ukraine c’est aussi le grenier à blé de la Russie et l’un des greniers du monde. Les prix des céréales est déjà en train d’exploser.

Il n’y a pas de petite guerre en Europe.

La BCE va devoir intervenir.

Des risques sur les marchés financiers qui s’effondrent, mais aussi la nécessité de faire face aux conséquences économiques qui seront massives, notamment pour l’Allemagne déjà en récession et qui va s’enfoncer très profondément en terrain négatif puisque l’Allemagne et l’industrie germanique dépendent à 60 % du gaz russe.

La BCE interviendra rapidement et dès que ce sera nécessaire, et nous risquons de bien rapidement voir les banques centrales plutôt que de « normaliser » leurs politiques monétaires, faire tourner les rotatives de plus belles.

Après la faute aux subprimes, après la faute au Covid, ce sera la faute à Poutine.

VICA

Volatil, Incertain, Complexe et Ambigu. Nous entrons à nouveau dans une période VICA, c’est dans ces moments-là que des fortunes se perdent ou se créent.

A propos d’ambiguïté et de complexité. Je vous laisse sur cette dernière indiscrétion. Mais chut, c’est un secret.

« La Russie a attaqué ce matin dans la région de Gostomel avec une opération héliportée d’ampleur avec des commandos associant hélicoptères d’attaque Kamov Ka-52a et Mi-8 Sapsan. Si la Russie annonce avoir détruit 11 aérodromes militaires, il est en un qu’elle a préservé. Et pour cause. C’est dans cette zone qu’est située, à proximité de Kiev, la base des Antonov An-124 exploités par l’Occident, et notamment la France pour les opérations de transport stratégique hors gabarit (y compris parfois des satellites envoyés en Guyane). Les autres appareils du même type sont exploités par… l’armée russe. A ce stade, la confusion la plus totale règne en Ukraine, notamment dans cette zone proche de la frontière. L’Ukraine était historiquement une République clé dans la construction aéronautique russe, et c’est toujours le cas sans l’appartenance à la fédération russe.

Des avions importants pour la France

La France comptait notamment sur les Antonov An-124 pour déménager Barkhane du Mali puis du Sahel. Un An-124 peut lever entre 100 et 150 tonnes (ou quatre à six hélicoptères de manœuvre) selon l’altitude et la température du terrain. La France les exploite depuis 1994 et le Rwanda. Ils ont notamment servi en Afghanistan, en Centrafrique et au Sahel. Cette mainmise sur les An-124 révèle, si besoin était, que la Russie a clairement planifié l’invasion de l’Ukraine et cible, en outre, des ressources qu’elle va pouvoir utiliser à son seul profit ».

Poutine nous couillonne dans les grandes largeurs et nos soldats de Barkhane risquent de rester plus longtemps au Mali… loin de la Russie de Poutine et du théâtre d’opération européen. La guerre cela se prépare, longtemps, très longtemps à l’avance, Poutine s’y prépare depuis 10 ans intensivement.

Il n’y a pas de petite guerre en Europe.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

Articles récents

10 Commentaires

  1. En tout cas, il est raisonnable de penser que le nombre de croix gammées en Ukraine va considérablement diminuer. Ce qui facilitera des négociations sereines entre Kiev et Moscou. Il se pourrait même que celles-ci commencent dès la semaine prochaine.

    Les États-Unis ? A mon avis ils ont compris que c’est plié pour ce dossier-là, et qu’il faut passer à autre chose. Hélas, je leur fais confiance : ils vont vite trouver.

    • C’est pas dit du tout.
      – Les Etats-encore-Unis peuvent essayer de transformer l’Ukraine en putride ventre mou de l’Europe, comme ils l’ont si bien fait avec la Yougoslavie.
      – A l’instar de la Yougo, il leurs suffit de déverser des dizaines de milliers de mercenaires étrangers, rebaptisés “combattants pour la liberté” ou “terroristes”, suivant que…
      – Charge à eux de pourrir le conflit en tirant sur tous ce qui bougent.

      – Je pense que c’est pour contrer cette éventualité que Poutine à demander l’appui et le transfert de dizaines de milliers de volontaires tchéchènes musulmans.
      …Et ils sont déjà en route.https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_cool.gif

      • C’est Razman Kadirov qui a proposé. Poutine n’a eu qu’a accepter.

        j’ai mis l’info il y a 3 jours. que les volontaires s’etaient réunis et demandaient a Kadirov d’aller aider la Russie contre les nazis.

        • Tu joues sur les mots, ou tu as une vision un peu romanesque de la politique ?
          Parce que tu crois qu’il n’ y a pas eu entente avant le début des opérations !

        • Il ‘ y a pas d improvisation à ce niveau là. Les amerlocs ont intérêt que la situation se pitrifie le plus longtemps possible pour les biens des Européens. Je vois bien le bidon envoyer des mercenaires pour cela.
          En Europe on connaît déjà la faim et le froid pour les plus précaires. Va va tendre à se généraliser.
          Bon, personne est dans la tête de Poutine.
          Les usa après avoir montré leur gros bras, ils sont désormais disparus je ne sais où ?

      • On notera que comme par hasard, un navire US est en train de passer dans le détroit entre la Chine continentale et Taiwan : ils ne peuvent pas s’empêcher, partout de le monde, de provoquer. A mon avis, c’est parce qu’ils pensent que pour l’Ukraine, c’est raté pour eux, donc il faut recommencer ailleurs.

    • On sait desormais qui sont les commanditaires de l’affaire ukrainienne, les memes qui ont armé Adolf H dans les annees 30 avec les milliards qu’ils possédaient dans leurs banques pour ensuite forger une histoire rocambolesque pour pourrir les goys pendant plus de 70 ans, et en 2022 ils repetent leur innomable scenario!!! Pitoyable, et encore bien plus scandaleux de trouver des gens qui leur trouvent des excuses!!!

    • Si avec ca vous avez pas compris ce qui se passe, le role de zuckerberg en tant qu’entité pleureuse et ses amitiés avec les nazis, ….. Bref, cela prouve le lien machiavelique entre les nazis et les crochus. Et cela c’est desormais fact checké au vu de cet article. Car sinon FB n’autoriserait a aucun prix les eloges de nazis… CQFD!!!!

  2. Et si l’on se trompait de champs de bataille.. Et si ces divers conflits n’étaient que des prétextes à amener le chaos comme annoncé par le great reset: contrôle des médias dissidents comme telegram, distribution d’armes dans des zones sensibles pour attiser les violences, inflation artificielle, monnaie numérique unique apres effondrement bancaire, programme, virus… Avec l’adhésion plus ou moins franche de tous les participants à Davos y compris Poutine.. La boucle est bouclée !

Les commentaires sont clos.