« Fin des rachats d’actifs par la BCE, attention danger ! » L’édito de Charles SANNAT

Par Charles Sannat pour Insolentiae

Mes chères impertinentes, chers impertinents,

J’étais hier l’invité de David Jacquot sur Ecorama.

Tout porte à croire que la BCE devrait cesser tout rachat d’actifs en octobre. La banque centrale a-t-elle une fenêtre de tir pour accélérer la sortie des QE et relever les taux ?

Ce n’est pas encore une certitude mais les déclarations de la part de membres de la BCE se multiplient et elles vont toutes dans le même sens à savoir une réduction des rachats d’actifs et une future augmentation des taux afin de lutter contre l’inflation.

Ce que j’explique dans cette vidéo c’est que nous semblons faire face à des ballons d’essai de la part de la BCE.

Reprenons rapidement.

Les rachats d’actifs c’est globalement deux programmes lancés par la BCE. Le 1er il y a longtemps suite à la crise de la zone euro (la crise grecque) appelée APP et le second PEPP qui est un programme d’urgence lié à la pandémie.

Un rachat d’actifs c’est quoi ?

C’est la Banque centrale, ici la BCE, qui rachète tout ce qu’il faut pour financer ceux qui en ont besoin. Par exemple la BCE rachète les obligations émises par l’Italie ou la France ! En rachetant à taux 0 des dettes souveraines par exemple la BCE a nationalisé les marchés qui sont administrés depuis plusieurs années en réalité.

Va-t-on pouvoir sortir des programmes de rachats d’actifs sans avoir une envolée des taux ?

Rien n’est moins sûr.

En fait, je vous le dis modestement et avec humilité je n’en sais rien, et je pense que la BCE comme la FED n’en savent rien !

Alors les ballons d’essai servent à voir et à savoir si les marchés vont commencer à crier et à couiner avant d’avoir mal !

Cela va être très instructif à suivre, car personne ne connaît la capacité des marchés aujourd’hui à absorber toutes les dettes émises (obligations) sans aide des banques centrales.

Pour tout vous dire j’ai évidemment un immense gros doute sur la possibilité même de normaliser les politiques monétaires et si nous faisons semblant de le faire ou si nous le faisons se sera sans doute pour aller vers d’autres types d’aides, notamment l’activation du MES, le mécanisme européen de stabilité, mais il y a une grande différence.

Les rachats d’actifs ne s’accompagnent pas de contreparties. Le MES lui, va permettre à la BCE et à l’Union Européenne d’exiger des réformes structurelles en échange des aides.

Ce sera un peu comme une mise sous tutelle, et mon intime conviction est que c’est cela qui se cache derrière les annonces de la fin des rachats d’actifs par la BCE.

Ce n’est franchement pas une bonne nouvelle.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

Articles récents

Un Commentaire

  1. Il est l’ or, monsignore ! 😉

Les commentaires sont clos.