Par Mikhail Gamandiy-Egorov pour Observateur Continental
Le bloc des BRICS s’est récemment officiellement élargi, avec un nouveau membre à part entière et neuf Etats-partenaires de l’organisation. En conséquence, l’un des principaux blocs de l’ère multipolaire passe à un niveau résolument plus important, comme jamais auparavant.
Les BRICS poursuivent leur développement actif à l’échelle globale. Et aujourd’hui plus que jamais, un nouveau format d’interaction se détermine au sein de ce qui est certainement à l’heure actuelle la principale organisation internationale d’orientation géoéconomique. La priorité est désormais donnée aux pays qui soutiennent ouvertement l’ordre mondial multipolaire, sans hésitation ni désir à pouvoir s’asseoir sur plusieurs chaises à la fois. Une chose est sûre: les événements récents renforcent encore plus le prestige de la structure internationale auprès de tous les partisans du monde multipolaire, ainsi que son rôle clé dans les questions économiques mondiales.
Il faut dans un premier temps faire mention d’un événement très important pour les BRICS en ce qui concerne les membres de plein droit de l’organisation. La récente adhésion officielle de l’Indonésie en tant que dixième membre à part entière des BRICS représente une étape fort importante pour le bloc. Désormais, l’Indonésie est membre de plein droit de l’organisation aux côtés du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine, de l’Afrique du Sud, de l’Iran, de l’Ethiopie, de l’Egypte et des Emirats arabes unis.
Cet événement est en effet extrêmement important pour les BRICS et leur développement futur. L’Indonésie étant la huitième économie mondiale en termes de PIB-PPA et le quatrième pays du monde en termes de population, avec plus de 280 millions d’habitants. Pour revenir aux indicateurs économiques, notamment en ce qui concerne le PIB-PPA, désormais 5 Etats membres à part entière des BRICS figurent parmi les dix premières économies de la planèt : la Chine (première économie du monde en termes de PIB-PPA), l’Inde (troisième), la Russie (quatrième), le Brésil (septième) et l’Indonésie occupant justement la huitième position.
Ce qui est également intéressant à noter, c’est que l’officialisation de l’admission de l’Indonésie en tant que membre à part entière des BRICS augmente non seulement le nombre d’Etats membres de plein droit au nombre symbolique de 10, mais constitue également un pas parfaitement justifié y compris en ce qui concerne le cas saoudien. Il convient de rappeler que suite au sommet des BRICS de 2023 en Afrique du Sud, l’Arabie saoudite avait été invitée à devenir membre à part entière de l’organisation, parmi d’autres pays. Mais depuis, Riyad n’a toujours pas entrepris les actions nécessaires pour une pleine participation. D’une part, il n’y a pas eu de refus vis-à-vis de l’invitation, chose d’ailleurs parfaitement logique car c’est précisément l’Arabie saoudite elle-même qui avait déclaré sa volonté à participer aux travaux des BRICS, mais il n’y a pas eu de confirmation quant à sa participation effective non plus jusqu’à présent.
Dans tous les cas, les Saoudiens peuvent continuer à réfléchir. Pour l’heure, la porte semble leur rester encore ouverte. Néanmoins, une chose est évidente: la huitième économie mondiale et la quatrième puissance démographique du monde représentée par l’Indonésie a certainement pas moins de valeur ajoutée que la 18e économie mondiale et la 41e en termes de population représentée par l’Arabie saoudite.
Quant au nouveau format d’interaction dans le cadre des BRICS, adopté à la suite des résultats du sommet historique de Kazan en octobre de l’année dernière, à savoir le statut des Etats partenaires, désormais les pays possédant ce statut sont au nombre de neuf: Biélorussie, Bolivie, Cuba, Kazakhstan, Malaisie, Thaïlande, Ouganda, Ouzbékistan et maintenant le Nigéria également.
Désormais, il est donc possible à pouvoir parler du format actuel des BRICS de 10+9, dans lequel 10 sont les pays membres de plein droit de l’organisation multipolaire et 9 sont les Etats-partenaires des BRICS. Bien entendu, il est également fort encourageant de constater qu’outre l’entrée officielle d’un pays aussi important que l’Indonésie en qualité de membre à part entière de l’organisation, parmi le groupe des Etats partenaires, il est possible d’y voir nombre de partisans sans ambiguïté de l’ordre mondial multipolaire, représentant l’espace eurasiatique, l’Amérique latine et l’Afrique.
En effet, il est aujourd’hui particulièrement important d’accorder une priorité claire aux pays qui ne se trouvent pas dans un état de doute ou qui ne cherchent pas à être assis sur deux ou encore plus de chaises. L’heure est venue pour un positionnement clair de chaque acteur dans l’ère contemporaine. Et bien sûr, plusieurs autres points devraient être mentionnés aussi. Tout d’abord que parmi les neuf nouveaux pays partenaires des BRICS, il y a sans le moindre doute ceux qui méritent de devenir membres à part entière du bloc dans un avenir proche. Tout comme le fait que le rôle clé des BRICS dans les processus géoéconomiques et les relations internationales de manière générale poursuivra la croissance la plus active à l’échelle globale.
Et enfin, il est également nécessaire à continuer le travail actif de renforcement des mécanismes qui permettent à la majorité mondiale d’occuper le rôle même qu’elle est censée amplement à jouer. A savoir, prendre toutes les décisions clés dans le cadre des processus géoéconomiques mondiaux, et pas seulement. La majorité décidera, la minorité devra observer et à terme accepter calmement les décisions adoptées par la majorité.
Mikhail Gamandiy-Egorov
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Notre petit euro,ne va peser lourd
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