Source Aphadolie
Pauvreté, faim, chômage, la pandémie entraîne une explosion des inégalités.
Au moins 150 millions de personnes risquent de tomber dans l’extrême pauvreté du fait de la pandémie de Covid-19. C’est le pronostic alarmant de la Banque mondiale. La crise sanitaire se double d’une crise économique et sociale face à laquelle les pays les plus pauvres sont particulièrement vulnérables.
Ainsi, 90% de la population africaine n’a pas de couverture pour ses frais de santé. Des centaines de millions d’hommes et de femmes dans le monde travaillent dans le secteur informel, sans aucun filet social. Beaucoup se sont vus privés de tout revenu lors des périodes de confinement décrétées par les États.
Les pays riches ont débloqué d’immenses sommes d’argent, dès le début de la crise, pour soutenir leurs économies et éviter les faillites. L’Union européenne a accepté un plan de relance de 750 milliards d’euros. La nouvelle administration américaine espère faire voter un plan d’urgence de près de 2000 milliards de dollars.
Des mesures d’aide hors de portée pour les pays les plus pauvres, souligne Kristina Lanz, spécialiste en politique du développement au sein d’Alliance Sud et invitée de Géopolitis : « Les pays du Sud ont souvent une économie peu diversifiée. Ils font face en même temps à une récession économique, à une fuite dévastatrice de capitaux et à la chute des prix des matières premières. Leur seule manière de faire face à cette crise, c’est souvent de s’endetter davantage. »
Invitée : Kristina Lanz, spécialiste en politique du développement – Alliance Sud
Presque chaque jour depuis plusieurs mois, le ministre de l’économie Bruno Lemaire se félicite d’un plan de relance à 100 milliards d’euros mis en place pour faire face à la crise du coronavirus : il s’agit de France Relance. Mais ce plan relance-t-il vraiment l’économie ?
Pour en discuter nous accueillons sur notre plateau Gilles Raveaud, économiste et Maître de conférences à l’Institut d’études européennes, auteur de « Economie, on n’a pas tout essayé » aux éditions du Seuil.
Son constat est sans appel : la crise économique qui arrive sera bien plus catastrophique que celle annoncée par le gouvernement. Pendant plus de vingt minutes, l’économiste démonte un par un les arguments avancés par les responsables politiques, et dresse un tableau très pessimiste, mais réaliste selon lui, des mois à venir. Entre explosion de la pauvreté, plongée d’une partie des étudiants dans la précarité et augmentation des inégalités, l’avenir proche semble bien sombre.
Gilles Raveaud propose cependant une panoplie de solutions, qui impliqueraient un changement radical de doctrine économique, pour prévenir cette crise historique.
Un entretien réalisé par Salomé Saqué.
Relecture du roman de Orwell en mode Covid.
Sujet inintéressant pour les moutons, Pour eux l’herbe est toujours assez verte.