La guerre à Taïwan ferait effondrer l’économie mondiale

Source Observateur-Continental

Le renseignement américain prévient qu’une invasion de l’armée chinoise à Taïwan pourrait entraîner des pertes de milliers de milliards de dollars pour l’économie mondiale. 

Une éventuelle invasion de Taïwan par la Chine ne provoquerait pas seulement des conséquences géopolitiques imprévisibles, mais serait aussi un coup dur pour l’économie mondiale, qui commencerait à perdre 1.000 milliards de dollars par an. Cette évaluation a été présentée cette semaine par Avril Haines, directrice du renseignement national des États-Unis. 

Elle a identifié le principal problème économique en cas de lancement d’une opération militaire chinoise comme étant l’arrêt des usines de Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) – le plus grand fabricant de semi-conducteurs, représentant plus de la moitié du marché mondial des puces. 

Les puces TSMC sont utilisées dans « presque toutes les catégories de dispositifs électroniques du monde entier », et si leur production cessait, les pertes minimales seraient comprises entre 600 milliards et 1.000 milliards de dollars par an, ce qui aurait un « énorme impact financier » sur l’économie américaine, l’économie chinoise et le monde entier, rapporte Reuters citant les propos de Mme Haines. 

Bien que les craintes concernant les projets de Pékin pour reprendre par la force l’île rebelle restent parmi les plus discutées depuis plusieurs années, les propos du président chinois Xi Jinping ont jeté de l’huile sur le feu en mars, lorsqu’il a exhorté ses généraux à « ne pas craindre de combattre et de prendre des décisions difficiles ». 

Avant cette déclaration, en février, le célèbre financier Warren Buffet, considéré comme l’un des investisseurs les plus perspicaces de l’histoire, a vendu une grande partie de sa participation dans TSMC. Selon un rapport de la société de Buffet, Berkshire Hathaway Inc., elle a réduit sa participation en actions dépositaires américaines de TSMC de 86%. Si l’on suppose que la société les a vendues à un prix moyen, le montant de la transaction s’élève à 3,7 milliards de dollars. Cette décision inattendue a alors effrayé les marchés et conduit à une révision des prévisions optimistes concernant les investissements dans les actions du géant des semi-conducteurs. 

D’autres acteurs importants du marché financier suivent Buffet. Le 5 mai, Bloomberg a publié un article indiquant que Derek Lin d’Uni-President Asset Management Corp., dont le fonds gagnait 11,6% par an au cours des 10 dernières années, a décidé de ne pas acheter d’actions supplémentaires de TSMC pendant la baisse de leur valeur début 2023. Il est à noter que, comme Buffet, le responsable du plus grand fonds de la Chine continentale est préoccupé par les tensions géopolitiques des deux côtés du détroit de Taïwan, bien qu’il ne voie pas de menace de conflit imminente. 

Les médias soulignent que l’économie du secteur dans son ensemble est en train de changer. Dans le contexte de l’aggravation des relations entre Washington et Pékin, les autorités des États-Unis, du Japon et de l’Union européenne poussent TSMC à créer des capacités de production sur leurs territoires nationaux, ce qui menace d’entraîner une sérieuse augmentation des dépenses de cette entreprise. 

Pendant ce temps, le Pentagone n’a pas encore réussi à organiser une rencontre entre le secrétaire à la Défense des États-Unis, Lloyd Austin, et son homologue chinois, Li Shangfu, qui devait avoir lieu à Singapour le mois prochain. Selon les informations de Bloomberg, Pékin continue de rejeter les nombreuses demandes des États-Unis de tenir des pourparlers sur les questions de défense après l’incident avec un ballon-espion en février. 

Néanmoins, l’ambassadeur des États-Unis en Chine, Nicolas Burns, a déclaré que Washington était « prêt à négocier » avec Pékin et a exprimé l’espoir que les dirigeants chinois « feraient un geste à ce sujet ». Cependant, comme le souligne CNN, Burns n’a pas donné de réponse claire quant à la date du voyage du secrétaire d’État américain Antony Blinken en Chine, qui a été reporté en février. Selon l’ambassadeur, cette visite sera possible « lorsque les conditions appropriées seront réunies ».

Alexandre Lemoine

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3 Commentaires

  1. On peut supposer que si des actions de TSMC sont en baisse et à vendre la Chine va se faire un devoir de les racheter ?

  2. Ces usines doivent être complètement minées pour être détruites rapidement en cas d’attaque de la Chine ! https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_unsure.gif

    • Mais qui dit que la Chine aura besoin d’attaquer ? Entre Chinois il peut y avoir des terrains d’entente. Quel serait l’intérêt réel de Taïwan de voir l’île complètement détruite. Obéir aux USA, certes, mais jusqu’à quel point. Et qui peut être certain que les USA voudraient engager un vrai conflit direct avec la Chine, puissance nucléaire.

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