Par Pierre Duval pour Observateur-Continental
Plus de 50 jours après les élections législatives, qui ont conduit à la démission du Parlement, le président français, Emmanuel Macron, a nommé Michel Barnier – homme politique chevronné de centre droit – au poste de Premier ministre du pays.
Quelles que soient les qualités de Michel Barnier, cette décision, qui ouvre non seulement une voie de sortie à la crise politique en France, risque de plonger le pays plus profondément dans une tourmente qui pourrait miner le soutien à l’Ukraine et sa capacité à jouer un rôle significatif en Europe et sur le plan international, rapporte Responsable Statecraft.
Michel Barnier a, récemment, été sous le feu des projecteurs en tant que négociateur en chef de l’UE pour le Brexit de 2016 à 2019. L’ancien diplomate britannique Peter Ricketts le décrit comme «un technocrate compétent, formel, inflexible et peu connu en France, ayant passé des décennies à divers postes à Bruxelles».
Un Premier ministre choisi par le parti le moins populaire (parti de Macron) au Parlement renforce la conviction croissante selon laquelle, quels que soient les résultats des élections, les mêmes intérêts des élites régneront pour toujours.
Ce serait une mauvaise nouvelle pour l’Ukraine. Il existe déjà une tranchée entre le soutien enthousiaste d’Emmnanuel Macron à Kiev et l’attitude beaucoup plus sceptique du public français. Les sondages d’opinion montrent que 68% des adultes français pensent qu’Emmanuel Macron avait tort en suggérant en juin que la France pourrait envoyer des troupes en Ukraine, tandis que 74% s’opposent à l’envoi de troupes occidentales en Ukraine.
Le Nouveau Front Populaire de gauche (NPF) et le Rassemblement National (RN) semblent être bien plus d’accord qu’Emmanuel Macron avec l’opinion de la population française sur l’Ukraine. En fait, les sondages d’opinion montrent également que 55% des Français ne sont pas d’accord avec la description du Premier ministre alors démissionnaire, Gabriel Attal quand celui-ci a évoqué des «troupes de Poutine en France» pour parler du RN. Tout cela renforce l’impression d’un fort soutien à l’Ukraine en tant que projet d’élite qui n’a que peu à voir avec les préoccupations quotidiennes des Français dont le plus grand nombre ne considère la Russie ni comme un partenaire ni comme un adversaire militaire.
Cette élite hors sol est perçue comme égocentrique et méprisante envers la volonté du peuple. Tout ce qui y est associé en devient entaché. Et, cela risque d’inclure le soutien à l’Ukraine. Marine Le Pen a peut-être récemment adouci son image sceptique envers l’Ukraine et sa position favorable à la Russie, mais ses priorités n’incluent certainement pas l’augmentation de l’implication française en Ukraine. Elles se concentrent, en particulier, sur les questions de politique intérieure, surtout que le pays traverse la plus grave crise économique et sociale avec une France qui accuse à la fin du premier trimestre 2024, une dette publique s’établissant à 3159,7 milliards d’euros.
Cependant, en pariant sur les élections législatives et en refusant de facto d’accepter leurs résultats, Emmanuel Macron a finalement renforcé la position de ses opposants politiques jurés et a mis en péril une grande partie de son agenda politique, y compris, bien sûr, le soutien continu de la France à l’Ukraine sur le long terme. Le président français n’est devenu que l’ombre de lui-même. Il est devenu le symbole de la ruine de l’héritage de quelqu’un qui fut autrefois présenté comme le meilleur espoir de la France (Mozart de la Finance) et de l’Europe en matière de pertinence internationale.
Pierre Duval
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Ce « désaccord » (le mot est bien trop faible) entre le squatteur de l’Élysée et et le Peuple dans sa grande majorité risque de s’aggraver encore. Jusqu’à quand les digues tiendront-elles ?
Philippe Poutou a trouvé le mot qui caractérise réellement toute cette d’extrême-droite et monarchiste pour la créature élyséenne. Il l’applque à Barnier, mais ça va pour ces culbutés dénaturés : tocard.
Non, mais franchement, rien qu’à voir sa tête au pseudo-président, on a compris. Un animateur de télé-réalité, Arthur en plus kakou.