« Les marchés inquiets des hausses de taux… qui ne s’arrêtent pas ! ». L’édito de Charles SANNAT

Source Insolentiae

Mes chères impertinentes, chers impertinents,

En gros, les bourses n’ont pas réellement corrigé depuis le début de la crise inflationniste car ils jouent le fait que l’inflation ne sera pas durable mais « transitoire » et que les hausses de taux seront suffisantes rapidement pour calmer l’inflation et que ces hausses de taux ne seront pas durables parce que les Etats qui croulent sous les dettes ne pourront supporter des taux élevés bien longtemps.

Le problème c’est que tous ces beaux raisonnements risquent de ne pas se réaliser.

La FED ne hausse pas les taux maintenant mais plus tard !

« Hier soir, la Fed a mis fin à 10 hausses consécutives de ses taux, mais ses membres s’attendent désormais à deux hausses de taux supplémentaires de 25 points de base pour 2023. Or, les marchés anticipaient un assouplissement de la politique monétaire dès cette année. Jerome Powell a même laissé entendre que les taux ne baisseraient pas à l’horizon de deux ans.

La BCE en retard poursuit ses hausses !

Sans surprise, la Banque centrale européenne a pour sa part relevé son principal taux directeur, le taux de refinancement de 25 points de base à 4 %. L’inflation ralentit, mais devrait rester trop forte pendant une trop longue période « , a-t-elle expliqué.

De fait, les services de l’Eurosystème ont révisé en hausse leurs projections relatives à l’inflation hors énergie et produits alimentaires  » en raison d’évolutions haussières antérieures non anticipées et des effets de la vitalité du marché du travail sur le rythme de la désinflation « , qui soutient la croissance des salaires. La BCE n’a cependant pas constaté une spirale prix-salaires. Elle s’attend désormais à ce que l’inflation atteigne 5,1 % en 2023, avant une décrue à 3 % en 2024 et à 2,3 % en 2025.

Dans ce contexte, une nouvelle hausse des taux est prévisible le mois prochain. « A moins d’un changement important dans notre scénario de base, il est très probable que nous continuerons à augmenter les taux en juillet « , a prévenu Christine Lagarde.

A ce stade, rien ne laisse présager que l’inflation retrouve sa cible de 2 % rapidement.

Plus grave, je reste persuadé que la transition énergétique est très inflationniste, structurellement, et que la tendance sur 10 ans est plus à une inflation à 5 % en moyenne qu’à 2 %.

Les marchés n’y sont pas du tout préparés.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

Volti

8 Commentaires

  1. Lorsque ma mère avait acheté sa maison, le taux de son emprunt se montait à … 14% ! Le second qu’elle a fait était de 10%. Bien sûr, on trouvait ça cher. Mais on n’en faisait pas tout un plat. Et pourtant, elle ne s’est jamais appelé Crésus, loin de là.
    Quand j’ai acheté, on était autour de 4%.
    Maintenant, habitués à des taux quasi à 0%, c’est tout un drame dès qu’ils montent.
    Il est certain que je n’ai pas acheté ce que je voulais (un appartement en maison de village et non pas la maison individuelle à laquelle je rêvais). On fait avec. Ou on fait sans… Comme on dit: il vaut mieux un petit chez soi qu’un grand chez les autres !

  2. nous sommes aussi dans une société qui ne gère plus sa frustration car elle veut tout, tout le temps et tout de suite, pas cher (pour pas dire gratis) et de la meilleure qualité … Une société de jalousie aussi. Celui qui réussit parce qu’il a travaillé et donc peut se payer quelque chose suscite la jalousie de l’autre plutôt que son contentement que l’autre puisse le faire.

  3. D’accord avec toi. Je me rends compte de notre déconnexion par rapport à ce monde actuel, nous les … “Anciens”… Nous avions appris la patience, l’absence de jalousie, à conserver nos valeurs car nous les savions bonnes, même, et malgré des parents pas toujours au top, à nous battre si nous voulions obtenir quelques biens, à accepter un boulot … alimentaire, faute de mieux, nous avions aussi appris la valeur de l’effort…
    Ce n’est pas pour autant que les générations suivantes ne doivent pas profiter d’un certain confort. Mais le confort tue l’effort. Pourquoi faire des efforts ? Parce que c’est ainsi qu’on apprend, qu’on s’aguerrit, qu’on obtient la satisfaction du travail accompli. Qu’importe le but, c’est le chemin qui compte.
    Bon, le but aussi, bien sûr. Mais le chemin apporte bien plus que le fait d’atteindre son but.

    • Les jeunes aussi, connaissent la valeur de l’effort, c’est justement ça le problème.

      Faire des efforts pour aider l’entreprise à survivre, ne pas compter ses heures sup, et qu’elles ne soient pas payées, c’est envisageable encore aujourd’hui. Mais tu attends un minimum de reconnaissance en échange.

      Par contre, faire des heures sup non payées en pagaille pour un patron déjà ultra-riche qui te paye une misère et n’hésitera pas une seconde à te virer à la fin du mois pour pas devoir signer un CDI, c’est un peu légitime de se demander ce que valent tes efforts…

      C’est ça que les jeunes de maintenant apprennent. Ca explique aussi partiellement pourquoi quand des vieux viennent faire la morale aux jeunes sur le sujet, ça se termine en “ok boomer”.

      Et ce que vous appelez jalousie, c’est souvent plus les symptômes de l’injustice qu’une véritable jalousie. Ce qui pose problème, c’est travailler comme un bossu pour un salaire de merde, pendant que d’autres en foutent pas une rame et palpent le double ou le triple de toi.

      Après les généralités sont toujours fausses, il y a un peu des deux, mais les vieux ont une nette tendance à rester camper sur des principes d’un autre siècle qui n’ont plus cours aujourd’hui.

      Si tu comprends pas que bosser comme un taré pour un salaire de misère pendant que ton patron se fait des cou*lles en or sur ton dos, ça n’a absolument rien de glorieux ni de satisfaisant, alors effectivement, il y a une totale déconnexion par rapport au monde actuel.

  4. Ce n’est pas vraiment le sujet ici. Tous les patrons ne se font pas des c… en or. Il y a aussi beaucoup d’indépendants et l’auto-entreprenariat, ça existe aussi … Bref.
    Le sujet ici, il me semble, c’est: qu’est-ce que je suis prêt à sacrifier pour avoir mon appartement ou ma maison ? Puisqu’il s’agit ici de taux d’emprunt.
    Bien entendu, sous réserve que les banques, devenues très frileuses, lâchent un pu du lest.
    Ma mère faisait des travaux administratifs (sans être encore fonctionnaire) payés à la tâche lorsqu’elle a demandé son premier emprunt. Elle a fait des pieds et des mains pour l’obtenir, et le banquier lui a fait confiance. Il a eu raison, elle a honoré son emprunt et en a même fait un second. Pour bosser, elle a bossé !!

    • Bah si c’est quand même le sujet. C’est pas parce que tu travailles dur que tu seras payé davantage, et c’est pas parce que tu travailles bien que tu ne seras pas viré.

      Etre travailleur ne suffit plus. Un emprunt immobilier c’est sur très longtemps. Quel travailleur aujourd’hui peut être à peu près sur qu’il aura encore son job dans 10 ans ? Comment obtenir un prêt sans apport auprès d’une banque ? Tu parles de boulot alimentaire, tu crois qu’un jeune peut obtenir un prêt sans CDI, sans être fonctionnaire, ou si il n’est pas sur un secteur jugé porteur ?

      Tu crois qu’il suffit d’être courageux et de bosser dur ? C’était le cas avant, ça ne l’est plus.

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