Assurer la sécurité européenne était l’une des principales idées que le président français, Emmanuel Macron, a tenté de promouvoir au cours de son mandat précédent. Récemment, cependant, cette question d’actualité est devenue directement dépendante uniquement de la victoire militaire de l’Ukraine et de l’expansion de l’Otan. Force est de constater que l’Europe devient de plus en plus perdante dans le cours des événements actuels.
Jusqu’à l’automne 2022, la France a adopté une attitude plutôt attentiste face au conflit ukrainien et elle n’était pas pressée de fournir des armes offensives. La France a continué à communiquer avec la partie russe et a déclaré la nécessité de pourparlers de paix.
Alors que les actions des troupes russes commençaient à prendre un caractère prolongé dans le conflit en Ukraine et que les dépenses des pays de l’Otan continuaient d’augmenter, les dirigeants de l’Alliance de l’Atlantique nord ont exigé de tous les pays membres des efforts supplémentaires pour sécuriser l’Ukraine. Faire passer ce message a été le principal résultat de la visite d’Emmanuel Macron aux États-Unis en décembre dernier.
Est-ce que l’Otan est synonyme de sécurité? Derrière l’accueil pompeux donné au président français en décembre 2022 à la Maison Blanche, les Etats-Unis lui ont rappelé qu’il fallait arrêter de fulminer et faire ce qu’on attend de lui. Le service presse de la Maison Blanche a stipulé que les deux présidents ont décidé d’ «impliquer le maintien de la défense et de la sécurité collectives de nos nations, y compris par le biais de l’Otan»: «Les présidents reconnaissent l’importance d’une défense européenne plus forte et plus performante qui contribue positivement à la sécurité transatlantique et mondiale et qui soit complémentaire et interopérable avec l’Otan».
Après cela, la France a commencé à livrer des chars sur le front ukrainien, à former des pilotes de chasse, et a, notamment, adopté une résolution sur «holodomor», etc.
Emmanuel Macron tente de nier sa dépendance vis-à-vis d’un partenaire étranger, affirmant notamment qu’on ne peut pas être un «vassal des États-Unis».
Cependant, son discours du 31 mai au forum sur la sécurité GLOBSEC à Bratislava suggère le contraire. Il a, par exemple, «plaidé pour une Europe de la défense plus puissante au sein de l’Alliance de l’Atlantique nord» et que «l’arrogance française, c’est terminé». Emmanuel Macron a fait son autocritique en dénonçant ses mots durs envers l’Otan quand il parlait de la mort cérébrale de l’Otan car «Vladimir Poutine l’a réveillée avec le pire des électrochocs». Un pilier européen au sein de l’Otan est indispensable.
Dans son discours, il évoqué la nécessité de renforcer la sécurité européenne, qualifiant la nécessité d’avoir «un pilier européen au sein de l’Otan», comme indispensable. Il a, ainsi, confirmé que les limites de «l’autonomie stratégique» de l’Europe sont définies par les buts et les objectifs de l’Alliance de l’Atlantique nord, dirigée par les États-Unis. L’élargissement de l’Union européenne dans cette logique impliquera, en premier lieu, l’adhésion à l’Otan.
A Bratislava, Emmanuel Macron a, également, proposé de fournir à l’Ukraine des garanties en matière d’approvisionnement en armes et de partage de renseignements, similaires à celles fournies à Israël. Les États-Unis envisagent, mais prendre une telle décision n’est pas aussi facile qu’il n’y paraît. Et, sans le soutien des Etats, toutes les initiatives, y compris celles d’instauration de la paix, que la France continue parfois d’exprimer, sont vouées à l’échec.
Maintenant, l’administration du président français discute de la tenue d’une conférence à Paris pour résoudre le conflit. Cette idée a été proposée pour la première fois lors d’une conversation téléphonique entre Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky le 15 avril 2023.
