Macron vers l’enfer ?

Est-ce une frustration venue de l’enfance ou bien a-t-il été arraché trop tôt à son adolescence ? Difficile à dire mais Emmanuel Macron reste un mystère en ce qui concerne son comportement. Certains n’hésitent pas à le qualifier de pervers narcissique qui « embrouille pour nuire et nuit en embrouillant ». Pour le sociologue Marc Joly, « il a l’âge mental d’un premier de la classe docte et volontiers moralisateur, persuadé d’incarner la seule voie du juste, du vrai et de la réussite ». Comme le titre du livre du sociologue, il s’agit bien là néanmoins d’une pensée perverse.

Le numéro deux du Gouvernement italien a d’ailleurs qualifié de « fou » Emmanuel Macron, certes sans grande élégance, mais cela est sans doute un raccourci trop facile. Notre Président est une sorte de va-t-en-guerre provocateur mais qui, en dehors d’arborer un tee-shirt kaki au fort de Brégançon à la mode Zelenski, ne cherche qu’à essayer d’asseoir une autorité qui lui fait défaut. Mais n’oublions pas qu’il y a aussi de la perversité dans ses actions.

La Russie et Poutine sont-ils une menace existentielle pour la France ? Difficile à croire en dépit d’une situation tendue que notre chef d’Etat n’a de cesse d’envenimer. La Russie de Poutine a certes annexé la Crimée mais après des élections et une volonté du peuple, russophone, de vouloir rejoindre la Russie. Des élections démocratiques ? Possiblement même si l’ingérence Russe est toujours soupçonnée de vouloir charger les résultats des urnes. Au moins essaye-t-elle de le faire discrètement au contraire de l’Europe.

L’Ukraine ? Après les bombardements des provinces du Donbass et du Donetsk depuis 2014, russophones elles aussi, Poutine a dit stop. Evidemment attaquer un pays souverain laisse entrevoir la dangerosité de ce président formé au KGB, mais la France ? Certes, les dirigeants russes s’offusquent de nos faiblesses, de notre laxisme sur l’immigration et d’un wokisme affiché en dogme, mais de là à vouloir entrer en France avec des chars, il y a plus qu’un pas. Et ce n’est pas parce qu’un avion russe frôle l’un de nos drones dans l’espace international au-dessus de la Méditerranée orientale que Poutine va nous larguer une bombe demain matin. Il est par ailleurs intéressant de voir combien les membres du Gouvernement se démènent pour nous prouver la volonté hégémonique et guerrière de Poutine.

Donald Trump rebat les cartes et tout ce petit monde européen bien-pensant se met à trembler. L’Europe devait nous unir dans des coopérations fortes mais au lieu de cela, elle nous contraint en retirant la souveraineté des Etats. Le constat d’échec devient cuisant et surtout très visible aux yeux du monde, alors ces « young leaders » se rebiffent et nous préparent à la guerre, Macron et la Présidente, non élue, de la commission européenne en tête. Leur monde bascule et il n’est plus envisageable, pour eux, de se rapprocher des Etats-Unis. Le pays de l’Oncle Sam étant devenu aussitôt un ennemi supplémentaire.

Faire peur et faire croire que la Russie nous menace directement permet d’abord d’allumer un contre feu qui ferait oublier la crise économique majeure et la crise migratoire, sujets favoris de l’extrême gauche et de l’extrême droite. Maintenant l’on ne parle plus que de guerre, d’économie de guerre, d’effort de guerre. Tout le reste est oublié comme par magie. Derrière cette mise en scène, le Président espère aussi un sursaut de patriotisme que lui seul pourrait incarner.

Mais en cas de guerre ou de menace imminente, les pouvoirs du Président seraient aussi étendus et son mandat pourrait l’être également. Semer le trouble, la peur, puis se poser en seul sauveur sont de bons marqueurs du pervers narcissique. Cette volonté absurde de vouloir poursuivre une guerre qui s’enlise et coûte certes des milliards mais surtout des vies (plusieurs centaines de milliers), est absurde et Trump l’a bien compris. Les européens veulent poursuivre la guerre, alors faisons la paix et écartons les du jeu. Terriblement simple.

Macron joue son va-tout et risque tout. En provocant inutilement Vladimir Poutine, il tente, et cela n’est pas sans risque, de le rendre dangereux aux yeux du public pour servir sa propre cause et son propre camp à Bruxelles. Les sauveurs de l’Europe pourraient bien en être les fossoyeurs, tout cela pour tenter de garder le pouvoir et voir installée ad vitam leur vision du monde. Ceci peut même se faire contre les peuples, comme en Roumanie, ou comme cela aurait pu se faire en Allemagne et comme cela s’était produit en France au moment du référendum du traité de Maastricht.

C’est un ordre mondial (Europe et Etats Unis avec Biden) qui s’effondre avec l’arrivée de Trump et la poussée de la droite en Europe. Le plus consternant c’est la propension des gens de gauche, détenteurs de la bien-pensance et de la vérité vraie, à devenir autoritaires et belliqueux, n’hésitant à fouler au pied la démocratie si les résultats ne leur conviennent pas ou à vouloir entrer en guerre à tout prix pour leur cause qui n’est en rien une défense de nos valeurs et de notre démocratie, tout au plus de leur idéologie. Ajoutez un pervers narcissique aux commandes et vous obtenez le mélange le plus explosif du moment.

Sylvain Devaux

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