À quoi faut-il s’attendre en cas d’élection de Donald Trump ?

Alexandre Lemoine pour Observateur-Continental

L’ancien président américain Donald Trump pourrait bien devenir le futur président des États-Unis. Malgré le remplacement du candidat démocrate par Kamala Harris, plus jeune et prometteuse, le républicain continue de maintenir une légère avance dans les sondages d’opinion. 

Le programme du Parti républicain, intitulé Un retour au bon sens (A Return to Common Sense), est couronné par le slogan de Donald Trump “Rendre sa grandeur à l’Amérique!” (Make America Great Again!) et est dédié aux “hommes et femmes oubliés d’Amérique” (To the Forgotten Men and Women of America). Il commence par évoquer les héros du pays qui ont créé “la plus grande nation de l’histoire mondiale”, vaincu l’Empire britannique, les nazis, les fascistes, et ensuite les communistes après 40 ans de guerre froide. “Mais aujourd’hui, notre nation est en SÉRIEUX DÉCLIN”, indique le document, la gravité du déclin étant soulignée par l’utilisation de majuscules. Il est proposé de construire la nation sur la base de trois valeurs principales: vérité, justice et bon sens. 

Pour anticiper l’avenir politique de l’administration Trump, il est crucial de considérer qui l’influence et d’où pourraient provenir ses conseillers et ministres. 

Ni Mike Pompeo, ni Robert O’Brien, ni aucun membre de Project 2025 n’ont de chances garanties de faire partie du cabinet Trump et d’influencer sa politique étrangère, mais il ne faut pas exclure leur participation aux prises de décisions. Il est probable que cela soit délibéré: Donald Trump, qui a bâti toute sa carrière politique sur des promesses générales et floues, maintient une “incertitude stratégique” personnelle sur les principales questions de politique nationale et étrangère, promettant uniquement des images chères aux cœurs conservateurs: des frontières fermées, une puissante armée, des usines en activité et des ennemis étrangers maîtrisés. 

Si l’on tente de cerner les traits tangibles des promesses de Trump, il reste peu de choses: lutte contre l’immigration illégale, confrontation avec la Chine, orientation de la politique étrangère vers des avantages financiers et tentative de concrétiser quelques priorités du public conservateur au sein des États-Unis. Cependant, les détails concrets échappent à chaque fois. Interdira-t-il les avortements comme le propose Project 2025? C’est une question extrêmement importante pour les électeurs. Nous ne le savons pas. S’opposera-t-il à la réunification de la Chine et de Taïwan par la force? Nous ne le savons pas. Contraindra-t-il Kiev à négocier immédiatement avec Moscou sans conditions préalables? Nous ne le savons pas. Nous ne pouvons que faire des prévisions. 

Le paradoxe de la situation réside dans le fait que même Donald Trump ne connaît pas les réponses à ces questions. Ne laissant aucun angle d’attaque à ses adversaires politiques, le républicain agit par instinct, en fonction de la conjoncture politique du moment, et s’appuie parfois sur les jugements de ses proches conseillers. Cet écart des normes et de la prévisibilité ouvre une fenêtre d’opportunités assez large, tant au niveau national qu’international, mais elle rend également possibles des crises inédites. 

Le président Donald Trump sera imprévisible (comme le disent les Américains, by design) et donc dangereux. Maintenant que Joe Biden est hors de la course présidentielle, il ne reste plus d’options totalement prévisibles. Mais en comparaison avec Donald Trump, qui a pratiquement totalement soumis le Parti républicain depuis son premier mandat, la démocrate Kamala Harris semble néanmoins bien plus prévisible et systémique.

Alexandre Lemoine

Tous les articles, la tribune libre et commentaires sont sous la responsabilité de leurs auteurs. Les Moutons Enragés ne sauraient être tenus responsables de leur contenu ou orientation.

4 Commentaires

  1. Rien.
    …Et c’est la meilleure façon de n’être pas déçu.https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_cool.gif

  2. De toute façon, supporter les diktats des US est une fatastrophe

Laisser un commentaire