Le problème est que le point de vue dominant parmi les politiciens occidentaux est maintenant l’affirmation que la paix ne peut être atteinte que par une victoire militaire ukrainienne et à ses conditions. L’UE a avoué pouvoir stopper la guerre en quelques semaines, si elle le voulait. La même idée a été exprimée par Macron le 15 mai sur les ondes de la chaîne de télévision TF1.
Volodymyr Zelensky assure depuis avril aux partenaires occidentaux que tout le nécessaire pour une contre-offensive est déjà là. La seule chose qui manque, ce sont les chars, les F-16, les missiles à longue portée, etc., sinon il y aura de nombreuses victimes.
La France déclare qu’elle ne transfère pas à l’Ukraine des armes et des moyens pouvant lui permettre de faire la guerre sur les territoires de la Russie et de la Biélorussie. Cela explique, notamment, son refus de fournir des cartes d’observation satellitaires du territoire biélorusse.
La fourniture d’armes, ainsi que l’adhésion à l’UE et à l’Otan -souhaits de l’Ukraine comme les conditions nécessaires à l’établissement de la paix et de la stabilité en Europe- restent les slogans principaux. En même temps, ils comprennent qu’il n’y aura pas d’adhésion à l’Otan avant la fin du conflit. Cela a été récemment reconnu publiquement pour la première fois par Volodymyr Zelensky lui-même lors d’une conversation avec le président estonien Alar Karis.
L’Ukraine – comme toujours – demande de l’argent pour restaurer les infrastructures détruites du pays. L’Europe a déjà dépensé 65 milliards d’euros. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a annoncé 411 milliards supplémentaires, y compris des investissements publics et privés. L’UE doit assurer la vie de l’Ukraine et la reconstruction des villes,y compris Marioupol et Bakhmout, que l’Union européenne considère comme «temporairement situées» en Russie.
Il y aura de nouveaux problèmes. Le 1er juin, Chisinau a accueilli le deuxième sommet de la Communauté politique européenne avec quarante-cinq chefs d’Etat et de gouvernement du continent- une autre initiative de la France. Selon Emmanuel Macron, les plates-formes internationales existantes – l’OSCE, le Forum de Davos, le Conseil de l’Europe – sont discréditées par l’absence de la Russie. En cultivant de nouveaux formats, le président français espère surmonter les difficultés auxquelles l’Europe est confrontée. Et, il y en a beaucoup et bientôt il y en aura d’autres.
Les 30 et 31 mai, la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili s’est envolée pour Bruxelles. Elle a rappelé au Parlement européen que depuis 2008 son pays attend au moins le statut de candidat membre de l’UE et qu’il est tout à fait digne de le recevoir.
Mais, chaque pays qui demande une alliance par peur d’être conquis par la Russie apporte avec lui son lot de problèmes auxquels l’Europe devra faire face. Dans l’intervalle, les moyens de résoudre ces problèmes relèveront exclusivement des intérêts et des capacités de l’Otan. Leur efficacité se voit aujourd’hui dans la montée des tensions au Kosovo.
De ce fait, la logique existante de la politique étrangère et intérieure de l’Europe, en général, et, en particulier, de la France conduit à l’accumulation des problèmes. De sérieuses difficultés à l’intérieur de la France, en proie à des vagues de protestations depuis maintenant plusieurs mois, voire sur plusieurs années, s’ajoutent au manque de succès d’Emmanuel Macron en politique étrangère.
De plus, les protestations sociales n’enregistrent plus simplement le mécontentement à l’égard des réformes gouvernementales, comme la loi sur les retraites validée sans un seul vote, mais elles témoignent du décalage entre les principes édictés sur lesquels se construisent les relations entre le gouvernement et la société. Et, ce problème profond, qui provoque une rupture en France, ne sera pas résolu sur les champs de bataille ukrainiens.
Olivier Renault
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bonjour,
Que macaron engendre des initiatives de pets sans la Russie , mais dans les salons dorés,de l’Elysée ; le fanfaron et ses odeurs seront en vase clos
On ne pourrait pas l’envoyer au front en Ukraine, lui !
C’est vraiment un clown ce type, poutine doit bien rigoler
Il est dans son rôle de valet des banquiers mondialistes